Un curé bâtisseur

Un curé bâtisseur

Source : APFM


Ambroise Martial Fafard

Le curé Fafard lorsqu'il était plus jeune.

Photo: APFM

L'Hospice Sainte-Anne

Photo de la maison achetée par le curé Fafard en 1889 prise avant les rénovations faites la même année.

Photo: APFM

L'hospice Sainte-Anne et la Maison mère

Photo: APFM

Le presbytère

Photo: F. Guerin

Sa famille, son enfance, ses études

Ambroise-Martial Fafard est né à L’Islet, dans Chaudière-Appalaches, le 24 novembre 1840. Il est le cinquième enfant de Joseph Fafard et de Marie-Angélique Fortin.

Photo : Maison de la Famille Fafard à L’Islet, dans Chaudière-Appalaches.

Les études de Ambroise Martial Fafard

Ambroise Martial Fafard à l'époque de son cours classique à La Pocatière (1852-1864), quelques années avant ses études en théologie au Grand Séminaire de Québec (1864-1865)

« Au Collège de Sainte-Anne, le corps professoral se compose en partie de prêtres. Les bons étudiants cependant – à la vocation sacerdotale assurée – sont choisis comme répétiteurs. Dès 1861, on réclame les services d’Ambroise. Il est promu responsable de salle, professeur de Troisième et de Quatrième. Il conserve de cette époque des travaux d’élèves, des notes de cours, des adresses […]. »

Source: Espace muséal

Photo: APFM

Ses premières affectations

-Vicaire de la paroisse Saint-Roch de Québec de mars 1865 à septembre 1866;

-Premier curé résident d’Inverness du 21 septembre 1866 au 1er octobre 1871;

-Chapelain à Grosse-Île de mai 1872 à octobre 1872;

-Curé de Saint-Urbain de 1872 à 1880;

-Curé de la cathédrale de Chicoutimi de 1880 à 1882;

-Supérieur du Grand Séminaire de Chicoutimi de 1882 à 1889;

-Voyage en Europe du 26 août 1886 au 17 mars 1887;

-Curé vicaire forain de Baie-Saint-Paul de 1889 à 1899.

Photo: APFM

Son arrivée à Baie-Saint-Paul

Le vicaire Horace Gaudreault, le père Désiré Petitnicolas et le curé Fafard.

 « En 1889, Monseigneur Bégin le nomme curé de Baie-Saint-Paul […]
M. l’abbé Fafard continuera d’être l’homme actif et entreprenant qu’il a toujours été... Sous sa baguette magique et grâce à une impulsion vigoureuse, Baie-Saint-Paul s’est transformé […]. »


À son arrivée, les paroissiens du curé Fafard se répartissent ainsi : 567 familles, 2 223 communiants, 972 non-communiants, 9 vieillards nonagénaires, 19 vieillards octogénaires et 32 vieillards septuagénaires.

Source: Recueil de lettres et de notes de la paroisse de la Baie-Saint-Paul

Photo: APFM

Fanfare

Le curé Fafard est un des instigateurs de la création d'une fanfare, en 1889.

Photo: APFM

Construction de l’usine électrique en 1897

Photo: APFM

Fondateur des Petites Franciscaines de Marie

Parmi toutes les réalisations du curé Ambroise Fafard, la plus marquante est sans contredit la fondation de la congrégation des Petites Franciscaines de Marie avec les onze fondatrices dont il est question dans le point suivant.

Son empreinte est omniprésente dans le parcours que vous êtes en train d’effectuer.

C’est le travail de cet infatigable bâtisseur qui est à l’origine du lieu que vous visitez et de l’œuvre qui a marqué Baie-Saint-Paul. Vous le remarquerez aisément dans la suite de votre visite.

Photo: (APFM)

L’Hospice Sainte-Anne

Sur cette photo, on voit l’aile appelée Maison Sainte-Élisabeth, construite en 1893 et agrandie en 1894.


