Cette magnifique maison témoigne du surgissement, dans l’environnement architectural georgien, de certains traits propres au style de construction de la maison « canadienne » traditionnelle. Elle fut construite en 1823.
Notons d’abord la disparition d’un second étage habité. L’espèce de lucarne au milieu du toit est un ajout tardif. Il s’agit donc d’une maison à un étage, à toit en pente, avec avant-toit couvrant une belle galerie, élément spectaculairement « canadien ». Le toit est en bardeaux de cèdre.
Tout « canadien » qu’il soit, l’avant toit ne comporte pourtant pas de coyaux, chevilles de bois relevant un peu l’avant-toit et donnant aux toits des maisons canadiennes typiques leur élégante courbure. Les coyaux redressaient l’avant-toit et facilitaient l’écoulement de l’eau et de la neige. Ici, comme dans les maisons de type georgien, il n’y en a pas.
On notera la porte centrée, bordée des deux côtés par des fenêtres rectangulaires à 10 carreaux, élément rappelant la manière georgienne. Les murs extérieurs sont en bardeaux de bois.
Contrairement aux maisons « canadiennes » typiques, généralement extrêmement rehaussées par leurs hautes fondations, celle-ci ne l’est qu’un peu et seulement à l’avant et repose sur le sol à l’arrière, suivant la pente naturelle de la côte.
L’ornementation de la galerie, qui couvre toute la largeur de la façade, contribue beaucoup au charme de cette maison où se marient les éléments anglo-saxons et canadiens. Les poteaux de la galerie sont tournés et, à leurs sommets, sont ornés d’un chapiteau cubique soutenant des aisseliers recourbés.
Voici donc un exemple assez rare en milieu anglo-saxon des Cantons-de-l’Est du début du XIXème siècle de l’irruption des caractères de la maison « canadienne » si répandue ailleurs et qui va se multiplier au cours des années 1800.