Le Kwanlin Dün Cultural Centre (Centre culturel des Kwanlin Dün) a ouvert ses portes en 2012 et constitue un véritable retour au fleuve pour ses citoyens. En effet, jusqu’à la moitié du 20e siècle, les Premières nations vivaient de manière saisonnière sur les berges du fleuve Yukon, notamment dans les limites de ce qui est devenu officiellement Whitehorse en 1950.
À mesure que la ville grandissait, tout au long du dernier siècle, les habitants des bords du fleuve ont été expulsés et régulièrement déplacés. En 1988, la Première nation des Kwanlin Dün a obtenu un territoire dans les hauteurs de Whitehorse, loin du fleuve, pour y installer le village dans lequel beaucoup d’entre eux vivent encore aujourd’hui.
La création du centre culturel a permis à ce peuple de se réapproprier son territoire traditionnel et de redonner une place centrale aux Premières nations dans la ville de Whitehorse.
Crédit photo : Gouvernement du Yukon
Les Premières nations voyageaient sur le fleuve et les sentiers qui le bordaient pour pêcher, se déplacer vers leurs camps saisonniers, visiter leur famille élargie, ou faire des échanges commerciaux avec d’autres groupes.
Les abords des rivières étaient parsemés de camps de pêche, de postes d’observation, de terrains de chasse, de sites funéraires et de points de rencontre. Des artéfacts et des sites patrimoniaux uniques vieux de plus de 9 000 ans ont été trouvés dans la région.
« Ma grand-mère, Violet McGundy, m’a dit que nous étions les gens du fleuve. Nous vivons sur le fleuve. Nous avons migré en amont du fleuve il y a longtemps, elle m’a dit. Quand tu regardes le fleuve, il maintient la vie. Si tu le regardes de la façon dont certaines Premières nations le décrivent, c’est exactement comme le sang de ta lignée familiale qui coule à travers cette terre, et qui nourrit tous les arbres et les animaux. Tous les bassins fluviaux qui rejoignent le fleuve nourrissent les animaux, et aident les plantes à grandir (…). Ils en parlent de façon spirituelle, parce que c’est en développement continu, tout évolue. »
Ronald Bill, extrait de son témoignage, Back to the River, p. 15, publié par la Première nation de Kwanlin Dün.
Photo : Violet McGundy
Crédit photo : Archives du Yukon, collection père Tanguay, 88/151, # 15