Église et développement de Laurel

La Chapelle

Chapelle Notre-Dame des Neiges, au 3470, rue Principale.

Vous voici devant la chapelle de Laurel, construite en 1952 sur une terre offerte par Louis E. Paradis alors propriétaire du magasin général sur la route Principale. Plusieurs paroissiens ont contribué à son édification avec l’aide du père Arès de la congrégation de Sainte-Croix et de quelques orphelins de l’école Notre-Dame-des-Monts de Lisbourg (Montfort).


Architecture

Le bâtiment est composé de deux ailes, l’une d’entre elles est l’ancienne école de rang qui fut fermée en 1949 et transportée sur les lieux pour être intégrée au corps de la chapelle.

« Si vous passez par le coquet village de Laurel, à quinze miles au nord-ouest de Morin-Heights, dans les Laurentides, vous remarquerez une petite église style Dom Bellot [architecte bénédictin français], dont la décoration intérieure a été assumée par le fameux céramiste Vermette. Cette église (plutôt une chapelle) provoque chaque été l’admiration de nombreux [villégiateurs].»

Photo-journal : tout par l’image, 29 septembre 1956.

Claude Vermette (1930-2006) est un peintre céramiste qui résidait dans les Laurentides avec sa conjointe Mariette Rousseau (1926-2006), tous deux des artistes de renommée internationale. Vermette a 22 ans lorsqu’il réalise le chemin de croix de la chapelle Notre-Dame des Neiges. Il fera de la céramique d’architecture sa spécialité et plusieurs de ses œuvres ornent les stations du métro de Montréal.

La chapelle est aujourd’hui la propriété de la Municipalité. Elle abrite la bibliothèque et une salle multiusage pour les associations communautaires de Laurel tout en conservant sa fonction de lieu de culte.


Les premiers colons

John Morrow (1864-1951) et Sarah Ann Copeland (1872-1953) le jour de leur mariage, 1893.
Source : TCACWN

Laurel est le hameau le plus peuplé de Wentworth-Nord. Il est devenu naturellement le centre administratif de la municipalité à cause de sa position géographique entre Saint-Michel et Montfort. Les colons s’y établissent vers le milieu du 19e siècle et un grand nombre d’entre eux sont irlandais et écossais ; la région sera d’ailleurs connue sous le nom de « New Ireland » pendant un certain temps.

Quelques vestiges, témoins de cette époque, sont toujours visibles sur le chemin de la Rivière perdue comme le bâtiment de ferme construit par Hugh Morrow vers 1885 situé entre la rue MacTavish et le chemin Millette. Plus loin près de l’intersection de la rue Chisholm, on retrouve l’habitation de James McCluskey, une maison en pièce sur pièce, datant de 1860, achetée en 1911 par John Morrow.


Le travail

Stanley et Nelson Morrow avec une tante en 1935.
Source : TCACWN

Les terres moins rocailleuses produisent de l’avoine et du foin, sur les autres on élève des moutons ou des vaches laitières. Au milieu du 20e siècle, on peut voir les chèvres de M. Barlow le long du chemin de fer près de la station de Laurel. 

Pour survivre, les habitants doivent diversifier leurs sources de revenus : l’abattage des arbres, la fabrication de potasse, l’ouverture des chemins, l’entretien des résidences secondaires des villégiateurs et le travail dans les scieries des McGibbins, McCluskey, Charland et Paradis sont quelques opportunités locales. 

La nature est heureusement giboyeuse ; grâce à la pêche, la chasse et la trappe, on peut nourrir sa famille.


L’école de rang

L’école No.3 de Laurel, 1935 à côté de l’ancienne école de bois équarris datant de 1883 à droite.
Source : TCACWN

La première école francophone est bâtie en 1883, deux autres écoles seront construites par la suite selon les plans offerts aux commissaires par le département de l’instruction publique. Les élèves arrivent à huit heures le matin et repartent à quatre heures de l’après-midi. Les kilomètres entre la maison et l’école se font en traîneau à chiens l’hiver et à pied ou en buggy par beau temps.


Au fil du temps

À partir de 1949, les écoliers de Laurel vont à l’école de Montfort et le premier système de transport scolaire est organisé. En 1972, les petites écoles de villages sont regroupées dans de plus grandes institutions et les élèves du primaire sont scolarisés à Morin-Heights et ceux du secondaire à Saint-Sauveur.

