Lieux de culte et de sépulture

Les Sulpiciens, seigneurs de l’île de Montréal, occupèrent la cure de La Prairie de 1686 à 1717. Humble bâtiment tout en bois, la première église catholique de La Prairie est terminée en 1686. Deux ans plus tard suit l’établissement d’un premier cimetière paroissial. Sous l’impulsion des fidèles, les travaux de construction d’une plus grande église en pierre ainsi que d’un presbytère commencent en 1704.

Après 1704, l’église et le cimetière s’agrandissent alors au même rythme que la population de la paroisse jusqu’à ce qu’ils soient remplacés au 19e siècle par leurs contreparties actuelles, l’église en 1841 et le cimetière en 1890, ceci pour des raisons d’exiguïté et d’hygiène publique respectivement. Suite à l’inauguration de plusieurs rues au sud-ouest de la ville, une nouvelle paroisse accompagnée de son église, celle du Christ-Roi, voit le jour en 1954.

Trois temples protestants, appelés mitaines par les francophones déformant les mots meeting house, ont existé à La Prairie. Leur présence s’explique par l’installation au village de nombreux commerçants et militaires anglophones particulièrement à partir de 1820. Un seul de ces édifices subsiste de nos jours. Situé sur le chemin Saint-Jean, il abrite un atelier de soudure. Le terrain du The La Prairie Protestant Cemetery. sur la rue Sainte-Rose, utilisé depuis 1820, est vendu à la ville en 1963 afin d’y bâtir des maisons unifamiliales. 

Voici une illustration de ce qu'était l'église en 1705.

Plus tard, en 1774, l’exiguïté des lieux contraint les marguilliers de la Nativité à procéder à l’élargissement de l’église.

Voici l'église actuelle de La  Prairie. Elle date de 1841.

L’église de pierre de 1705 était devenue trop vétuste et trop étroite pour accommoder les paroissiens.

On peut voir ici les emplacements des trois églises de La Prairie au fil du temps, de 1687 à aujourd'hui.

Cette église protestante a été démolie en 1940 pour permettre l’élargissement du boulevard Taschereau

À compter de 1940, les familles protestantes ont continué à se réunir et à maintenir une école, au 445, rue Saint-Henri.

Ordonné en 1787, Jean-Baptiste Boucher devient curé de La Prairie en 1792 et le demeure jusqu’à sa mort en 1839. Instruit et cultivé, il exerce son ministère durant une période mouvementée de l’histoire du village : guerre de 1812, arrivée de ministres protestants, construction de casernes militaires et rébellion de 1837.

Le curé Boucher détestait être obligé d’assister aux exécutions des soldats déserteurs.

Extraits tirés du journal L'impartial de La Prairie, le 15 janvier 1835

« […]Nous voulons dire la Batisse d’une nouvelle église, il est en effet surprenant que dans un Village aussi considérable que le notre, centre d’une paroisse aussi riche, passage aussi fréquenté par les Etrangers, notre vielle Eglise soit un objets de surprise pour l’œil du passant d’un autre côté la nécessité la plus impérieuse exige qu’on s’occupe de la réparer ou d’en batire une nouvelle à moins qu’on ne veuille prier Dieu en pleine air, ce qui ne serait pas si agréable que dans le midi de l’Italie. […]

[…] Personne ne peut douter de la nécessité, de l’urgence même de bâtir un nouvel édifice pour l’exercice de notre culte. L’ancienne église tombe de vétusté, elle trop petite et nullement en rapport avec la population, [...] On gêle dans le vieille Eglise! On se propose de construire quatre cheminées dans la nouvelle, où d’ailleurs un nombre de bancs, proportionné à son étendu, permettre non seulement à chaque Paroissien d’y avoir le sien, mais en fera probablement diminuer le prix de location. »