Les congrégations à Château-Richer

Les congrégations

Source : Archives de la ville de Montréal


Congrégation Notre-Dame

La Congrégation de Notre-Dame de Montréal (en latin : Congregatio a Domina Nostra Marianopolitana) est une congrégation religieuse féminine de droit pontifical fondée à Montréal (Ville-Marie à l'époque) au xviie siècle par sainte Marguerite Bourgeoys, pionnière de la Nouvelle-France. C'est la première communauté religieuse féminine non cloîtrée en Amérique du Nord. Elle forme aujourd'hui une communauté internationale et multiculturelle présente dans huit pays sur quatre continents.

Mgr de Laval, pour qui l'éducation est primordiale chez les petits Canadiens, mûrit le projet de procurer l'instruction aux jeunes filles de la seigneurie de Beaupré. À ce dessein, les ecclésiastiques sollicitent les soeurs de la Congrégation Notre-Dame établies depuis peu à Sainte-Famille sur l'île d'Orléans. Ils leur promettent, en échange de leur enseignement, d'entretenir deux maîtresses et de leur construire une maison sur la terre domaniale à Château-Richer. C'est donc en 1689 que la mère Marguerite Bourgeoys établit un couvent pour jeunes filles dans la seigneurie de Beaupré. 

Marguerite Bourgeoys confie à une toute jeune soeur de 17 ans, Marguerite Trottier, la mission de Château-Richer. Cette dernière, qui vient à peine de prononcer ses voeux en compagnie de sa soeur Catherine, était plus que chagrinée de devoir quitter.  Malgré tout, la soeur Trottier passera 10 ans et quittera la mission de Château-Richer en 1705 pour retourner à Ville-Marie.   

Source: A. Wikipedia sous la rubrique "Congrégation de Notre-Dame de Montréal".
B. Buteau, Lise (2005). « Château-Richer, Terre de nos ancêtres en Nouvelle-France », page 323
C.  Archives de Montréal - Congrégation de Notre-Dame (Montréal) Jacques Viger (1787-1858).

Congrégation - Soeurs du Bon-Pasteur

La communauté des Soeurs du Bon-Pasteur est créée à Québec en 1850 par Marie-Josephte Fitzbach. Elle se consacre principalement aux femmes démunies, comme les prisonnières, les filles-mères et les orphelines. Elle s'occupe également de l'enseignement aux enfants défavorisés.

En 1850, Marie-Josephte Fitzbach et Mary Keogh fondent l'asile Sainte-Madeleine à la demande de Mgr Pierre-Flavien Turgeon, alors archevêque de Québec, et de George Manly Muir, membre de la Société de Saint-Vincent-de-Paul. Le refuge sert à l'accueil et à la réhabilitation des ex-prisonnières. Au cours de la première année d'existence de l'asile, six femmes y oeuvrent : Marie-Anne Angers, Marie-Zoé Blais, Esther Ouimet, Angèle Lacroix, Éléonore Thivierge et Marie-Anne Fiset. En 1852, Marie-Josephte Fitzbach y intègre deux classes pour jeunes filles, une française et une anglaise. Deux ans plus tard, elle fait ériger la maison Bon-Pasteur, un refuge pour femmes enceintes non mariées. En 1855, Marie-Josephte Fitzbach et ses compagnes forment officiellement une communauté religieuse, les Servantes du Coeur-Immaculé de Marie. Elles sont toutefois nommées par la population Soeurs du Bon-Pasteur, d'après le nom d'une de leurs oeuvres. Marie-Josephte Fitzbach prend le nom de soeur Marie du Sacré-Coeur et devient la première supérieure de la communauté de 1856 à 1859.

Les Soeurs du Bon-Pasteur de Québec poursuivent l'administration des oeuvres caritatives déjà établies et organisent des visites aux prisonnières. Leur chapelle, construite de 1866 à 1868, dessert non seulement leurs membres et leurs protégées, mais aussi les résidants du quartier qui n'ont pas d'église paroissiale. La communauté ouvre sur la rue Saint-Amable une école pour les élèves défavorisés du quartier Saint-Louis (1860), appelée maison Sainte-Famille, ainsi qu'une maison de réforme pour les délinquantes (1870). Elle fonde l'hospice de la Miséricorde en 1874, une maternité où l'Université Laval établit une clinique d'obstétrique quatre ans plus tard. En 1895, les Soeurs du Bon-Pasteur s'entendent avec le gouvernement pour que les femmes commettant un premier crime aient le choix entre un séjour en prison ou un séjour à la maison Sainte-Madeleine. Elles fondent le pensionnat Saint-Jean-Berchmans pour garçons en 1898. En 1901, elles ouvrent l'hospice Bethléem pour recueillir les bébés nés hors mariage et destinés à l'adoption. Sept ans plus tard, l'oeuvre déménage sur le chemin Sainte-Foy et prend le nom de crèche Saint-Vincent-de-Paul. L'hôpital de la Miséricorde y est annexé en 1929. En 1931, les Soeurs du Bon-Pasteur dirigent le refuge Notre-Dame-de-la-Merci, une prison pour femmes, rebaptisé maison Gomin en 1968. Avec la prise en charge des services sociaux et des soins de santé par le gouvernement, la communauté ferme plusieurs de ses oeuvres caritatives, dont l'hôpital de la Miséricorde et la crèche Saint-Vincent-de-Paul en 1972.

