Augustin-Norbert Morin

Augustin-Norbert Morin

Source : Tirée de l’un des volumes de l’ouvrage Histoire des Canadiens-Français de Benjamin Sulte, Montréal, 1882-1884.


Le mouvement de colonisation des Laurentides

En 1842, sous le gouvernement du Canada- Uni de Louis-Hyppolite Lafontaine et Robert Baldwin, Augustin-Norbert Morin devient Commissaire des terres de la Couronne. La province souffre alors d’un grave problème démographique : les meilleures terres le long du Saint-Laurent sont déjà concédées et les familles nombreuses ont peine à placer leurs fils en âge de s’établir. L’émigration vers les États-Unis inquiète les élites canadiennes-françaises, laïcs et clergé confondus, qui cherchent une solution dans la colonisation de nouveaux espaces.

Augustin-Norbert Morin est à l’origine du mouvement de colonisation des Laurentides, qui s’étale de 1840 à 1920. Il se fait concéder des terres qu’il donne ensuite aux colons de paroisses environnantes. Travailleur infatigable souhaitant prêcher par l’exemple, il fonde sa propre ferme près du futur site de la Rolland. Il exploite la force hydraulique de la rivière du Nord en construisant une scierie, afin tailler le bois issu du défrichage des terre Un moulin à farine transformera les céréales une fois celles-ci prêtes, et un moulin à carde servira à concevoir les étoffes du pays.

À cette époque, le papier de qualité est importé d’Angleterre ou des États-Unis. J.-B. Rolland, qui souhaite réduire sa dépendance à ce produit en le fabricant lui-même, songe à fonder une papetière avec ses fils.

Le nom de Sainte-Adèle en l'honneur d'Adèle, son épouse

Augustin-Norbert Morin veille au traçage des chemins, fait ériger ponts, s’intéresse à la conduite du personnel agricole d’appoint et à l’alimentation des familles. Il étudie la culture de la pomme de terre, l’élevage, l’assolement des terres, les « sucreries » (érablières) et les cultures nouvelles telles que la vigne. Il procède à des expériences et partage ses réflexions dans les journaux, notamment La Minerve, qu’il a lui-même fondé plusieurs années auparavant (1826). Il nomme l’établissement Sainte-Adèle en l’honneur de son épouse Adèle Raymond.
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Photo : L’honorable A.-N. Morin et son épouse, Adèle.

Source : Collection Archives du Séminaire Saint-Joseph de Trois-Rivières
Photographe : J.B. Livernois.

L'ancienne gare de Piedmont

Dans l’attente d’une église, la première messe est dite chez le couple en 1846, et l’on installe un chemin de croix dans l’une des pièces de leur maison. L’homme comprend toutefois que les terres laurentiennes sont peu propices à l’agriculture. Sarrasin, avoine, orge, foin, lin et pommes de terre poussent assez bien, mais la production reste familiale et les profits sont maigres.

Bien que Sainte-Adèle devienne officiellement paroisse en 1852, l’absence de chemin de fer en fait un endroit isolé, et l’industrie se développe lentement. En 1861, Morin vend ses terres et ses moulins à son ami le docteur Lachaîne. C’est pourtant à Sainte-Adèle qu’il décèdera en 1865,  alors qu’il travaillait au chef-d’œuvre de sa carrière d’homme politique : le Code civil du Bas-Canada.
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Source : Archives du Canadien Pacifique

Terres de Augustin-Norbert Morin

Ce pionnier de la colonisation des Laurentides a ainsi préparé le terrain à une seconde génération de visionnaires, dont le plus actif fut certainement le curé Antoine Labelle. C’est aux efforts de tels individus qu’on doit l’arrivée du chemin de fer dans les Laurentides. Après avoir rejoint Saint-Jérôme en 1876, le P’tit train du Nord entre en gare de Piedmont (Saint-Sauveur) pour la première fois en 1891. Bientôt, l’engouement pour les sports d’hiver, et particulièrement pour le ski, anime les villages grâce à l’afflux des touristes, faisant ainsi des Laurentides une aire de récréation hivernale parmi les plus recherchées en Amérique du Nord.
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Photo : Terres appartenant à A.-N. Morin en 1842 (zone hachurée). Au sud, la Seigneurie des Mille-Îles.

Source: Image tirée de l’ouvrage Sainte-Adèle à travers le temps 1842-2005 de Michèle Dubuc et Jean Nicolas Perrault, Les Éditions Sainte- Adèle, Sainte-Adèle, 2005.

Crédits

Sources : Gérard Parizeau : La société canadienne-française au XIXe siècle, 1975; Jean-Marc Paradis, Dictionnaire biographique du Canada : A.-N. Morin ; Serge Laurin : Histoire des Laurentides, 1989.

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Présenté par : MRC des Pays-d'en-Haut

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