Vous êtes au coin des rues Carillon et Chasles et devant vous se trouve un stationnement. C’est l’ancienne cour de la MacLaren, un nom incontournable dans l’histoire de Mont-Laurier. Les MacLaren étaient ce qu’on appelait à l’époque des barons du bois, de riches industriels exploitant des superficies énormes de ressources forestières. La famille obtient le monopole des droits de coupes sur la rivière du Lièvre au courant du 19e siècle et devient donc la source principale de revenu de notre région forestière.
Le grand bâtiment en brique rouge qui a pignon sur la rue Chasles que vous apercevez devant vous était l’ancienne écurie de la compagnie, où on gardait bon nombre de chevaux nécessaires aux travaux forestiers. Aujourd’hui, des commerces occupent le rez-de-chaussée alors que le premier étage abrite des appartements. Derrière l’écurie, vous pouvez voir un deuxième bâtiment en brique rouge, au toit en tôle, qui a pignon sur la rue de la Madone. C’étaient les bureaux administratifs de la compagnie James MacLaren. La brique de la briqueterie de l’Orignal est utilisée pour le revêtement extérieur de ce bâtiment construit au début du siècle dernier.
Vers 1950, la compagnie agrandit le bâtiment en y ajoutant une longue aile sur sa droite, destiné à accueillir les bureaux de la Lièvre River Telephone, une compagnie de téléphone appartenant à la James MacLaren depuis 1912. Aujourd’hui le bâtiment administratif abrite les locaux du journal L’info de la Lièvre et plusieurs commerces font affaires dans l’annexe construite dans les années 1950.
Si vous regardez vers votre gauche, vous pouvez voir les locaux de l’animalerie Chico. Autrefois, c’était le site de la salle du Cercle, que les habitants appelaient communément la salle Génier en l’honneur de leur curé. Le bâtiment est construit lors d’une corvée générale convoquée par le curé Génier en 1909. Dès lors, il devient un important lieu de culture où l’on peut assister à de nombreuses pièces de théâtre et même des projections de films muets organisées par J.A. Boisvert, futur fondateur du Théâtre Laurier, à condition que le bon curé donne son accord sur le contenu des films, bien entendu.
En 1918, avec la construction de la cathédrale, la vieille église située juste au côté devient vétuste. On la convertit donc en salle paroissiale et la salle Génier perd ce statut. Après la nationalisation de l’électricité par le gouvernement Lesage en 1967, Hydro-Québec ouvre un garage pour ses véhicules de services à Mont-Laurier, sur le site de l’ancienne salle Génier. En 1985, la municipalité débute le développement d’un parc industriel sur la limite sud-est de la ville et Hydro-Québec y déménage. Aujourd’hui, comme vous pouvez voir, c’est l’animalerie Chico qui occupe une version rénovée de l’ancien garage d’Hydro-Québec.