La flore et la faune des plages

La vie des plages

Les plages sablonneuses, vaseuses et rocheuses de Cacouna sont envahies, deux fois par jour, par une marée d’eau de mer (Estuaire) riche en nutriments. Bien qu’elles subissent, saison après saison, l’assaut souvent violent des vagues et des glaces, ces plages représentent un milieu complexe, riche en vie végétale et animale. Les êtres vivants y cherchent constamment abris et nourriture.
 
Amérindiens et premiers habitants y ont trouvé de quoi se nourrir (mammifères marins, poissons, crustacés), de quoi se chauffer (bois de grève), de quoi cultiver (algues et poissons comme engrais), de quoi se guérir (plantes comestibles et médicinales).
 
Pour l’observateur attentif, une promenade sur la plage devient une succession ininterrompue de découvertes. C’est à la recherche de ces trésors vivants que nous vous convions.
 
Source texte et photo :
Yvan Roy
 
 

À marée basse

Une plage sans vie ?  Détrompez-vous. À l’abri du soleil, sous les pierres, dans le sable et la vase, dans les marelles à travers les algues brunes ou dans les cuvettes rocailleuses où l’eau de mer a été retenue, des êtres se cachent, se tiennent immobiles, tels les néréis (sangsues), les gammares et les puces de mer.  D’autres se cramponnent aux rochers ou ferment leurs coquilles, en attente de la prochaine marée, comme les balanes, les myes et les moules bleues.
 
Source texte et photo :
Yvan Roy
 

Plantes protectrices et comestibles

Sur le haut des plages, une kyrielle de plantes marines prennent racines, nourries par l’apport continu de nutriments transportés par les grandes marées. Ces plantes constituent, pour les humains, un véritable cadeau de la nature : les unes, comme l’Églantier (rosier sauvage) et l’Élyme des sables, serviront de protection naturelle contre l’envahissement des grandes marées et l’érosion des côtes.
 
Parmi les autres, une étonnante variété de plantes comestibles, riches en vitamines et sels minéraux et comportant de nombreuses autres propriétés médicinales. D’où l’importance de les cueillir avec parcimonie et intelligence pour éviter leur disparition. On apprendra à reconnaître et apprécier la Livèche écossaise (Persil de mer), l’Arroche hastée (Épinard de mer), le Caquillier édentulé (Chou poivré des dunes), la Sabline faux-péplus (Pourpier des plages) et la Salicorne (Patte d’alouette), pour n’en illustrer que quelques-unes.
 
Source photo :
Photos d’identification : Les Jardins de la mer, Claudie Gagné
Photo de fond et texte : Yvan Roy



 

ATTENTION ! Comestibles ou toxiques ?

MISE EN GARDE : Les plantes sont souvent difficiles à identifier, surtout au début de leur croissance. Il ne faut pas confondre le troscart et le plantain maritime. Le troscart est plus élancé, il ressemble à la ciboulette, a un parfum de coriandre et toute la plante est toxique. Le plantain comestible se distingue par ses feuilles plates et cassantes.
 
AUTRES PLANTES TOXIQUES RÉPANDUES :
Ciguë maculée (Conium maculatum)
Iris versicolore (Iris versicolor)
Morelle douce-amère (Solanum dulcamara)
Séneçon faux-arnica (Senecio pseudo-arnica)
Zigadène glauque (Zigadenus glaucus) 
 
Source texte et photos :
Les Jardins de la mer, Claudie Gagné



 
 

Nos algues marines

« Végétaux à chlorophylle, les algues vivent pour la plupart entre la zone des marées et la limite fluviale de pénétration de la lumière. Généralement elles se fixent aux fonds rocheux, sur un coquillage ou une autre algue et se nourrissent directement des nutriments de l’eau de mer.
 
Propriétés médicinales : Les algues sont riches en iode, en vitamine A, B et C, en fer, en calcium et en sels minéraux. Elles sont aussi utilisées pour leurs propriétés antibiotique, émolliente, laxative, désinfectante, tonique et reminéralisante. »  

On ne peut se promener sur les plages de Cacouna sans rencontrer plusieurs des algues illustrées ici.
 
Algues brunes :
- Laminaire à long stipe : grande laminaire pouvant atteindre 12 mètres de longueur !  Se rencontre à partir de la ligne de marée basse mais, après de grands vents et fortes vagues, on en retrouve parfois sur toute la surface des plages, à travers les autres espèces également arrachées et déposées par la dernière marée. Elle est connue sous le nom de «kombu».
- Lacet : longue algue filiforme pouvant atteindre 5 mètres. Se retrouve aussi sur nos plages, déposée après une forte marée.
- Ascophylle noueuse, Fucus bifide et Fucus vésiculeux sont 3 espèces présentes en abondance cramponnées au substrat rocheux le long des plages et sur toute la zone intertidale. On les différencie facilement par la présence ou par l’absence de flotteurs (vésicules aérifères) disposés sur la surface (ruban) de la plante et par leur nombre. Communément appelées «varech», ces algues, accumulées sur les plages en laisse de mer, ont longtemps été recueillies par les cultivateurs locaux pour servir d’engrais dans les jardins et les champs.
 
ALGUE VERTE :
Entéromorphe intestinal : la plus répandue des algues vertes. D’un vert clair, elle ressemble à des cheveux fixés aux cailloux de la partie vaseuse de nos plages.
 
ALGUES ROUGES :
Mousse d’Irlande crépue : Ramifications terminales nombreuses et touffues ; couleur rouge foncé, parfois verte ou jaunâtre ; blanchâtre lorsque l’algue est morte. A l’apparence du persil.
Main de mer palmée (Dulse) : souvent appelée «petit goémon», cette algue rouge comestible est utilisée, séchée en flocons, pour les soupes et les croustilles.
 