Les Soeurs du Bon-Pasteur développent leurs oeuvres sociales et éducatives dans d'autres villes du Québec et du Canada. Elles ouvrent plusieurs maisons autour de la ville de Québec, mais aussi dans les régions du Bas-Saint-Laurent (1860), de Chaudière-Appalaches (1863), du Saguenay-Lac-Saint-Jean (1864), de la Mauricie (1870), de la Beauce (1881) et du Nord-du-Québec (1954), de même que dans les provinces de l'Ontario (1938) et de la Colombie-Britannique (1952). Les Soeurs du Bon-Pasteur s'installent également aux États-Unis à partir de 1882 et s'établissent plus tard au Basutoland (Lesotho,1935), en Afrique du Sud (1950), sur l'île de la Grande Comore (1957), en Tunisie (1965), au Rwanda (1967), en Haïti (1969), au Zaïre (1971), au Tchad (1972) et au Brésil (1973).

Aujourd'hui, la communauté est divisée en deux provinces religieuses, l'une à Québec et l'autre à Saguenay. Elle continue d'aider les femmes démunies du Canada, des États-Unis, de l'Amérique du Sud et de l'Afrique.

Ce sera en 1870 que les soeurs du Bon-Pasteur ouvriront un nouveau couvent à Château-Richer. Mais le manque d'entretien des lieux amène les soeurs à sérieusement menacer de quitter le couvent en 1890. Cette menace sera mise de l'avant en juillet 1890. On passera alors à une période durant laquelle l'enseignement se fera par des professeurs laïcs. Les soeurs du Bon-Pasteur ne reviendront jamais à Château-Richer. 

Source: A. Répertoire du patrimoine culturel du Québec sous la rubrique "Soeurs du Bon-Pasteur". 
B. Buteau, Lise (2005). « Château-Richer, Terre de nos ancêtres en Nouvelle-France », pages 344-349

Sœurs Notre-Dame du Perpétuel Secours (NDPS)

Virginie Fournier co-fondatrice de la Congrégation des sœurs Notre-Dame du Perpétuel Secours (NDPS)

Mère Saint-Bernard (Virginie Fournier), NDPS 

Virginie naît à Lauzon sur la rive sud de Québec, la troisième d’une famille de neuf enfants. À trois ans, ses yeux sont affectés par une grave insolation et ce malaise la poursuit toute sa vie. Elle fait ses études chez les religieuses de Jésus-Marie en obtenant un diplôme académique qu’elle complète par une année de spécialisation en botanique.

À 19 ans, elle est admise au noviciat des Dames de Jésus-Marie. Mais quelques jours avant son entrée, l’affection à ses yeux récidive et la menace de cécité. Virginie est déclarée inapte à la vie religieuse. En 1869, suite à de nombreuses épreuves économiques, la famille Fournier se voit dans l’obligation de vendre sa terre et de déménager à Stanfold (Princeville) dans les Cantons de l’Est, puis aux États-Unis à Fall River au Massachusetts en 1872. Virginie se consacre à sa famille et aux paroissiens, mais son désir de vie religieuse ne la quitte jamais. En 1878 et en 1880, elle fait deux autres tentatives qui s’avèrent infructueuses toujours à cause de la maladie.

En juillet 1892, elle reçoit une lettre de Mère Saint-Norbert des Sœurs de Jésus-Marie, l’invitant à participer à l’œuvre du curé Brousseau. La divine Providence la conduisant, Virginie accepte de collaborer à ce projet et embrasse la vie religieuse, après 25 ans d’attente. Elle se consacre au Seigneur le 28 août 1892 et reçoit le nom de Mère Saint-Bernard, devenant ainsi la fondatrice des Sœurs de Notre-Dame du Perpétuel-Secours. Sous sa gouverne, la congrégation prend doucement son envol et la mission se développe.

Le 4 mai 1895, elle est élue supérieure générale. Elle cumule également les charges de maîtresse des novices, d’économe, de secrétaire et d’enseignante. En 1898, relevée de ses responsabilités de supérieure générale, elle vit dans l’effacement auprès des vieillards, des pauvres, à la cuisine et à la buanderie; elle soigne les malades, enseigne aux enfants et avec ses connaissances des plantes médicinales, elle se fait pharmacienne.

