La maison Pierre-Augé

La modeste maison Pierre-Auger, de style néoclassique

Source : © SHRT Normand Brière 2020. Musique de Récits. Anonyme, Le livre d'orgue de Montréal (avant 1724), interprétée au violon baroque par Olivier B. Brault violoniste de renommée internationale.


La maison Charles Roy, aujourd'hui disparue (du même constructeur)

Cette maison a été construite en 1799-1800 par le maçon Pierre Augé pour le compte de Charles Roy, menuisier-marchand originaire de Mascouche. Détruite par un incendie au début des années 1960, elle était située à l'angle sud-est des rues Saint-Louis et Saint-André, en face du couvent Marguerite-Bourgeoys, votre point de départ.

Source : © SHRT, Fonds Aimé-Despatis

Maison Jean-Baptiste-Roy-Paquin (du même constructeur)

Par son architecture et ses dimensions, cette maison de pierre s’apparente à celle que l’on retrouvait près du couvent au coin de la rue St-André. Elle a été construite en 1801 par le maçon Pierre Augé, pour Jean-Baptiste Roy, un maître menuisier de Montréal (originaire de Mascouche). Le contrat de maçonnerie a été signé par son frère et représentant Charles Roy, aussi maître menuisier, demeurant à Terrebonne. Selon le devis, les fondations étaient déjà creusées sur la grande rue, à l'entrée (à l'Est) du village. Le maison devait mesurer 36' sur 34' et avoir 22' carrés d'une pierre à l'autre Elle devait comporter deux étages.

La maison n'est pas habitée immédiatement par Jean-Baptiste Roy. Son frère Charles la loue pour une période d'environ 6 mois (du 19 janvier 1802 au 1er juillet 1802) à François Lapierre, marchand de Sainte-Thérèse, afin qu'il y entrepose son blé «plein le premier étage et le second seulement jusqu'à l'apuis des fenêtres». Charles Roy s'engage à lambrisser les murs intérieurs, à finir les planchers et fermer les ouvertures afin que le blé se conserve bien. Ce type de bail à loyer est toutefois peu inusité.

Jean-Baptiste Roy habitera cette maison jusqu'à sa mort en 1859. S'il était menuisier, il fut aussi marchand et son magasin devait être situé dans la partie basse de la maison comme c'était la pratique à l'époque.

En 1829, la jeune Esther Blondin, âgée de 20 ans, s'engage comme domestique chez Jean-Baptiste Roy; elle n'y travaille que quelques mois. Esther est la fille du couple Jean-Baltiste Blondin et Marie-Rose Limoges cultivateurs de la « Côte Terrebonne ».En 1850, elle fonde la Congrégation des Sœurs de Sainte-Anne.

Cette énorme maison de pierre compte deux niveaux en plus du rez-de-chaussée;. De style « québécois », elle comporte deux cheminées double corps et trois foyers, dont l’un situé dans la cuisine, qui a été démuré il y a une trentaine d’années. Elle a fait l’objet d’une importante rénovation dans les années 1930 probablement et c’est alors que la toiture a été relevée et que sont apparues les grandes fenêtres du 2ième niveau.

Le grenier renferme encore une partie du toit probablement d’origine en bardeau de cèdre qui comportait trois lucarnes à l’avant et autant à l’arrière. Les poutres qu’on y retrouve, manifestement d’origine, sont équarries d’une seule face. Le plancher du rez-de-chaussée se compose en fait de plusieurs planchers de bois installés les uns sur les autres, d’une épaisseur qui approche un pied, dont deux sont séparées par une couche de poussière de pierre qui servait probablement d’isolant.

La maison aurait appartenu au curé Jean-Baptiste Saint-Germain entre 1818 et 1829 sans que l’on connaisse l’usage qu’il en fit. Elle a été la propriété de Monsieur Joseph Gingras qui l’a vendu en 1943 au Dr François Paquin qui l’habita jusqu'à la fin des années 70. Il transforma le sous-sol pour en faire son cabinet, y installa le premier « rayon-x » comme on appelait à l’époque l’appareil de radiologie ainsi qu’une pharmacie. Elle est demeurée dans la famille Paquin depuis lors.

Source : © Archives SHRT

Simon Fraser, chirurgien

Portrait de Simon Fraser, chirurgien militaire (1768-1844).

Source : Portrait du Dr Simon Fraser (1768-1844) attribué à Jean-Baptiste Roy Audy, © Musée de Charlevoix (Reproduit avec l’autorisation du Musée).

John Fraser de Berry

Portrait de John Fraser de Berry (1816-1876).

Source : John Fraser de Berry (1816-1876), Photographie prise par J.-E. Livernois, le 29 février 1876, quelques mois avant sa mort le 20 novembre.