Sources:
Extrait:  Les Jardins de la mer, Claudie Gagné
Autres textes et photos: Yvan Roy




 

Laisses de marées : de précieux indices

Chaque marée, au moment de se retirer, dépose sur la plage des débris révélant ce qu’elle transporte, ce qui y vit. Algues, coquillages, oursins, carapaces, débris végétaux (bois de grève, joncs), mais aussi divers détritus rejetés par les navires ou les populations riveraines en amont…
 
Et que dire de ces minuscules trésors que de nombreux promeneurs de tout âge prennent plaisir à cueillir : morceaux de verre coloré ou de porcelaine (vaisselle), aux pourtours bien polis par les frottements répétés qu’ils ont subis, ou petites pierres dont les formes, les textures, les motifs incrustés ou les éclats qui en émanent dépassent l’imagination ? Quand ce n’est pas, et oui, c’est arrivé à l’occasion, la découverte d’une bouteille à la mer, porteuse d’un message d’au-delà des mers…
 
Source texte et photo :
Yvan Roy
 
 

Faune ailée des plages

Les nombreux abris et habitats que fournissent la végétation, les marelles et les rochers des bords de mer aux petits organismes marins qui s’y développent ou les fréquentent, attirent de nombreuses espèces de la faune ailée. Elles viennent s’y nourrir, s’y reposer, se faire la cour et même y nicher. Il y a bien sûr, en période de migration, oies blanches (1), bernaches (2), pluviers et bécasseaux (3). De plus, du printemps à l’automne, grands hérons (4), bihoreaux (5), cormorans (6), canards (7), goélands (8), corneilles (9), pygargue pêcheur (10), passereaux divers (11) et même oiseaux-mouches (12) et chauve-souris font aussi partie du décor quotidien des bords de mer cacounois.
 
Et si vous poussez votre escapade de plage en direction est, vers Gros-Cacouna et son site ornithologique (section du Parc côtier régional Kiskotuk), vous serez au coeur d’habitats multiples où les observations les plus inattendues sont chaque année au rendez-vous.
 
Source texte et photos :
Yvan Roy
 
 

Moment I – Des poissons de toutes sortes

Dans les années 1970, les pêcheurs de Rivière-des-Vases, Joseph-Marie Lebel (Manie) et son fils Ghislain, en avant-plan, préparaient les harengs pour le boucaner.
 
Au 19e siècle, les premiers colons trouvèrent en ces lieux un milieu fourmillant en poissons de toutes sortes. Le hareng, le saumon, l’alose, l’éperlan, le caplan, la sardine, le flétan, la plie, la loche, l’anguille et l’esturgeon y foisonnaient.
 
De jour comme de nuit, les pêcheurs visitaient leurs installations à la marée basse. Utilisant une seine, une salebarde ou une pelle, les hommes capturaient leurs prises et les chargeaient dans des chalands pour ensuite les transférer dans des charrettes ou des tombereaux. Dès leur retour à la maison, tous les membres de la famille se mettaient à la besogne pour trier et entasser les poissons dans les barils de saumure. Les harengs étaient ensuite enfilés par douzaine sur des baguettes de bois et accrochés dans le fumoir, que certains nommaient aussi «boucanerie».
 
Sources :
Texte : Lynda Dionne et Georges Pelletier, sur le panneau d’interprétation : Le bras du fleuve entre l’île Verte et la Rivière-des-Vases
Photo : Coll. Ghislain Lebel



 
 

Moment II - Oies blanches et baleines blanches

La chasse aux marsouins sur les battures près de l'île Verte, en 1920.

Au passage des oies sauvages, c’était le temps pour les agriculteurs-pêcheurs de chasser les oiseaux migrateurs dans les mares des battures. Quand arrivait l’été, les habitants de l’île laissaient pacager leurs animaux dans les prés d’herbes salées du rivage. En 1833, les gens de la Rivière-des-Vases avaient mis en commun la «devanture» de leurs terres touchant le fleuve.
 
Sources :
Texte : Lynda Dionne et Georges Pelletier, sur le panneau d’interprétation : Le bras du fleuve entre l’île Verte et la Rivière-des-Vases
Photo : Gauvreau Pettigrew, ptre, coll. Gabrielle Casgrain Pelletier




 
 

Moment III – L’herbe à bernaches

Les faucheurs de mousse de mer, Adrien Guillemette, Ernest Labrie, Freddy et Grégoire Guillemette et un inconnu sur les battures près de l’île Verte et Albert Caron sur son voyage de mousse de mer, vers 1930.
 
Entre 1890 et 1935, la récolte de la mousse de mer, que l’on nommait aussi «herbe à bernaches», favorisa l’essor économique. Les insulaires comme les riverains profitaient de cet engouement pour ce foin aux vertus si recherchées pour le rembourrage des matelas, des sièges des premières automobiles et de bien d’autres articles.  C’était au «baissant du fleuve» que des équipes d’hommes chaussés de longues bottes fauchaient cette herbe haute sur les battures. Par la suite, ils la chargeaient à bord de chalands et, à l’aide de charrettes, l’étendaient dans les champs près de la rive pour le séchage.
 
Sources :
Texte : Lynda Dionne et Georges Pelletier, sur le panneau d’interprétation : Le bras du fleuve entre l’île Verte et la Rivière-des-Vases
Photo : Coll. Musée de l’école Michaud 



 
 

Extrait de
Le Cacouna maritime et ses lieux-dits

Le Cacouna maritime et ses lieux-dits image circuit

Présenté par : Corporation de développement de Cacouna

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