Le Sault de Montmorency, de la Nouvelle-France à aujourd'hui

La Nouvelle-France

De la découverte de l’Amérique à l’établissement des premiers habitants sur la Côte-de-Beaupré, les explorateurs apprivoisent le territoire et s’y acclimatent. Dès 1654, Jean de Lauson et Pierre de Voyer d’Argenson, gouverneurs de la Nouvelle-France, entreprennent la concession des terres du secteur.

À partir de 1657, les premiers colons, Trudelle, Garneau et Vézina, commencent à s’établir à proximité de la rivière du Sault de Montmorency, soit le territoire actuel de Boischatel.

En 1663, le territoire de la Nouvelle-France compte 2 500 habitants, majoritairement des hommes. Le roi de France finance la venue de Filles du Roy, ayant comme conséquence l’accroissement rapide de la démographie. Cette illustration, très romancée, présente l’arrivée des « Filles du Roy » à Québec, reçues par Jean Talon et Mgr de Laval.

Source : Carte de Robert de Villeneuve, 1685-1686, Document de domaine public, Bibliothèque nationale de France.

Les filles du Roy


Mgr François de Montmorency-Laval

Mgr François de Montmorency-Laval, premier évêque de Québec, achète de ses deniers la Seigneurie de Beaupré dont les revenus doivent servir à financer sa mission éducative. Sous sa gouverne, la vie s’organise. En 1664, il crée la paroisse de L’Ange-Gardien dont le territoire s’étend sur huit kilomètres de collines et de plateaux, de la rivière Montmorency à la rivière du Petit-Pré. Quelques années plus tard, en 1677, il concède le fief de Charleville à Charles Aubert de La Chesnaye, territoire qui correspond essentiellement à celui de Boischatel. À cette époque, on compte dix-sept terres cultivables réparties entre autant de familles.

Source: The Canadian Encyclopedia

La bataille de Montmorency

En juin 1759, pendant la guerre de la Conquête, l’armée britannique établit son camp dans le secteur du Sault de Montmorency en raison de sa situation stratégique. La flotte s’installe sur le fleuve à proximité de la chute et un camp fortifié est établi à l’est de celle-ci, sur les hauteurs. Le général britannique James Wolfe réquisitionne la maison Vézina pour l’habiter.

Le 31 juillet, les troupes britanniques s’opposent à un contingent de l’armée française, commandé par le général Louis-Joseph de Montcalm et secondé par des miliciens et des Amérindiens. Les commandants George Townshend, James Murray et Robert Monckton accompagnent les troupes militaires britanniques à proximité de la chute, et Wolfe ordonne une attaque immédiate des retranchements français.

L’armée française attend l’ennemi en haut de la falaise, du côté ouest de la chute. L’indiscipline des premières compagnies de l’armée britannique qui attaquent avant l’arrivée de tous les soldats des autres régiments et un orage qui se déclenche pendant les hostilités font des Britanniques, en pleine ascension de la falaise, une cible facile. Plus de 400 d’entre eux sont tués ou blessés avant que Wolfe n’ordonne la retraite de ses troupes. Du côté français, on enregistre une soixantaine de morts et de blessés.

Cette carte montre le positionnement des installations militaires britanniques sur le plateau qui surplombe la chute.

Source : Document de domaine public, British Library

La redoute

La redoute britannique est l’un des vestiges les plus importants de l’histoire militaire de la bataille de Montmorency. Le général Wolfe la fait construire les 10 et 11 juillet 1759, sur les hauteurs, d’où il peut observer les défenses militaires ennemies installées par Montcalm, de l’autre côté de la rivière. Elle est détruite et incendiée le 4 septembre 1759.

Source : Sépaq / Crédit : Julie Audet

La maison « dite Wolfe »

Cette maison du parc de la Chute-Montmorency fut longtemps appelée la « Maison Wolfe », croit-on à tort puisqu’elle aurait été construite en 1818 par la famille Bureau. Le général Wolfe réquisitionne plutôt la maison Vézina (prochain point d’intérêt). Le bâtiment actuel est restauré en 1968 puis en 2017.

Source : Sépaq

La légende de la Dame Blanche

Il était une fois deux jeunes amoureux, Mathilde et Louis. Ils se fréquentaient en haut de la chute Montmorency et devaient se marier à l’été 1759. Quelques jours avant l’échange de leurs voeux, les Britanniques lancent une attaque aux environs de la chute pour prendre Québec aux mains des Français. Les femmes et les enfants se réfugient dans la forêt pour attendre la fin des combats.

Des cris retentissent : les Anglais sont là, au pied de la chute. Les hommes vont prêter main-forte aux soldats français. Engagé dans la milice coloniale, Louis doit partir se battre. Il embrasse Mathilde et promet de revenir rapidement. La bataille dure quelques heures et, quand elle cesse enfin, des cris de joie montent dans le ciel de Québec : les Français ont gagné! Les hommes regagnent alors la forêt pour retrouver leurs proches.

Mathilde apprend que Louis est mort au combat. Elle court vers sa maison, enfile sa robe de mariée blanche, pose son voile sur ses cheveux et se dirige vers la chute où elle et son fiancé aimaient tant se promener. Cette chute au pied de laquelle Louis a péri. La pleine lune éclaire sa silhouette fragile. Mathilde ouvre largement les bras en croix. Dans un dernier gémissement de douleur, elle se laisse tomber dans les eaux tumultueuses de la chute Montmorency.

On dit que son voile fut emporté par le vent et qu’il se déposa sur les rochers. Quand les gens de la Côte-de-Beaupré passèrent devant, le lendemain, une nouvelle cascade était apparue. On l’appela le Voile de la mariée. Elle est toujours là, juste à l’ouest de la chute. Aujourd’hui, deux siècles et demi plus tard, si vous passez près de la chute Montmorency la nuit, vous apercevrez peut-être une frêle jeune fille vêtue d’une longue robe blanche. C’est le fantôme de Mathilde, la Dame blanche. Il arrive même qu’on l’entende gémir jusque sur l’Île d’Orléans. Si vous la voyez, ne l’approchez pas trop… On raconte que tous ceux qui ont tenté de toucher au voile de la belle Mathilde ont connu une mort brutale quelques jours plus tard. Alors, contentez-vous de regarder, de loin, le Voile de la mariée et cette Dame blanche qui pleure pour toujours la mort de son fiancé.

En 2016, la légende de la Dame blanche a fait l’objet d’un timbre et d’une carte postale dans la série Le Canada hanté de Postes Canada.

Date d’émission : 8 septembre 2016 / Designer : Lionel Gadoury et Kammy Ahuja / Illustrateur : Sam Weber

Légende de la Dame blanche

Source : Le Soleil, 8 septembre 2016. « La Dame Blanche de la chute Montmorency immortalisée » Normand Provencher. Cette image fait partie de la collection de timbres « Le Canada hanté ».

Extrait de
Boischatel, une histoire exceptionnelle

Boischatel, une histoire exceptionnelle image circuit

Présenté par : Ville de Boischatel
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