Pendant près d’une trentaine d’années, le Collège Masson assure un enseignement bilingue sous la conduite d’instituteurs catholiques laïques et religieux. L’institution d’éducation « industrielle, commerciale et agricole » est établie en 1847 dans le grand entrepôt à grains et à marchandises sèches de l’ancien complexe commercial de Porteous. C’est une initiative de Mme Geneviève Sophie Raymond, veuve du seigneur Masson.
C’est son fils Isidore Candide Édouard Masson qui fait don de l’emplacement et des locaux à l’institution. Selon un témoin de l’époque, « l’éducation classique pour les hautes professions n’a lieu qu’après que le cours précédent est terminé. Il n’y a que les élèves destinés par les parents à faire un cours complet d’études et montrant d’heureuses dispositions qui soient admis ».
En 1851, le Collège Masson compte 140 élèves sous la conduite des prêtres Thomas Benjamin Pelletier, directeur, et son assistant le prêtre Joseph Salomon Théberge, en plus des clercs Élie Roch et Octave Renaud. La renommée du collège et la qualité de son enseignement dépassent rapidement les limites du bourg et de la région. Dès 1857, les locaux sont nettement inadéquats et il faut construire un édifice beaucoup plus grand.
Encore une fois, Isidore Candide Édouard Masson fait don d’un emplacement plus à l’est sur la rue Saint-Louis pour la construction d’un nouveau collège. Les travaux sont confiés au maître maçon Michel Sureau dit Blondin et l’inauguration de l’établissement est soulignée en grande pompe en 1857.
Dès 1861, le collège accueille quelque 360 élèves, externes et pensionnaires, dont 193 sont « étrangers à Terrebonne ». Malgré son excellente renommée, le gouvernement tarde à reconnaître l’institution et à lui accorder un financement suffisant. Le 11 janvier 1875, le Collège Masson est réduit en cendres. Les pertes sont estimées à plus de 100 000$ et la maison n’est assurée que pour environ 25 000$. Il ne sera pas reconstruit.
L’emplacement est vendu à Geneviève Sophie Raymond qui le donne à son fils Jean Paul Romuald. Ce dernier y construit une somptueuse résidence avec les pierres du collège Masson. Elle est connue encore aujourd’hui sous le nom de « Maison grise » et « Château Desjardins ». On peut la voir plus à l’est en retrait de la rue Saint-Louis, hors du circuit historique, au numéro 645.
Source : Emplacement du 1er collège Masson, 1847-1857. Détail du plan du village de Terrebonne en 1853 par J.-C. Auger, notaire. BAnQ, Centre Québec, Fonds Ministère Terres et Forêts, E21,S555,SS1,SSS23,PT.2A