« Femme de toutes les besognes », elle inculque à travers son exemple les valeurs de simplicité, d’effacement, d’humilité, de compassion, d’accueil inconditionnel et d’amour pour les plus miséreux. Épuisée par la maladie, les déceptions, les humiliations et les épreuves de toutes sortes, Mère Saint-Bernard s’éteint le 30 avril 1918.

Ce sera en 1903 que les soeurs Notre-Dame du Perpétuel Secours arriveront à Château-Richer. Quatre religieuses sont engagées pour dispenser l'enseignement dans les classes du village et, plus tard, une cinquième est engagée comme le confirme une résolution de la réunion du 18 octobre 1903 à raison de 50$ par année. L'ouverture des classes du couvent a lieu le 7 septembre 1903. 
Une deuxième mission s'ouvre puisque deux nouvelles soeurs sont engagées pour enseigner à l'école du bas de paroisse. 

Le 20 août 1956, les commissaires nomment soeur Sainte Rita-des-Anges comme directrice des trois établissements scolaire du village, à savoir le couvent, le collège Laval et la Maison l'Heureux.

Le 8 août 1967, les commissaires étudient la demande du 24 juillet des Soeurs de Notre-Dame du Perpétuel Secours qui réclament la parité salariale avec le personnel laïque, en conformité avec le Bill 25. 

Ce sera en 1985 que cessera l'enseignement des Soeurs Notre-Dame du Perpétuel Secours. Le couvent deviendra alors une école publique et porte depuis le nom de La Châtelaine. Les soeurs auront marqué la vie scolaire pendant près de 100 ans à Château-Richer.

Source: A. Conférence Religieuse Canadienne sous la rubrique "Mère Saint-Bernard (Virginie Fournier)".  
B. Buteau, Lise (2005). « Château-Richer, Terre de nos ancêtres en Nouvelle-France », pages 350-367

Texte de la narration

Guillaume : Papi, tu nous as dit qu’il y avait des sœurs de Notre-Dame du Perpétuel secours et des sœurs du Bon-Pasteur. Tu peux m’expliquer la différence ?

(Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame)
Papi : Je vais essayer, Guillaume. Commençons par la Congrégation de Notre-Dame.  C’est une congrégation, une association si tu veux, qui a été créée par Marguerite Bourgeois au début de la colonisation et qui regroupe des sœurs. Une des particularités de cette congrégation est que les soeurs ont le libre choix d’aller et de venir. C’était une chose rare pour l’époque, car les sœurs étaient alors souvent cloitrées et donc enfermées.  

(Sœurs du Bon Pasteur et Sœurs de Notre-Dame du Perpétuel Secours 1892) 
Papi : Les congrégations des sœurs du Bon Pasteur et des sœurs de Notre-Dame du Perpétuel Secours ont toutes les deux été fondées au XIXe siècle.  Elles ont eu comme mères fondatrices des femmes qui se sont jointes à un ordre religieux tard dans la vie.  Pour les sœurs du Bon Pasteur, il s’agit de Marie-Josephte Fitzback.  Elle a été mariée et elle a eu trois filles.  Tout au long de sa vie, elle avait le profond désir de devenir sœur.  C'est dans le but de se rapprocher de ses deux filles déjà religieuses qu’elle est entrée dans un pensionnat à l’âge de 43 ans pour y finir ses jours. Quelques semaines à peine après son arrivée, on lui demande de diriger un refuge pour femmes sortant de prison. Elle acceptera cette requête et en 1856, elle sera nommée Mère supérieure de cette nouvelle communauté religieuse du Bon Pasteur.  Pour la petite histoire, son nom a été soumis à Rome pour une béatification éventuelle voir une canonisation. 

Passons maintenant aux Sœurs de Notre-Dame du Perpétuel Secours.  L’ordre a été fondé en 1892 par l’abbé Brousseau et par Virginie Fournier à St-Damien de Buckland.  Virginie Fournier est née à Lauson avant la conquête par les Anglais. Après la conquête, son père a graduellement perdu ses biens et la famille a dû se déplacer dans les Cantons-de-l’ Est, puis aux États-Unis.  Virginie passera 20 ans à Fall River aux États-Unis. Elle tentera à deux reprises de devenir sœur, mais sans succès. En 1892, elle est appelée par le curé de St-Damien pour fonder une communauté religieuse à cet endroit pour répondre à un besoin criant en éducation. Elle fondera un nouvel ordre et elle prendra le nom de Mère Saint-Bernard. Elle sera la mère supérieure générale de cet ordre des Sœurs de Notre-Dame du Perpétuel Secours jusqu’en 1898. 

Extrait de
Histoire et légendes de Château-Richer | Circuit de 11,6 km

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Présenté par : Ville de Château-Richer
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