La Gaylord

Une manufacture d'épingles à cheveux

Source : La façade de Hump Hairpin au cours des années 1940. Fonds CH548, Raymond Bélanger, photographe.


La Hump Hair Pin company (1931-1947) « Keep the hair in place »

Grâce à sa politique favorisant l’établissement d’industries dans le quartier Bourg-Joli, la Ville de Saint-Hyacinthe parvient à attirer une filiale d’une nouvelle entreprise en provenance de Chicago, la Hump Hair Pin company.  À la fin de l’année 1930, débute la construction de l’usine qui ouvrira ses portes au début de l’année suivante.  
 
Conformément à l’architecture industrielle de l’époque, on choisit de construire un bâtiment massif d’un étage de 60 sur 30 mètres, composé de briques rouges. La façade du bâtiment se trouvait face à la rue Sainte-Anne et comportait une entrée massive en bloc de pierre au sommet de laquelle apparaissait le logo de l’entreprise : un chameau chanceux (The lucky camel) dont la bosse rappelle celle de cette épingle à cheveux que l’on nomme bobby-pin en anglais ou bobépine en français. 

Photo : Le tronçon du chemin de fer qui mène derrière la manufacture dans les années 1940. Fonds CH548, Raymond Bélanger, photographe.


La Gaylord (1947-1977)  

Après la Seconde Guerre mondiale, Ruth Goldberg, la propriétaire de la compagnie, décide de modifier le nom de son entreprise pour « Gaylord ». 

À partir de 1947, plusieurs rénovations au bâtiment viennent répondre aux besoins de l’entreprise. Par exemple, en 1952 on construit une rallonge qui double la superficie de l’usine. À la suite de ces travaux, l’entrée du bâtiment se situe désormais à l’angle des rues Morison et Sainte-Anne. 

Les travaux permettent d’élargir la production. On y fabrique divers petits articles reliés au domaine de la coiffure comme des peignes, des brosses à cheveux, des bonnets en filets, etc.  

Photo : Vue en plongée de la Gaylord et du tunnel de la rue Sainte-Anne à la fin des années 1940. Fonds CH548, Raymond Bélanger, photographe.


Après la fermeture (1977-2009) 

En 1977, l’entreprise américaine est aux prises avec de sérieux problèmes financiers et se voit contrainte de fermer sa succursale de Saint-Hyacinthe qui aura fonctionné pendant près de 46 ans. Dès lors, l’ancien bâtiment de la Gaylord sert d’entrepôt et de bureaux à de multiples entreprises qui louent ces locaux pour leurs propres besoins. 

En 2009, l’ancienne usine est complètement démolie. Son emplacement est occupé aujourd’hui par une clinique de santé et une pharmacie.  

Photo : La Gaylord en 1951. Fonds CH085, Studio B.J. Hébert, photographe.


L'usine en vidéo

Source : Extrait d'un film de Jean Lafond pour le bicentenaire de Saint-Hyacinthe en 1948. Fonds CH367, Documents audio-visuels.

Version textuelle de l'audio

Vous êtes maintenant devant le site de l’ancienne usine de la Gaylord, autrefois nommée la Hump Hairpin company. Cette manufacture de Chicago, qui s’est établie à Saint-Hyacinthe en 1931, se trouvait à l’endroit occupé aujourd’hui par une pharmacie et une clinique de santé. Dès son implantation, cette industrie emploie environ 75 Maskoutains, dont plusieurs femmes. 

La Hump Hairpin est une compagnie spécialisée dans la fabrication de produits de beauté pour femmes comme de la poudre de toilette, du rouge à lèvres et d’autres articles de cosmétique. Cette entreprise est surtout connue pour l’invention et la production à la chaîne de la fameuse « bobby-pin » que vous connaissez sans doute. 

Cette invention peut sembler banale, mais il faut savoir qu’auparavant les femmes retenaient leurs cheveux longs uniquement à l’aide d’un ruban ou d’une épingle à cheveux traditionnelle ayant la forme d’une longue tige. Aucune de ces deux méthodes ne permettait d’attacher solidement les cheveux, ce qui faisait en sorte que les femmes devaient refaire constamment leur coiffure. Les Goldberg, propriétaires de la Hump Hair Pin, imaginent une toute petite tige de métal repliée sur elle-même comprenant des bosses sur l’un des côté. Ces dernières permettent à l’épingle de tenir les cheveux en place avec une plus grande fiabilité.  

Ces petits articles peu dispendieux s’égarent facilement et celles qui en portent doivent constamment en racheter, ce qui en fait un article intéressant à manufacturer. La fabrication de cette épingle à cheveux s’est donc faite en partie à la succursale de Saint-Hyacinthe. La production était acheminée aussi loin qu’aux États-Unis et en Amérique latine.   

Extrait de
Regard sur le patrimoine industriel maskoutain

Regard sur le patrimoine industriel maskoutain image circuit

Présenté par : Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe
Directions

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