Les cultivateurs (Kaiassitsheshta), peu nombreux dans les années 1930, travaillent sur la ferme (mishkushu mitshuap) l'été et coupent du bois (nukteuatsh) de chauffage pour vendre l'hiver (ataueuatsh e piputsh). Plusieurs vont bûcher ou font la trappe (tishulakanitsheuatsh) en forêt (minashkuahtsh) afin de subvenir aux besoins (pakassiu) de la famille (peikutenu).
«Nous autres, on vivait de chasse et de pêche et après qu'on était marié, on semait notre terre là, on cultivait la terre. Ensuite de ça, quand j'allais dans le bois (nuhtshimihtsh), au chantier, je vivais de chantier.» (aîné de Mashteuiatsh)
Ce n'est qu'un petit groupe de la communauté qui vit de l'agriculture (pishtinaun). Cela profite à tous puisque l'échange devient pratique courante. Les cultivateurs (Kaiassitsheshta) vendent leurs produits et les trappeurs (Katishulakanitsheta) en font autant, c'est le troc qui est monnaie courante à cette époque (ueshkatsh).
Alors que l'agriculture croît dans la région, l'inverse se produit à Mashteuiatsh. Un bon nombre de familles (peikutenuatsh) ilnu, désormais sédentaires, n'adoptent pas nécessairement l'agriculture comme mode de vie (ilnu-aitun).
La route (meshkanau) principale ou rang A, connait le plus grand développement résidentiel. Les rives du lac(shakahikan) se privatisaient, le rang A, qui borde le lac, est occupé presque en continu entre les limites de Roberval (Uashahtsh), le magasin (atauitshuap) de la CBH et même au-delà de la pointe du poste (kamashteuiatsh).
Le centre agricole autrefois près des limites de Roberval se déplace dans le rang C (rue Nishk) près de Saint-Prime. Bien qu'encore présente (Eshk takuan anutshish), l'agriculture n'est guère plus populaire. En 1956, 21 cultivateurs (kaiassitsheshta) en vivent, leur nombre passe à 14 en 1961, puis à seulement neuf en 1966. Les Pekuakamiulnuatsh ne sont pas les seuls à abandonner la culture de la terre, en 1968, les Pères Oblats (kauapikueshatsh) se départissent de la ferme (mishkushu mitshuap).