Un plan en «L» et une vue sur la rivière… Sans aucun doute, ce bâtiment en bois se démarque de ses voisins par son architecture particulière. Celui qu’on appelle aujourd’hui le Bistro de l’Anse est en fait un bâtiment de villégiature du 19e siècle. 
Caractérisée par sa galerie ouverte sur la nature et la toiture à deux versants, en pente raide, cette demeure est un souvenir de la période des clubs de chasse et de pêche privés. Saviez-vous que seul l’élite bourgeoise canadienne-anglaise et américaine avaient les moyens financiers pour pratiquer des activités en plein-air? La villégiature se démocratise seulement dans la deuxième moitié du 20e siècle pour la population ouvrière canadienne-française. 
Vers 1847, William Price, un riche industriel anglais, obtient les droits riverains sur la rivière Saint-Jean. Cette exclusivité, il se la réserve pour pratiquer la pêche au saumon. La passion de son fils, David Edward Price, pour la pêche, est d’ailleurs bien connue. On ne sait pas à quel moment exactement les Price ont commencé l’utilisation de la rivière, mais on estime que le bâtiment a été construit au début des années 1860. On en atteste la présence au moins en 1879. Ce camp de pêche est très similaire à celui de Bardsville, situé sur la rivière Sainte-Marguerite et qui appartenait également à la famille Price. On estime que les camps ont dû être construits dans les mêmes années. 
Connu à l’Anse-Saint-Jean sous le nom du Saguenay Club, ce camp de pêche a accueilli la famille Price et leurs amis ainsi que des clients de l’entreprise. Il devient la propriété d’un club de pêche dans la deuxième moitié du 20e siècle avant de devenir dans les années 2000 un petit bistro. D’ailleurs, pourquoi ne pas vous rafraichir en visitant les lieux avant de poursuivre votre visite?