Les transports

En 1800, la seigneurie de La Prairie et le reste du Bas-Canada comptent encore sur le fleuve St-Laurent - le «boulevard du pays» - pour se déplacer, et ce, tant en été qu'en hiver, en plus de quelques autres chemins rudimentaires,

Le "pont de glace" a permis aux citoyens de faire la traversée du fleuve Saint-Laurent de décembre jusqu’au début d’avril, selon les aléas du climat,

L’arrivée des premiers bateaux à vapeur, dont cinq sont construits dans les chantiers maritimes de La Prairie entre 1821 et 1879, contribue à l’essor du tourisme, du commerce et de l’industrie dans la région.

Il fallait au capitaine du « vapeur » beaucoup d’habileté pour assurer un accostage sécuritaire, dû aux roues à aubes du bateau.

La Prairie profite de l’âge d’or des navires à vapeur jusqu’en 1912.

L’ouverture de deux voies latérales à péage pour les véhicules et les piétons sur le pont Victoria sonnera ensuite le déclin de l’utilisation des steamers. Le début du 20e siècle voit aussi la fin de la pratique du pont de glace qui relie La Prairie à la métropole en hiver.

Photo : Ticket d'accès au bateau à vapeur

À compter du 21 juillet 1836, la locomotive Dorchester de la Champlain & St. Lawrence Railroad assure la liaison par chemin de fer entre La Prairie et Saint-Jean-sur-Richelieu. Peu fiable et peu performante, la Dorchester est remplacée après quelques années. 

Après un court boom économique, construction d’hôtels et d’un second quai ferroviaire situé dans le prolongement de la rue Saint-Henri, le grand feu de 1846 ainsi que les ouvertures de la ligne Montréal-Portland (1853) et du pont Victoria (1860) mettent fin aux activités du chemin de fer dans le village de La Prairie.

Vers 1880 et jusqu’à la fin des années 1950, une nouvelle gare construite par le Grand Tronc refait de La Prairie une escale ferroviaire.

Longeant la rive du fleuve, le boulevard Édouard VII permet à partir de 1913 la circulation automobile entre Saint-Lambert et La Prairie mais il demeure impraticable en hiver. C'est le boulevard Taschereau, situé à l’intérieur des terres, qui facilitera l’accès de La Prairie au nouveau pont Jacques-Cartier à compter de 1930.

L’Exposition universelle de 1967 force l’amélioration du réseau routier de la région, notamment vers Montréal depuis les États-Unis en passant par La Prairie. L’autoroute 132, périlleuse en hiver et privant les habitants de La Prairie d’une voie d’accès vers le fleuve, est modifiée entre 2002 et 2004. On la rapproche alors du Vieux-La Prairie. Un viaduc permet aussi aux piétons et cyclistes de se rendre sur les berges du Saint-Laurent.

Le boulevard Édouard VII permettait aux voyageurs d’atteindre la frontière américaine via Saint-Philippe.

Avec l’essor de l’automobile, les cabines et les motels se sont multipliés tout au long des principales voies de circulation de La Prairie.

La multiplication des voitures a donné naissance aux stations-service. On y offrait dès lors l’essence et l’entretien mécanique. 

Photo : le Garage Dominion Tire sur le chemin de Saint-Jean.

« Quand il ventait beaucoup, on pouvait pas venir à la messe du dimanche, parce qu'on pouvait pas passer en voiture. La houle frappait sur la voiture et puis ça nous trempait le dos. On était obligé de r’virer et de s’en r'tourner. » 

- Georges Boyer