On demande une institutrice pour l’école de Laurel, école Saint-Louis (No.3). Salaire $30 par mois. S’adresser à M. Pierre Paradis fils, commissaire d’école, Laurel, comté d’Argenteuil. P.Q. 

– L’Avenir du Nord de décembre 1926.

Au début du 20e siècle, les institutrices sont payées moitié moins que les instituteurs et elles composent 95 % de la profession. Elles proviennent souvent de familles de la localité et sont, règle générale, congédiées lorsqu’elles se marient ou lorsqu’elles sont enceintes. Les pressions sociales et religieuses de l’époque valorisent le mariage et les familles nombreuses et pour ces jeunes femmes instruites, il est plutôt facile de trouver mari, comme l’ont fait Jeanne Labrie et Valentine Desjardins à Laurel.


Richesse minéralogique

Diopside et calcite provenant d’un affleurement rocheux sur la route 327.Source : Mindat.org — Photographe : JR Montgomery

La région de Laurel est connue des minéralogistes depuis plus de cent ans. Les premiers échantillonnages prélevés à la fin du 19e siècle identifient plusieurs minerais dont le diopside, scapolite, sphène, augite, qui laissent supposer des trésors cachés qui enthousiasment les géologues et les propriétaires terriens.

« Une des richesses minérales remarquables du canton de Wentworth, ce sont les dépôts de marne coquillère qu’on voit au lac Argenté et ailleurs, et ces dépôts, me dit-on, sont d’une puissance considérable. Les colons du voisinage s’en servent pour blanchir et cimenter les murs de leurs habitations. On peut croire qu’avec cela, les cultivateurs du canton n’auront pas besoin de plâtre ou d’autres engrais artificiels pour amender les terres. » Le Nord, 14 juillet 1881Dans la première moitié du 20e siècle, un petit nombre d’hommes travaillent dans les mines de mica et de craie des compagnies de Charles Guertin, de William et Thomas Argall ou encore de la Laurel Mining.

Mais à partir de 1950, on assiste à la fermeture de plusieurs mines non rentables dans la région. Quelques puits, restés à un stade exploratoire, sont maintenant envahis par la végétation de même que les amas qui les bordent, cela ne décourage pas pour autant les minéralogistes amateurs qui espèrent y rencontrer encore de beaux spécimens.


Laurentian Acres

Annonce dans le journal La Patrie du 6 août 1964.
Source : BAnQ

Au début du 20e siècle, deux gares, Laurel station et lac Chapleau, desservent le hameau de Laurel et voient débarquer vacanciers et villégiateurs en direction des camps de vacances ou de leur chalet.

L’économie de Laurel, à l’instar d’une grande partie des Laurentides, s’oriente de plus en plus vers les loisirs et le tourisme. À partir des années 1960, la compagnie Laurentian Acres achète les terres de monsieur Chisholm, un descendant de Donald Chisholm, colon d’origine écossaise, pour y bâtir des petits chalets sur blocs de ciment. Le domaine est situé dans le creux du lac Laurel alors appelé le lac Long. Pour attirer les acheteurs, on procède au tirage de parcelles gratuites, ce qui semble avoir connu un certain succès au souvenir des résidents qui observaient les autobus nolisés parcourir le site en développement.

Destination plein air

Photographie tirée d’une brochure de vente Ski-doo Alpine
et Olympique de 1966.
Source : Bombardier, archives en ligne.

La pratique d’activités de plein air est fortement associée au caractère de Wentworth-Nord. En plus du corridor aérobique qui traverse la partie nord de la municipalité, le Centre multiactivité situé au cœur de Laurel et facilement accessible à partir du stationnement de la chapelle, invite à la randonnée, au vélo de montagne et au ski de fond. 

Laurel est aussi connu des amateurs de motoneige. Les sentiers qui le traversent sont entretenus par un club de Lachute, Le Hibou Blanc, fondé en 1970, qui compte plus de trois cents membres. Le club veille à l’entretien et à la sécurité de plusieurs parcours qui sont rattachés au sentier Trans-Québec, au sentier régional et au sentier d’Argenteuil. 

L’écotourisme est présent à Laurel depuis plusieurs années tout comme le souci de préservation de sa plus grande richesse, son cadre naturel.

Extrait de
Tour historique guidé de Wentworth-Nord

Tour historique guidé de Wentworth-Nord image circuit

Présenté par : Municipalité de Wentworth-Nord
Directions

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