Plaques de marbre de Missisquoi?Photo: Éric Madsen
Il s’agit à l’origine d’une chapelle de l’Église méthodiste. En 1806, Samuel Embury, pasteur de cette église, arrive à Philipsburg et enseigne le méthodisme aux résidents. Il est le fils de Philip Embury, constructeur de la première église méthodiste en Amérique, à New York.Il n’est pas le seul pasteur méthodiste itinérant (« circuit rider ») à desservir Philipsburg. En 1806, on note aussi les passages de Francis Bacon, Micah Townsend et Henry Eames.Samuel conçoit et supervise la construction de la chapelle qui s’élève entre 1819 et 1822. C’est la première église méthodiste des Cantons-de-l’Est et la plus ancienne encore en opération au Québec.Les desservants de cette chapelle sont pendant longtemps des «circuit riders», tels John Armstrong en 1823 et William Squire en 1837. Notons qu’en 1858, Philipsburg a son pasteur méthodiste résident et que c’est un francophone, le pasteur Amand Parent.Le style de l’édifice est fortement inspiré des bâtiments religieux du Palatinat allemand, ce qui s’explique par le fait que beaucoup des premiers arrivants loyalistes étaient eux-mêmes d’origine allemande. Leurs noms l’attestent : Bockus, Miller, Krans, Shufelt etc. Ces descendants d’Allemands ont servi dans les régiments du roi d’Angleterre George III pendant la guerre d’indépendance américaine. Le roi George était lui-même d’origine allemande, du petit royaume de Hanovre, dans le nord de l’Allemagne.Les murs de la chapelle sont à l’origine simplement de bois mais en 1844 on décide d’en recouvrir l’extérieur de pierres et de mortier, dont du marbre d’une carrière voisine. Il ne reste malheureusement que quelques traces de ce marbre de Missisquoi.On peut voir sa presque jumelle, l’église baptiste de Stanbridge East, sur le chemin Ridge, là où il rencontre le chemin Gage. Elle date de 1842.