C’est dans les années 1930 que l’Abitibi s’ouvre à la colonisation. À cette époque, la photographie et le cinéma permettent de capter le phénomène, le mieux documenté du genre dans l’histoire du Québec. Toutefois, au cœur des archives comme dans la vie sociale de l’époque, la place des femmes est tenue dans l’ombre et les pionnières sont bien peu présentes dans la mémoire collective.
Cette murale se veut donc un clin d’œil humoristique mais néanmoins empreint de respect et d’admiration envers toutes celles qui ont ouvert le chemin et dont le travail titanesque mérite d’être reconnu à travers le temps.
– Ariane Ouellet, artiste conceptrice.
À l'origine de la murale
L’image à l’origine de cette murale est en fait une photo d’archive tirée de la collection de la BAnQ où on aperçoit des ouvriers lors de la construction des chemins à Beaudry dans les années 30. Les photos de mineurs, de bûcherons et des hommes construisant les maisons sont plutôt nombreuses, en comparaison des archives consacrées au travail des femmes à la maison et aux champs. Même dans les documents de l’époque, le nom des femmes est souvent remplacé par celui de leur mari. L’histoire ne leur rend pas hommage.
C’est donc dans l’idée de souligner le grand apport des femmes à la colonisation et au développement du Québec que l’image originale a été en quelque sorte trafiquée et que les visages des hommes ont été remplacés par des visages de femmes. Ainsi, on peut aussi démontrer qu’elles ont défriché le pays, ouvert le chemin, tant de façon concrète que symbolique.