L'église de Saint-Adolphe-d’Howard

1845, chemin du VIllage

Source : Photo : Vue de la façade principale de l’église Saint-Adolphe, 2023. Source : Société d’histoire de Saint-Adolphe-d’Howard, Tom Silletta photographe.


Un bâtiment patrimonial

Nous sommes devant l’église de Saint-Adolphe, construite en 1914. Le Conseil municipal de Saint-Adolphe-d’Howard a décrété l’identification de l’église Saint-Adolphe comme immeuble patrimonial en avril 2023. Le bâtiment figure depuis au Registre du patrimoine culturel du Québec en reconnaissance de ses valeurs historique, architecturale, sociale et artistique.  

L’église s’élève au cœur du noyau historique de Saint-Adolphe d’Howard. Le bâtiment est situé parallèlement au chemin du Village (route 329), entre l’hôtel de ville et le presbytère. Un cimetière se trouve un peu plus au sud. On y retrouve une grotte dédiée à Note-Dame-de-Lourdes.


La valeur architecturale de l’église

L’église présente un véritable intérêt architectural. Le bâtiment, conçu tout en bois, présente un plan rectangulaire, dont les murs sont recouverts de planches de feuillure de six pouces de largeur, peintes en blanc en usine et posées à la verticale. L’église est coiffée d’un toit de tôle à la canadienne, bleu comme le ciel.  Le clocher est inséré dans une tour en saillie au-dessus-de la façade centrale, surmonté d’un campanile percé d’arcades plein-cintre, d’une flèche ornementale, d’une croix et d’un coq. Ce dernier élément est acquis à l’occasion du centenaire de la paroisse en 1983, du ferblantier Claude Huot. 

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Photo : Vue latérale de l’église avec ses ouvertures en hémicycle et son clocher, 2023
Source :  Christiane Brault photographe. 


L’apport du curé Adolphe Jodoin

L’église de Saint-Adolphe doit son nom à Adolphe Jodoin, ancien vicaire de la paroisse Saint-Jérôme, au côté du curé Félix-Antoine Labelle. L’abbé Jodoin obtient en 1874 la cure de la paroisse de Saint-Sauveur-des-Monts. Adepte de la doctrine du curé Labelle sur les avantages de la colonisation, le curé Jodoin incite ses paroissiens à s’établir dans le canton d’Howard, qui vient d’être créé. Il intervient aussi auprès du gouvernement du Québec pour faire ouvrir un chemin entre sa paroisse et le lac Saint-Joseph.  

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Photo : Le curé Adolphe Jodoin (1836-1891), curé de la paroisse de Saint-Sauveur-des-Monts. 

Source : Société d’histoire et de généalogie des Pays-d’en-Haut 


La première chapelle paroissiale

En 1882, le révérend Adrien Gauthier est nommé curé desservant la mission. Il y demeure pendant trois ans. Il fait agrandir la chapelle pour y loger huit chambres. Le plan initial fourni par le curé Labelle prévoyait l’aménagement du presbytère au rez-de-chaussée et à l’étage, une chapelle qui sert aussi d’école. Les paroissiens font installer un autel, puis des bancs. La chapelle est même en partie recouverte de lattes de bois. La mission compte alors 80 familles qui vivent sur une belle grande terre. 

En 1885, la mission passe sous la desserte des Pères de compagnie de Marie, qui gère l’orphelinat agricole de Monfort. Ce sont le père Fleurance ou ses représentants qui viennent célébrer la messe à Saint-Adolphe. 

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Photo : La première chapelle, construite en 1877, comprend un premier autel crée par le menuisier et sculpteur Joseph Pépin, artisan à l’Atelier des Écores de Saint-Vincent-de-Paul, ou étaient confectionnés les commandes pour les décors et ensembles ornementaux des églises au XIXe siècle.   

Source : Archives paroissiales. 


L’arrivée du curé Pierre-Damien Filion

Le premier curé résident de la paroisse Saint-Adolphe est l'abbé́ Pierre-Damien Filion. Sous sa gouverne, l’érection civile de la paroisse de Saint-Adolphe d’Howard est accordée le 14 février 1913. Le représentant du diocèse d’Ottawa, François-Xavier Brunet l’autorise alors à construire une église.  

