Le cimetière - Vue sur le cœur villageois

Il existe quatre types de cimetières à Austin

1. Cimetières « sur la ferme » (on the farm). En provenance de la Nouvelle-Angleterre, les pionniers anglo-protestants choisissent d’abord leur propre terre (on the farm, at home) comme lieu d’ensevelissement pour eux-mêmes, leur épouse et leurs enfants;

2. Cimetières familiaux (family cemeteries). Dans quelques cas, les cimetières « sur la ferme » accueillent non seulement la famille immédiate, mais aussi, pendant quelques générations, des parents résidant dans les environs. Lorsqu’il en est fait mention, les actes de décès utilisent le terme Cemetery;

3. Cimetières communautaires. Certains cimetières accommodent les familles liées par le mariage et ils constitueront progressivement les deux cimetières communautaires d’Austin. Ces cimetières seront multiconfessionnels;

4. Cimetières catholiques. Avec l’arrivée de Canadiens-Français catholiques, apparaissent des cimetières strictement régis par l’Église catholique, comme celui se trouvant en bordure du chemin Nicholas-Austin, où vous êtes.

La plupart des immigrants d’Austin sont des chrétiens croyant en la résurrection des morts. Le cimetière catholique d’Austin, où nous sommes, existe depuis l’arrivée de Canadiens-Français catholiques. Les lieux d’ensevelissement des défunts sont traditionnellement perçus comme des lieux de passage de la vie sur terre à la vie éternelle. 

Les cimetières sont des endroits remplis de symbolisme. Ils sont souvent situés sur un terrain élevé et en pente, de sorte que les corps ne reposent pas dans l’humidité. Et leur perspective est soigneusement choisie : les cimetières de la municipalité ont vue sur le lac Memphrémagog ou sur les montagnes. Ils sont souvent ombragés par un grand pin ou un érable monumental. Et, comme la mort est assimilée à un long sommeil, on y plante parfois des pervenches qui constituent une sorte de couverture contribuant au repos des morts.

Nous sommes en bordure du Cimetière catholique d’Austin, le long du chemin Nicholas-Austin. Les cimetières d’Austin constituent les artefacts les mieux conservés de notre histoire. L’aspect le plus frappant des cimetières d’Austin est assurément leur grand nombre : on en compte une quinzaine sur le territoire. 

Admirez la vue imprenable sur le centre historique de la municipalité d’Austin avec, comme toile de fond, la chaine des montagnes Vertes du Nord. 

À l’origine, le hameau se nomme Peasley’s Corner, du nom de Moses Peasley, propriétaire-défricheur d’une terre contiguë au moment de la colonisation du canton de Bolton. Le mot « Corner » révèle le croisement et son importance à l’époque. 

Au centre, domine la silhouette de l’église, bâtiment patrimonial et emblématique du village. Voué au culte religieux, d’abord anglican, puis catholique, pendant plus d’un siècle et demi, il est un témoin de la diversité culturelle de la communauté aux 19e et 20e siècles. En 2022, la Municipalité l’a acquis, protégeant ainsi cet important patrimoine, pour en faire un lieu de rassemblement culturel et communautaire. 

Le Carrefour est flanqué de part et d’autre de deux parcs : le parc Reginald-Aubrey-Fessenden, un pionnier des télécommunications et inventeur prolifique en autres de la téléphonie sans fil; et le parc Muriel-Ball-Duckworth, pacifiste, féministe et activiste sociale et communautaire, descendante de Nicholas Austin. Apprenez-en plus sur leur vie en consultant les panneaux d’interprétation et les publications sur le site municipal.

Le panorama témoigne de l’évolution des modes d’occupation du territoire. Les terres jadis cultivées pour l’agriculture et l’élevage, qui ouvraient sur de grands paysages, ont été recolonisées spontanément par la forêt, la construction d’habitations, la plantation d’érables au grand port ainsi que par une plantation d’épinettes, laquelle cache désormais la vue sur l’Abbaye Saint-Benoit-du-Lac, autant d’exemples de gestes individuels qui ont une incidence directe sur la préservation du paysage.