Vous êtes maintenant dans le parc Toussaint-Lachapelle. N’hésitez pas à vous asseoir sur l’un des bancs pour profiter de la magnifique vue sur la rivière du Lièvre.
L’endroit est riche en histoire. Vous pouvez voir devant vous la statue Le Draveur, sculptée par l’artiste de renommée internationale Roger Langevin. Édifiée en 1979, la statue représente un draveur à l’ouvrage, en train de faire la « swipe », l’action de déloger les billots embourbés dans les rives de la rivière. L’œuvre est un hommage au passé forestier de la région, particulièrement aux draveurs que l’on pouvait voir s’acharner sur la rivière du Lièvre jusqu’à il n’y a pas si longtemps, 1993.
Le parc est à l’emplacement de la résidence du deuxième médecin du village, le Dr Oscar Godard qui vient s’établir en 1901. Vous pouvez toujours voir la rangée de haies de cèdre qui menait à sa demeure, magnifique habitation d’inspiration victorienne aujourd’hui disparue, qui servit également pendant longtemps de pharmacie. Dans ses dernières années de vie, le Dr Godard vend sa maison à un collègue, le Dr Toussaint-Lachapelle. Ce dernier cède le terrain et la maison à la ville en 1958, sur la condition d’en faire un parc.
Nous vous invitons maintenant à commencer à vous déplacer jusqu’à la sortie sud du parc, sur la rue Bellerive, en remontant la colline.
Inauguré la même année que la statue, le parc Toussaint-Lachapelle est donc nommé en l’honneur du troisième médecin venu s’établir à Mont-Laurier, en 1910. Résidant sur la rue de la Madone, le Dr. Lachapelle fut une figure de proue de l’industrie à Mont-Laurier, étant l’un des principaux actionnaires de la compagnie forestière Bellerive Ka’N’enda et président de l’Électrique de Mont-Laurier.
Si vous êtes rendu aux abords de la rue Bellerive, vous pouvez voir une jolie maison juste à côté du parc. C’est la maison-école Marguerite-Godard. Mlle Godard était la fille du docteur du même nom et a été pendant longtemps institutrice à Mont-Laurier. À cette époque, l’enseignante devait se soumettre à plusieurs conditions pour garder son droit de faire école : non seulement elle ne devait pas être mariée, mais ne devait pas être vue en compagnie d’hommes autres que son père ou ses frères. Fumer la cigarette et boire toute forme d’alcool était proscrit. On empêchait même les institutrices de se tenir près du restaurant du village, lieu de perdition disait-on. En somme, l’institutrice se devait être un modèle de vertu chrétienne à peine moins parfait qu’une sœur moniale.