Saint-Zéphirin-de-Courval

Histoire d'une concession

La nouvelle seigneurie de Courval est fondée en 1754 par Claude Poulin-Cressé en vue du mariage de son fils Louis-Pierre, seigneur de Nicolet. La municipalité n'est cependant érigée civilement qu'en 1835 ; soulignons que le moment de sa fondation et de ses premiers balbutiements coïncide avec la guerre de sept ans et l'instauration du régime anglais. Le développement de la seigneurie se fait donc plutôt lentement.

Les suites de la conquête obligent les Cressé (Courval) à se pencher davantage sur le développement régional, puisqu’ils perdirent leur titre d'armateurs lors du changement de régime. Ce n'est qu'au tournant du 18e siècle que le développement s'accélère, lorsqu'une douzaine de nouveaux tenanciers s'affairent à défricher le territoire : en région, on pouvait en quelque sorte et du moins en partie, se soustraire aux nouvelles règlementations édictées par le gouvernement britannique

Un réseau de routes permettra en fait l'établissement de nouvelles concessions, et grâce au travail effectué par le front pionnier, on procédera à l'érection canonique de Saint-Zéphirin-de-Courval en 1828. 

D'une église à l'autre

À Saint-Zéphirin-de-Courval, on termine la construction d'une première église de bois en 1845. Elle devient rapidement trop petite pour la paroisse qui prospère, et dès 1869, on bâtit une monumentale église de pierres qui fait la fierté des paroissiens. 

À peine 3 ans plus tard, elle présente malheureusement une fâcheuse tendance à s'affaisser. Les murs sont déjà fissurés et le portail penche dangereusement : le sol était trop meuble pour le poids de l'église !

En 1900, le Département des travaux publics du Québec en exige la démolition. L'idéal était bien sûr de trouver un emplacement dont le sol soit plus propice, mais l'évêque refuse et une 3e église est construite au même endroit en 1904 avec les plans de l’architecte Louis Caron, dans un style grec imposant. Sans trop de surprise, celle-ci subit tranquillement le même sort et sera démolie en 1950.      

Une quatrième église est érigée dès 1952, mais le sort s'acharne sur les ouailles de Saint-Zéphirin-de-Courval.  Le feu détruit en effet le bâtiment, avant même qu'il ne soit terminé. On reprend aussitôt la construction et, finalement, la 5e église, d'un style très moderne, sera inaugurée le jour de Noël 1954. Toujours debout et vendue en 2018, l’église a été transformée en atelier de modifications de motos Harley-Davidson ; le commerce contribue à la vitalité économique du village. 

Le Sirop Lambert


Une mort à petite dose

Deux couples d’amis dans la quarantaine, François-Xavier Joutras et Sophie Boisclair ainsi que Modeste Provencher et Marguerite Saint-Pierre, subirent un terrible sort lors d’une soirée du début novembre 1866. Marguerite était à prendre un coup de whisky offert par Sophie quand, se sentant soudainement très mal, elle s’agrippa au bras de son mari. Reconnue pour sa santé de fer, Marguerite décède pourtant le 6 novembre, dans d’atroces souffrances.

Forcé de briser maison, Modeste est accueilli à bras ouverts par le couple d’amis. Le mari de Sophie se trouvant souvent hors de la maison pour le travail, Modeste et Sophie sont laissés à eux-mêmes, tandis que Joutras développe rapidement des problèmes de digestion et se sent de plus en plus faible. Plusieurs crises se succèdent et empirent, mais les médicaments parviennent à contenir les douleurs. Joutras souligne au médecin consulté que c’est toujours à la suite d’un verre d’alcool offert par sa femme que son état s’envenime.

Le soir du 31 décembre 1866, Joutras agonise, suppliant par trois fois sa femme d’aller quérir le médecin. Sophie Boisclair envoya Modeste chercher le médecin, mais trop peu trop tard : Joutras passe l’arme à gauche.
Dans la famille, les proches sont perplexes quant aux circonstances entourant cette mort. Une enquête est ouverte et une autopsie est pratiquée par un médecin-légiste qui, dès la mi-janvier, conclut à un empoisonnement à la strychnine*.
On écroue immédiatement Modeste Provencher et Sophie Boisclair pour le meurtre de F.-X. Joutras. On démontre même l’existence d’une liaison précédent les événements. L’enquêteur évoque rapidement le complot des deux concubins et fait exhumer le corps de Marguerite Saint-Pierre pour le faire examiner, sans conclusion toutefois. Onze jours suffisent pour faire condamner à mort Modeste Provencher, qui sera pendu à Sorel quelques mois plus tard devant 7000 badauds. Enceinte, Sophie Boisclair verra sa peine commuée en incarcération à perpétuité et, après 21 ans de prison, elle sera internée à l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu.

Voilà un fait divers qui marqua l'histoire judiciaire québécoise, puisque ce fut le premier procès pour empoisonnement à la strychnine et le premier témoignage d’experts médecins légistes.

*La strychnine, très longtemps utilisée pour éradiquer la présence de rats, de renards ou de corbeaux, est un poison très puissant, létal à petite dose.  

Les Hart, première famille juive au Québec

Extrait de
Circuit du Bas Saint-François | MRC Nicolet-Yamaska

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Présenté par : MRC Nicolet-Yamaska

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