Les industries d'autrefois à Boischatel

Scierie Patterson-Hall

Le territoire du Sault est très prospère en raison de sa proximité de la chute Montmorency. Au début du XIXe siècle, l’une des plus grandes scieries en Amérique du Nord s’installe au pied de la chute. Propriété de Peter Patterson, la scierie utilise la force hydraulique de la chute, source d’énergie inépuisable, pour faire fonctionner le moulin à scie.

En 1851, George Benson Hall, le gendre de Peter Patterson, prend la relève. Il diversifie la production et en fait la plus importante scierie de l’époque. Le moulin de 60 scies produit des planches et des produits dérivés du bois (sceaux, lattes, bardeaux, allumettes, manches à balai). Les installations comptent une usine à gaz, une forge, un four à chaux, un moulin à farine et une boulangerie. Les rives du fleuve sont encombrées par des milliers de billots de bois coupés dans les forêts au nord et dravées sur la rivière Montmorency.

Au plus fort de sa production, 800 familles vivent de ses activités et les employés travaillent six jours par semaine et douze heures par jour.

Source : P110-500-5-2-N083540, 1875, Archives de la Ville de Québec, Fonds Michel Bédard

Scierie Patterson-Hall

Source : Journal l'Autre Voix, membre du Groupe Québec Hebdo.


Dominion textile

Quand l’industrie du bois décline, la puissance générée par la chute continue d’attirer les industriels. Charles Ross Whitehead aménage, en 1890, une fabrique de coton sur les terrains de Hall. La Montmorency Cotton Mills devient la Dominion Textile en 1905 et produit du coton non blanchi vendu sous forme de draps ou de toile. En 1939, 2 114 travailleurs, autant des femmes que des hommes, vivent de ses activités et fournissent notamment les tissus nécessaires aux forces armées. L’usine, que les employés appellent « la Factrie », déformation du terme anglais « Factory », ferme ses portes en 1986.

Source : P012-N023654, 1947, Archives de la Ville de Québec, Fonds W.B. Edwards inc.

Brique Citadelle

Le 8 janvier 1913, l’usine Brique Citadelle, qui extrait le schiste et le calcaire de la falaise, du côté est de la chute, pour fabriquer des briques dans des fours circulaires, est inaugurée. Elle obtient, de la Municipalité de L’Ange-Gardien, un congé de taxes de dix ans à condition de privilégier l’embauche de main-d’œuvre locale évaluée alors à 150 personnes. Dans les années 1920, 40 millions de briques sont produites annuellement. La proximité de la voie ferrée et du quai facilite l’exportation estimée, en 1934, à 500 000 briques.

Peu après le milieu du XXe siècle, les activités de Brique Citadelle, communément appelée « la bricade », commencent à décliner et les relations de travail se détériorent. Les vieux fours circulaires sont démolis en 1966. La récession du début des années 1980 aura raison de l’entreprise, dont la majorité des bâtiments est démolie en 1988. Un incendie détruit le dernier bâtiment en 1989 et la compagnie ferme définitivement ses portes en 1994.

En plus de contribuer à l’accroissement de la population de Boischatel en procurant des emplois aux habitants, « la bricade » fournit la brique pour la construction du couvent et de nombreuses maisons.

Source : P012-N023852, 1949, Archives de la Ville de Québec, Fonds W.B. Edwards inc.

L'énergie électrique

En 1884, la compagnie Quebec and Levis Electric Light transforme l’ancienne manufacture de seaux et de manches à balai en centrale hydroélectrique. Une génératrice actionnée par une turbine produit l’électricité pour éclairer les quais et les chemins. En 1892, la compagnie élève un barrage en haut de la chute et construit la centrale de Montmorency. La construction est terminée en 1895 et la centrale compte trois génératrices d’une capacité de 500 kW. Opérant alors sous le nouveau nom de Montmorency Electric Power, elle anime le premier tramway électrique à Québec en 1897.

L’année suivante, elle fusionne avec deux autres entreprises pour former la Quebec Railway Light and Power, et un nouveau barrage est construit. L’ajout d’une quatrième génératrice rend l’électricité disponible 24 heures par jour, ce qui permet d’alimenter les industries. En 1900, la centrale est agrandie et deux génératrices de 500 et 600 kW sont ajoutées; la seconde alimente les locomotives sur la ligne de chemin de fer Québec–Montmorency–Saint-Joachim.

Source : P110-500-5-3-N083543, vers 1929, Archives de la Ville de Québec, Fonds Michel Bédard

Le transport maritime et ferroviaire

Le fleuve est une voie navigable commerciale importante. À l’époque de la Scierie Patterson-Hall, les goélettes s’amarrent au quai situé au pied de la chute Montmorency pour transborder le bois transformé au moulin. En 1924, un nouveau quai est construit au coût de 16 000 $ face à l’usine Brique Citadelle, afin de faciliter le transport de la production. Les bateaux s’y accostent à marée haute jusqu’à ce que le quai soit prolongé de 60 mètres en 1935, facilitant ainsi l’accostage.

Le chemin de fer, inauguré en 1889, devient un moyen de transport important au tournant du XXe siècle. Il profite, d’une part, aux industriels qui reçoivent leurs matériaux et expédient leurs produits et, d’autre part, aux citoyens qui tirent parti de ce nouveau moyen de transport, beaucoup plus rapide que le cheval. La Quebec Railway Light and Power construit même une deuxième voie ferrée entre Québec et la chute. Jusqu’en 1959, Boischatel compte deux gares au pied de la côte de l’Église : une au sud pour le transport de marchandises et une au nord pour le transport de passagers. Deux autres stations de passagers longent le parcours : l’une nommée Trudelle, à la hauteur du monument du même nom et l’autre, appelée Rivière du fer, à la limite est de la municipalité.

Vers le milieu du XXe siècle, la popularité croissante de l’automobile et la construction du boulevard Sainte-Anne ont raison du transport ferroviaire.

Source : CI-N000894, entre 1908 et 1912, Archives de la Ville de Québec

Extrait de
Boischatel, une histoire exceptionnelle

Boischatel, une histoire exceptionnelle image circuit

Présenté par : Ville de Boischatel
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