La maison Lanctôt et la rue Peel

Ornée de draperies et de guirlandes à la veille de l’été 1936, la maison d’Hector Lanctôt, commerçant et futur conseiller municipal (années 1940), semble joliment décorée à l’occasion de la Fête-Dieu.

Dans les années 1920, le magasin de meubles d’Alfred Lanctôt est en activité à l’actuel no 280 de la rue Marquette.

Durant plusieurs décennies, la famille de Léon Rodolphe Langis habite la maison du 20 rue Peel (qui deviendra le no 38 au début des années 1950), une résidence de style vernaculaire américain au revêtement de bois. Rodolphe Langis fait carrière à la ferronnerie Codère & fils et comme conseiller municipal du quartier centre (1921-1934). Lui et son épouse, Jesse Desrochers, auront trois enfants : Bernadette, Claire et Léo. La maison est détruite pour faire place à un stationnement dans les années 1990.

C’est une famille commerçante très connue au début du siècle qui fait construire la résidence de l’actuel 80 rue Peel : la famille Lanctôt. En fait, il faut regarder la partie de droite puisque celle de gauche est une annexion survenue au milieu des années 1980. L’ancienne résidence de la famille Lanctôt s’impose avec une proposition fortement inspirée du style Queen Anne. Dotée d’une tour d’angle, sa façade possède durant des décennies une véranda à chaque étage et son toit est pourvu de lucarnes à croupe. 

Cela dit, la maison est construite vers 1895 par Alfred Lanctôt. Elle sera plus tard habitée par son fils, Hector. La famille Lanctôt possède durant la première moitié du 20e siècle divers commerces sur la rue Marquette. En plus de carrière de commerçant, Hector sera également conseiller municipal durant les années 1940. Les Lanctôt habite au 80 rue Peel jusqu’en 1955. Par la suite, des bureaux du ministère du Travail occupe le bâtiment jusqu’en 1972. Un cabinet juridique s’y installe alors; en 1986, une extension permet de lier le bâtiment à la maison adjacente.

Pour ce qui est de la rue Peel, celle-ci est tracée en 1835.  Au cours des décennies suivantes, elle se borde alors de maisons : d’ailleurs, sa vocation fortement résidentielle, la rue Peel la conserve depuis plus de 180 ans! L’artère lie à la fois les rues King et Marquette, mais aussi Marquette à Frontenac. L’ancienne maison de la famille Lanctôt tranche avec l’apparence des autres maisons de la rue. En effet, tant à la fin du 19e siècle qu’au début du suivant, les propriétaires optent davantage pour le style architectural dit vernaculaire américain, plus sobre. Les numéros 77 et 69 en sont d’ailleurs de bons exemples.