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Photo : Le père Pierre-Damien Filion (1865-1936) 

Source : Archives paroissiales.


L'église en 1919

Le syndic, chargé de réunir l’argent pour payer les travailleurs et d’autoriser l’avancement des travaux de l’église, retient les services de l'entrepreneur Louis Corbeil qui confie la direction des travaux à Édouard Lorion. Les ouvriers sont engagés à la journée, 10 heures par jour, et sont rémunérés selon leurs compétences. L’église coûtera au total 6 598 dollars. 

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Photo : Carte postale de l’église de Saint-Adolphe, 1919. 

Source : Bibliothèque et archives nationales du Québec, Fonds La Presse. 


Les vitraux de Guido Nincheri

Reconnu pour sa valeur artistique, l’église compte depuis 1938 des vitraux réalisés dans l’atelier du maitre-verrier, Guido Nincheri. Cette acquisition est rendue possible grâce à̀ l’apport du curé, des paroissiens, du député́ Georges Héon et du mécène italien, et touriste de passage, Peter Viotti.  

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Photo : Un des dix vitraux acquis par la paroisse Saint-Adolphe et réalisé dans l’atelier de Guido Nincheri.  

Source : Christiane Brault, 2023. 


Guido Nincheri

Guido Nincheri a étudié à l’Académie des beaux-arts de Florence. En 1914, il part pour l’Angleterre avec sa nouvelle épouse. Le déclanchement de la Première Guerre mondiale les oblige à̀ séjourner à Boston, où il obtient un contrat de création pour l’Opéra de cette ville. Puis le couple émigre au Canada et le verrier ouvre un atelier à Montréal où, sous sa direction, ses apprentis et lui confectionnent plus de 2 000 vitraux. Il décède en 1973 à l’âge de 88 ans.  

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Photo : Guido Nincheri (1885-1973) 

Source: The Art and Passion of Guido Nincheri. 


Le retable de Jean-Paul Mousseau

La paroisse Saint-Adolphe conserve un magnifique retable conçu par le peintre Jean- Paul Mousseau. Au début des années soixante, pour commémorer le décès de sa femme, William Francis Shepherd qui possède une résidence secondaire au lac Cornu à Saint-Adolphe commande à l’artiste un retable pour la chapelle du Boys Farm à Shawbridge, dont Shepherd est le directeur. Le projet de construction ne connait pas de suite et l’œuvre se retrouve à l’église de Saint-Adolphe autour de 1970. Elle est finalement acquise par la paroisse en 1982.  

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Photo : Retable réalisé dans les années soixante par l’artiste Jean-Paul Mousseau. 

Source : Société d’histoire et de généalogie des Pays-d’en-Haut, Tom Silletta photographe 

Jean-Paul Mousseau

Peintre québécois et canadien bien connu, Jean-Paul Mousseau, cosignataires du Refus Global, est un ami de Paul-Émile Borduas et de Jean-Paul Riopelle. Deux ans avant la réalisation en 1962, de sa murale pour le siège social d’Hydro Québec à Montréal, Mousseau réalise ce retable-vitrail, employant les résines colorées sur la fibre de verre en plusieurs couches. Cette œuvre fait partie de ses premières expériences utilisant cette méthode. Mousseau décède en 1991 à l’âge de 64 ans. 

Aujourd’hui, on peut observer ce retable dans le petit Musée du patrimoine aménagé dans la sacristie située à l’arrière de l’église. On y retrouve l'histoire de premiers colons, des objets et des photographies  

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Photo : Jean-Paul Mousseau (1927-1991) 

Source : Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Fonds La Presse, Henri-Paul Talbot, photographie, 1964.  

Extrait de
Circuit patrimonial de Saint-Adolphe-d'Howard

Circuit patrimonial de Saint-Adolphe-d'Howard image circuit

Présenté par : Municipalité de Saint-Adolphe-d'Howard
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