Une église érigée par le même constructeur

Du même constructeur, Pierre-Auger : L'église de la Présentation-de-la-Sainte-Vierge, à La Présentation, près de Saint-Hyacinthe.

Source : MCCQ, Répertoire du patrimoine immobiier, Site patrimonial de l'église de la Présentation-de-la-Sainte-Vierge, © Pierre Lahoud 2004.

Le 2e bataillon du Régiment de La Sarre sur les Plaines d'Abraham

Le 2e bataillon du régiment de La Sarre débarque à Québec le 3 juin 1756. Il prend part à la prise du fort Oswego en août de la même année, et escorte jusqu'à Montréal les prisonniers britanniques faits lors de cette bataille. En août 1757, plusieurs soldats du régiment participent à l'affrontement du fort William-Henry. Le régiment assiste ensuite l'armée de Montcalm en 1758 dans la bataille de Carillon. Enfin, le régiment de La Sarre participe aux batailles de Montmorency, des Plaines de même qu'à celle de Sainte-Foy34.

L'uniforme du régiment de La Sarre comprend un justaucorps blanc-gris avec des revers de manches bleus (trois boutons). La veste est rouge tandis que la culotte, de la même couleur que le justaucorps, se porte avec des bas blancs ou gris et des souliers noirs à boucles métalliques. Des guêtres blanches montent jusqu'aux et s'attachent sous le genou à l'aide d'une courroie de cuir noir. Le tricorne est en feutre noir et possède un galon doré.

Provenance : région de Lorraine. Référence : Musée des Plaines d'Abraham, en ligne.

Source de la photo : @Aux armes! 2016, SHRT, Olivier Lamarre, photographe.

Le texte de la narration

Vous êtes maintenant devant la maison Pierre-Augé

C’est vers 1800 que le maître maçon Pierre Augé, dont la renommée dépasse les limites de la seigneurie, érige cette maison en bois sur des assises en pierre avec un toit en pente à deux versants retroussés. Sur la façade principale, on trouve cinq ouvertures, ce qui carctérise la maison de style néoclassique. Habile maçon, Augé laisse sa marque d’excellent constructeur dans le bourg. 

Il construit un grenier en pierre pour le négociant Thomas Porteous en 1794, la maison du menuisier Charles Roy en 1799, celle de son frère le marchand Jean-Baptiste Roy en 1801, le magasin de la Maison Mackenzie Oldham & Co. en 1804, un atelier pour le tonnelier Jean-Baptiste Prévost en 1809. En 1817, lui sont confiés les travaux de construction de l’église de La Présentation-de-la-Sainte-Vierge à La Présentation. Outre la gérance des travaux, Augé s'occupe de la maçonnerie des murs; il est considéré comme le véritable architecte de l’édifice. Les travaux sont achevés en 1820.

La maison Pierre-Augé s’élève sur une partie de l’emplacement concédé à François Grenet par Mlle Elisabeth de Ramezay en 1763. François Granel ou Grenet dit Lacouture est un frère d’armes de Joseph Cabana, aussi soldat de la compagnie Champredon du régiment de LaSarre. 

Cabana et Granel épousent respectivement les sœurs Marie Louise et Marie Françoise Riquet dit Laverdure, à deux semaines d’intervalle, en octobre 1760, dans l’église du village de Terrebonne. Ils ont probablement hiverné chez Jean-Baptiste Riquet en 1758 et 1759 durant la guerre de Sept Ans.

Le chirurgien militaire Simon Fraser achète la maison en 1836. Jeune médecin, il s’établit à Terrebonne vers 1793. Il s’enrôle en 1795 dans le 42nd Royal Highlanders Regiment. Il participe à toutes les opérations de son régiment aux Antilles, où il est blessé durant l’assaut de l’île St Vincent, et en Égypte. Fraser est démobilisé en 1803, avec le grade de lieutenant à demi-solde. 

Il vit et pratique la médecine dans le bourg de Terrebonne, sur la rue Saint-Louis, jusqu’à son décès en 1844, âgé de 75 ans. Il cède la maison à sa conjointe de fait Marie Saumur et à son fils John Fraser, notaire, officier de milice et négociant de grains. Il est inhumé dans le cimetière Grace Church, à Mascouche.

Merci de continuer votre visite. À bientôt.

Une présentation de la Caisse Desjardins de Terrebonne, partenaire officiel.

Extrait de
Le front bourgeois de Terrebonne | Circuit historique

Le front bourgeois de Terrebonne | Circuit historique image circuit

Présenté par : Société du patrimoine et de l’histoire de Terrebonne (SPHT)

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