La Gotham

Les débuts de la bonneterie

Source : La Gotham en 1946. Fonds CH548, Raymond Bélanger, photographe.


Une arrivée en pleine crise économique mondiale 

En 1929, la Ville de Saint-Hyacinthe parvient à attirer une nouvelle entreprise sur son territoire, la Gotham Silk Hosiery Company, une multinationale en provenance de New York. 

Pour encourager l’implantation de cet établissement, la Ville octroie à la compagnie une commutation de taxe de vingt-cinq pour cent pour les dix prochaines années. En retour, cette dernière consent à bâtir une usine dont la valeur doit s’élever à 250 000$ et consent à embaucher 300 ouvriers. 

À la fin de l’année 1929, un grand chantier est mis en branle afin de construire cet imposant bâtiment de briques rouges. Quelques mois plus tard, au début de l’année 1930, l’usine de textile ouvre officiellement ses portes.   

Photo : En avant plan, on aperçoit l’usine de la Gotham en 1955.  Fonds CH116, Studio Lumière.


La Gotham quitte Saint-Hyacinthe

En 1960, 30 ans presque jour pour jour après la fin de la construction de l’usine, la multinationale américaine décide de cesser ses opérations à Saint-Hyacinthe. 

Dès lors, le bâtiment que l’on surnomme toujours la « Gotham » passe entre les mains de plusieurs individus et connait plusieurs vocations. Pendant une période de vingt ans, entre 1969 et 1989, il sert d’entrepôt et de bureaux pour des entreprises telles la Majestic Knitting, les Pantalons Élysée et la Volcano.  

Photo représentant les employés de la Gotham lors d'un pique-nique annuel en juillet 1936 : Fonds CH085, Studio B.J. Hébert, photographe.


La rénovation

En 2009, le bâtiment, abandonné depuis les années 1990, est racheté par un investisseur qui souhaite le rénover afin d’en faire un immeuble à logements. La rénovation implique de détruire la cheminée extérieure et de retirer la vieille machinerie toujours présente dans l’enceinte.  

Photo : À une certaine époque, les employés de la Gotham étaient syndiqués et membres de l’Union des ouvriers du textile de Saint-Hyacinthe. Fonds CH193, Studio Candide Charpentier.


La manufacture en vidéo

Source : Extrait d'un film de Jean Lafond pour le bicentenaire de Saint-Hyacinthe en 1948. Fonds CH367, Documents audio-visuels.

Version textuelle de l'audio

Observez cet imposant bâtiment de brique rouge qui se trouve devant vous. Il s’agit là d’un des derniers vestiges du passé industriel du quartier Bourg-Joli. Cet édifice a été construit il y a un peu plus de 90 ans par la Gotham Hosiery Company de New York, spécialisée dans la confection de sous-vêtements en soie. Cette industrie, que l’on nomme « bonneterie », était florissante durant les années 1920. La fabrication de bas de soie pour femmes sera l’une des spécialités de la Gotham.  

Ce sous-vêtement léger gagne rapidement en popularité durant les années folles puisqu’il permet aux femmes de se garder au chaud tout en maintenant esthétisme et confort à une époque où les jupes commencent à dévoiler les jambes. Ces bas de soie sont facilement reconnaissables par leur couture distinctive située à l’arrière de la jambe.   

La production de tissage et d’assemblage des mailles sera le lot des quelque 300 ouvriers de la Gotham pendant presque 30 ans, de 1930 à 1960. Si les premières décennies semblent se dérouler sans accrocs, les années 1950 sont marquées par plusieurs grèves initiées par le mouvement ouvrier. 

Les négociations entre syndicats et patrons nous permettent d’entrevoir une partie de la réalité du travail en usine. Par exemple, en 1950, les syndicalistes obtiennent une nouvelle convention collective qui introduit pour la première fois deux semaines de vacances payées par année pour les employés. En ce temps-là, les ouvriers travaillent près de 55 heures par semaine! Souvent, lorsque les discussions rencontrent une impasse, les ouvriers déclarent une grève générale. Ce sera le cas en 1958 où les 315 employés de la Gotham ont dressé des lignes de piquetage pendant près d’un mois.   

Après la Seconde Guerre mondiale, un nouveau produit que vous connaissez sans doute, commence à détrôner le bas de soie. Il s’agit du bas de nylon, fabriqué avec un dérivé du plastique. Il a l’avantage d’être plus élastique, plus résistant et ne présente pas de couture visible à l’arrière de la jambe contrairement aux bas de soie. Ces qualités, fort appréciées par les femmes, provoquent l’effondrement des ventes de bas de soie qui deviennent peu à peu démodés. En 1960, la Gotham ferme les portes de sa succursale maskoutaine. 

Extrait de
Regard sur le patrimoine industriel maskoutain

Regard sur le patrimoine industriel maskoutain image circuit

Présenté par : Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe
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