La révérende mère Pierre-l’Ermite s’est consacrée à Dieu en 1915. Entièrement dévouée, elle exerce ses multiples talents au couvent des Sœurs de la Providence de Mascouche depuis 1923. Les six premières années, elle a enseigné aux jeunes filles tout en cumulant les postes de directrice de l’externat, d’hospitalière auprès des vieillards et d’économe.
Née Cléoda Lalonde, elle est issue d’une famille de cultivateurs de Coteau-du-Lac. Depuis 7 ans, elle met à profit son savoir-faire et son amour du terroir uniquement à ses devoirs d’économe et aux exigences de fermière et jardinière, sur la terre que les religieuses possèdent le long du chemin Sainte-Marie, non loin de la gare du village. À l’été 1935, elle n’a pas ménagé ses fatigues et ses pas, pour bien représenter la ferme à l’exposition agricole de l’Assomption, où elle a reçu 12 prix, dont 7 premiers prix dans diverses catégories touchant la qualité du troupeau, des céréales, des légumes variés, du beurre et des travaux manuels de fantaisie.
Enthousiaste, Sœur Pierre-L’Ermite raconte que grâce à la générosité de Wilfrid Allard, un vieux qui pensionne au couvent, elle a pu remplacer un de leurs chevaux malade par « Black », un vigoureux cheval de trait, acheté 175 piastres chez Roland Turenne. Par ailleurs, élevant elles-mêmes leur bétail (veaux, vaches, cochons…), les bonnes sœurs ont sans doute eu comme souci de partager équitablement entre les deux bouchers du village, la saignée des bêtes et leur dépeçage, bien qu’une des filles d’Henri Aubin, l’autre boucher du village, soit une de leur consœur de religion. Après son départ de Mascouche en 1947, Sœur Pierre-l’Ermite a poursuivi sa vocation dans la région de Joliette.
Photo: Archives Providence Montréal