Le héron, sculpture de bois (2012)

Michel Giroux, peintre-sculpteur. Ben, le héron, c'est le deuxième héron que j'ai réalisé. Les hérons qui ont été faits jusqu'à maintenant, ils font partie de la collection de rivage. Puis, il y en a à peu près 80, là, de hérons qui ont été faits dans cette collection-là. 

Donc, les sentiers ont le deuxième héron. Le premier héron, c'est une résidente de Saint-Hippolyte qui l'a acheté, c'est Mme Line Ricard. Le héron est fait de bois de forêt, que j'ai ramassé là, sur les berges de la Rivière-du-Nord.

Puis, en même temps que je faisais mon ramassage, ben, j'emmenais mes garçons, puis on s'emmenait un sac à vidange. Puis, quand qu'on voyait des choses qui n'avaient pas d'affaires là, bon, on mettait ça dans le sac à vidange. 

Ça fait qu'à la base, c'était de donner, d'éduquer les enfants pour que justement, tu sais, faire attention à la nature, puis avec des riens, mais qu'on peut faire quelque chose de très bien. Ça fait déjà plusieurs années, il est encore debout. Il est beau et fier. Ça me rend fier.

Je ne me souviens pas d'où m'est venue l'idée. C'est peut-être parce que je peignais un héron. Puis, l'idée m'est venue, je pourrais peut-être en faire un avec du bois ramassé dans la forêt ou un peu partout, puis en faire quelque chose qu'au lieu que ça se détruise dans la nature, en faire une œuvre que tout le monde peut apprécier. 

Je pense que c'est suite à une toile que j'ai faite de héron. Les hérons ont été faits de façon spontanée, bien avant que ce soit l'emblème de Saint-Hippolyte. Moi, c'était juste faire un lien avec la nature, puis c'est un heureux hasard. 

Pour le héron, c'est une œuvre qui a évolué dans la technique au fil des années. J'utilise plus les mêmes techniques aujourd'hui. Je m'organise pour que l'œuvre soit très, très, très durable dans le temps, en faisant les squelettes en cèdre ou en pruche, mais dans le temps, je prenais le bois qui était là, sans me soucier de l'essence du bois, mais c'est quand même beau que le héron ait survécu toutes ces années. Il est encore très beau. Mais aujourd'hui, ma technique est très différente et justement très durable dans le temps. 

En parcourant le Sentier Art-Nature, il est possible de découvrir trois œuvres de l'artiste. 

Michel Giroux est un artiste autodidacte des Laurentides, sculptant et peignant à partir de matériaux recyclés et d’éléments naturels. Son travail crée un lien entre la matière brute et la mémoire, offrant une nouvelle vie à des objets abandonnés, tout en respectant l’environnement. Inspiré par les paysages locaux, il utilise des matériaux trouvés dans la nature – bois flotté, pierres, végétaux et objets récupérés – pour donner naissance à des œuvres où chaque élément raconte une histoire, souvent cachée dans ce qui semble oublié.

Dans son processus créatif, il emploie des techniques comme l’assemblage, la compression, la soudure et le collage, sculptant des matériaux naturels et utilisant des pigments issus de la terre pour ses peintures. En associant peinture et sculpture, il apporte une dimension plus profonde à ses créations. Influencé par le Nouveau Réalisme et l’artiste César Baldaccini, il adapte ces concepts à son propre univers, mettant l'accent sur la réutilisation des matériaux et la protection de l’environnement.

Ses œuvres sont exposées dans des galeries et centres culturels, tant dans les Laurentides qu'au-delà, et il réalise également des installations in situ, en exploitant des espaces naturels comme cadre pour ses créations. En parallèle, il anime des ateliers de médiation dans les écoles où il sensibilise les jeunes à la problématique des déchets et à la nécessité de repenser notre consommation.  Sa présence sur les réseaux sociaux lui permet d’élargir son public et de sensibiliser davantage.

À travers son art, il poursuit une œuvre authentique, enracinée dans son territoire. Chaque création est un acte d'amour pour la nature et une forme de résistance face à l’oubli. Son travail est un pont entre la mémoire, la matière et l'engagement environnemental.