Le barrage no 3 et la centrale Frontenac

La centrale Frontenac, la doyenne des centrales hydroélectriques


La centrale en avril 1896

Le 18 avril 1896, la rivière Magog connaît une crue importante, ce qui a un impact sur le barrage no 3 – qui n’occupe alors que la portion droite de la gorge – et sur la centrale Frontenac. En effet, l’arbre de transmission du système hydraulique est alors endommagé.

Les alentours de la centrale Frontenac

Depuis 1917, l’ensemble des infrastructures de la centrale Frontenac et du barrage no 3 ont peu changé, contrairement aux alentours. En effet, l’ancien pont Wolfe (actuel pont Hubert-C.-Cabana) n’est plus en acier, tandis que la gare du CP (à gauche) n’existe plus, tout comme la manufacture de laine de A. L. Grindrod.

Une salle des machines, 90 ans d'écart

La salle des machines de la centrale Frontenac en 1898 et en 1988. Celle-ci possède deux turbines Francis; ensemble, elles produisent 2 600 kW.

Les défis d'opérer une vieille centrale hydroélectrique

Texte de l'audio

Vous avez devant vous la plus vieille centrale hydroélectrique encore en fonction au Québec, rien de moins !  Lors de sa construction en 1888, la centrale Frontenac est la toute première centrale hydroélectrique de la ville. C’est la Sherbrooke Gaz and Water qui la fait construire. La compagnie détient déjà le monopole de l’éclairage des rues à l’aide de réverbères au gaz. Pour l’anecdote, il semblerait qu’aux débuts des années 1880, alors que le cirque Forepaugh sillonne l’Amérique du Nord en présentant « le miracle » de la lumière électrique, des représentants de la Sherbrooke Gaz ans Water auraient affirmé que l’engouement envers l’électricité n’était qu’une mode passagère…

Toutefois, devant les possibilités qu’offre l’électricité et une concurrence montante de la Royal electric, la Sherbrooke Gaz and Water change son fusil d’épaule. Elle achète donc le barrage no 3 à la Sherbrooke Water and Power Company, construit une petite centrale sur un îlot rocheux, et y installe une turbine et deux dynamos. La production électrique de la centrale Frontenac lui permet de conserver son monopole dans l’éclairage des rues qu’elle adapte à l’électricité. Tranquillement, sa clientèle se diversifie alors que les usines, des commerces et des hôtels désirent aussi avoir un éclairage électrique. Il faut par contre attendre quelques années avant que l’équipement des usines soient en majorité converti à l’énergie électrique.

La centrale Frontenac et le barrage no 3 connaissent des travaux majeurs au début des années 1900. Le barrage est d’abord refait en 1902, pour qu’il fasse la largeur de la rivière. Il sera de nouveau reconstruit en 1916, en un peu aval du précédent et en béton plutôt qu’en bois. Sa hauteur de chute est également augmentée. Du côté de la centrale, c’est en 1906 qu’elle est reconstruite. On installe alors dans sa salle des machines deux nouvelles turbines et deux nouvelles génératrices. Au cours des décennies, différents travaux sont faits pour assurer le bon fonctionnement et la sécurité des infrastructures, mais l’ensemble a peu changé depuis 1917.

Toujours en activité dans le réseau Hydro-Sherbrooke, on évalue la hauteur du barrage no 3 à 12 mètres et la production de la centrale Frontenac à 2600 kilowatts, ce qui correspond aux besoins en électricité d’environ 300 maisons.

Extrait de
D'un barrage à l'autre

D'un barrage à l'autre image circuit

Présenté par : Musée d'histoire de Sherbrooke

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