« La mine Wright est le seul gîte d'argent de la région. Elle est située sur la rive Est du lac Témiscamingue, au nord de la baie Joannes, sur le lot 62, rang 2 du canton de Duhamel. La propriété est particulièrement intéressante parce qu'elle a été découverte en 1686 par des explorateurs français, de sorte que ce fut le premier dépôt minéral trouvé dans le nord du Canada. Ce dépôt affleure sur la rive du lac dans un agglomérat volcanique de l'ère keewatinienne. L'agglomérat est composé de fragments de dacite, dont le diamètre varie de 4 ou 5 pouces à plus d'un pied, inclus dans une pâte de matière analogue mais de grain plus fin. La dacite est une roche gris clair, de grain fin, contenant de petits cristaux de quartz et de fledspath. Le minerai, tel qu'on le voit à la surface, consiste en une brèche composée de fragments angulaires d'agglomérat de dacite, cimentés par une pâte de calcite grossièrement cristalline et de galène argentifère, avec de la pyrite et du quartz. La zone exposée sur la rive du lac a environ 31 pieds sur 65. On n'a pas travaillé sur la propriété pendant des années et le puits et les galeries sont inondés ».
En 1935, la mine est vendue pour recouvrement de taxes à Donat Goulet, avocat à Ville‑Marie. À partir de ce moment, on retrouvera les noms de plusieurs citoyens et entreprises de la région associés à la mine : Paul Pétrin, Veuve O. Racette, Elzéar Marseille, Émile et Joseph Racette, Angelo Petosa, A.H.Wells, Villa Lead Mining, Cobalt Badger Silver Mines, Albontec Development Company.
La mine d'argent était un excellent débouché pour le bois de chauffage produit par nos cultivateurs. Exploitée pendant 15 ans, la mine brûlait 400 cordes de bois par an. Il s'agissait de cordes de bois de quatre pieds de longueur. S'il en fallait autant, c'était pour alimenter les bouilloires à vapeur, lesquelles actionnaient une machinerie importante. Il y avait le treuil, servant à descendre les hommes et à remonter le minerai. Ensuite ce minerai devait être convoyé au concasseur puis tamisé pour le séparer de la poudre de roche.
De plus, il semble qu'au début de notre paroisse, on transformait beaucoup de bois en charbon de bois. Ce charbon était utilisé à la forge de la mine d'argent. Les forgerons étaient continuellement occupés à forger, à tremper et à affiler les pointes, les barres et les forets qui servaient aux mineurs pour percer le roc, en plus de réparer bien d'autres outils. Il subsiste encore aujourd'hui un meulon de charbon de bois près de la plage publique. Bien sûr, l'herbe s'est implanté sur ce meulon, ce qui lui confère l'apparence d'un monticule de terre.
Après une dernière tentative en 1952, la mine, inondée, sera fermée définitivement, pour disparaitre à jamais...