Violoniste à pieds nus : Ainsi se nomme l’immeuble de verre qui héberge la bibliothèque municipale, deux galeries d’art, un centre d’artistes…
Il y a des hôtels et des centres de congrès qui baptisent leurs salles du nom soit de leurs évêques, ou de personnalités célèbres.
Ici, les salles portent des noms prestiges des entreprises qui les ont financées : salle Smurfit Stone, bibliothèque Fond de solidarité FTQ… Deux artistes d’origine matanaise y sont évoqués : la basse Joseph Rouleau et la chanteuse Isabelle Boulay.
Joseph Rouleau, célèbre internationalement, est d’origine Matanaise et n’a jamais oublié sa ville et les vieux amis dont il garde un profond souvenir. Mis sous contrat de 6 mois à Coven Garden, à Londres, il y restera trente ans. Longtemps président des Jeunesses Musicales du Canada, il ne pouvait qu’être l’artiste qui laisserait son nom à un lieu culturel de Matane.
Une exposition permanente de 100 tableaux d’inspiration gaspésienne a été offerte gracieusement à la Ville de Matane par l’artiste de l’académie royale canadienne Claude Picher.
L’architecture s’est adaptée au paysage : l’ouverture sur le havre de la Rivière Matane à travers les grandes baies vitrées donne un cachet extraordinaire. On se croirait dehors.
Le soir de l’ouverture officielle, une jeune femme se promenait, pieds nus dans l’édifice, en jouant du violon. Elle animait la soirée.
Cette violoniste était Anne Carrier en personne, l’architecte qui avait remporté le concours d’architecture du bâtiment, avec lequel, d’ailleurs, elle s’est mérité le grand prix canadien d’architecture.
Et un de mes amis de conclure : «Comme quoi les gens de talent en ont souvent dans bien plus d’un domaine!»
Entrez, regardez, écoutez : peut-être entendrez-vous des notes oubliées dans la structure.
Avec cet édifice, on entre dans le cœur commercial historique de Matane, les maisons ayant pignon sur la rue principale.