Le totem de guérison

Les pensionnats autochtones

En 1880, un réseau d’écoles religieuses financées par l’État a été établi pour assimiler les enfants autochtones à la culture eurocanadienne. Ces pensionnats, dont le dernier a fermé ses portes en 1996, ont produit un effet dévastateur sur les populations autochtones. D’abord parce qu’ils ont coupé ces enfants de leur famille et de leur culture, et aussi parce que nombre d’entre eux ont été maltraités, abusés sexuellement et ont souffert de sous-nutrition. On estime que pas moins de 3 200 enfants sont morts sous la responsabilité de ces pensionnats.

Photo : Enfants au pensionnat indien de Chooutla, Carcross, 1921
Crédit photo  : Shingwauk Residential Schools Centre, Algoma University, Sault Ste. Marie, Ontario

Totem de la guérison

En 2007, le premier ministre canadien Stephen Harper a présenté des excuses publiques aux victimes des pensionnats et à leurs familles, et une convention de règlement relative aux pensionnats autochtones a été mise en place pour les dédommager. Toujours est-il que les effets de ces pensionnats ont entraîné des problèmes à long terme dans les communautés autochtones, encore perceptibles aujourd’hui.

Le totem de guérison a été sculpté et érigé à la mémoire de ces victimes.

Crédit photo : Edith Bélanger

La création du totem

En 2013, vingt sculpteurs sur bois traditionnels de Northern Cultural Expressions Society (NCES) ont travaillé pendant vingt semaines pour fabriquer ce totem de guérison pour la communauté, au bord du fleuve.

Pendant le processus de création, chaque copeau de bois a été récolté puis brûlé lors d’une cérémonie. Ils symbolisaient toutes les victimes des pensionnats, et aussi ceux qui ont subi les effets des drogues et de l’alcool. Les cendres recueillies ont été introduites dans le totem.

La communauté s’est rassemblée pour transporter le totem du Kwanlin Dün Cultural Centre jusqu’à son emplacement actuel. Autochtones, anglophones, francophones, prêtres, policiers, politiciens, tous ont porté le poids du totem pour affirmer leur volonté de commencer le processus de guérison ensemble.

Photo : Sculpteurs sur bois de NCES
Crédit photo : NCES

Les séparations

Durant le dernier siècle, les Premières nations ont vécu trois séparations :
1. séparation de leurs territoires traditionnels, avec les déplacements des rives du fleuve;
2. séparation de leurs familles à cause des pensionnats;
3. séparation de leur histoire avec la présence écrasante de la Ruée vers l’or qui les a dépossédés de leur propre histoire.

De même, comme dans la plupart des pays d’Amérique, les communautés ont aussi été décimées par les maladies à l’arrivée des Blancs.

Aujourd’hui, les Premières nations du Yukon se reconstruisent sur des fondations solides telles que les enseignements de leurs aînés, la constitution de leurs propres gouvernements et la préservation de leur culture. Il reste encore du chemin à parcourir, mais l’avenir se profile plus prometteur que jamais pour les générations à venir.

Photo : Groupe de Premières nations devant le Centre culturel des Kwanlin Dün
Crédit photo : Gouvernement du Yukon

Extrait de
La vie le long du fleuve Yukon

La vie le long du fleuve Yukon image circuit

Présenté par : Association franco-yukonnaise

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