Quelques mois après son ouverture en 1889, l’Hospice Sainte-Anne accueille ses premiers pensionnaires. Dans « Par ce signe tu verras » (page 154), Sœur Michelle Garceau décrit ainsi le curé Fafard et son hospice :

« N’avait-il pas une âme de fondateur celui qui regardait avec tant d’optimisme le minuscule Hospice Sainte-Anne de novembre 1889? Un logis grand comme la main, confortable moins que plus. Là-dedans, six vieilles et trois vieux : Soulange Duchesne, Calixte Bouchard, Marguerite Néron, Marie-Josephte Potvin, Lucine Dufour, Édithe Lavoie, François Lavoie, Isaïe Singelais, Claude Simard; un infirme, Arsène, fils de Claude Simard. Pour prendre soin de ce monde valétudinaire, deux demoiselles très charitables mais à peine plus jeunes que leurs hospitalisés [ : Dina Boivin et Olympe Simard]. Et au cours de tout le premier hiver, deux familles, peu nombreuses heureusement, à garder comme locataires : le ménage Édouard Boily, Mme Fitzpatrick et ses enfants. Vraiment, à confronter les dimensions du local et le nombre des occupants, l’on ne se sent pas loin des miracles de Cottolengo! »

Photo: (APFM)

La loi constituant l’Hospice Sainte-Anne en 1890

La loi précise entre autres :

« […] L’objet de cette corporation est d’admettre dans le susdit hospice les personnes pauvres, infirmes, malades, et d’en prendre soin; de fournir aux indigents les secours dont ils auront besoin par suite d’accidents subits, de tenir un dispensaire pour donner des consultations médicales et des médicaments aux pauvres, conformément aux règles qui pourront être fixées par les règlements de l’institution.

[…] Ledit révérend Ambroise Fafard, prêtre, fondateur de l’institution, sera de droit le gérant de l’établissement et présidera à sa régie interne et externe; il sera aussi de droit le procureur et l’administrateur des biens de la corporation.

[…] Les communautés religieuses incorporées, ou les personnes ainsi désignées par ledit révérend Ambroise Fafard, seront ses successeurs dans ladite corporation, et jouiront comme tels de tous ses droits et privilèges, conformément aux charges et conditions qu’il pourra imposer. ».


Photo: APFM

Dina Boivin

Première administratrice: la vieille et célèbre Dina Boivin.

Pour remercier mademoiselle Dina Boivin après deux ans de bons et loyaux services à l’Hospice Sainte-Anne, le curé Fafard signe avec elle l’entente suivante :

 Le 15 janvier 1891. à Baie St-Paul.

En considération des importants services rendus à l’Hospice Sainte-Anne de la Baie-Saint-Paul au début de cette institution par Mademoiselle Dina Boivin, je déclare que mon intention actuelle est que la susdite Dina Boivin demeure dans le susdit Hospice jusqu’à la fin de ses jours. En ma qualité de gérant de l’Hospice, je promets que l’Hospice se chargera d’elle le reste de ses jours et subviendra à tous ses besoins réels, en santé et en maladie, à l’intérieur et non en dehors de l’Hospice, pourvu qu’elle travaille selon ses forces, au service de l’Hospice, et qu’elle accepte le susdit entretien par l’Hospice comme compensation de tout salaire à exiger de la part de l’Hospice Sainte-Anne, ou de la part du Révérend Ambroise Fafard, prêtre vicaire forain soussigné personnellement, tant pour services passés que pour services futurs, auxquels salaires elle renonce bien volontairement par l’acceptation des présentes et donne quittance pour le passé comme pour l’avenir.

FAIT À LA BAIE-SAINT-PAUL, le QUINZIÈME JOUR DE JANVIER mil huit cent quatre-vingt onze.

SIGNÉ : AMBROISE FAFARD, prêtre vicaire forain, gérant de l’Hospice Sainte-Anne de Baie- Saint-Paul.

J’accepte bien volontairement les promesses, engagements et compensations de salaire désignés ci-haut, et promets de m’y conformer en toute chose.

SIGNÉ : DINA BOIVIN 


Photo: APFM

Olympe Simard

Olympe Simard, 68 ans, assiste  Dina Boivin à l’Hospice Sainte-Anne dès son ouverture.

Photo: APFM

L’agrandissement du presbytère

Concernant l’agrandissement du presbytère, voici ce qui est écrit dans les registres de la paroisse:

« 8 décembre 1892 : Assemblée tumultueuse à la sacristie présidée par le curé, à l’occasion de la reddition des comptes au sujet des travaux de réparation du presbytère; le coût des travaux s’élève à 4 100 $, soit 2 500 $ de plus que le montant allouer [sic]. Les esprits s’échauffent, les têtes se montent, on accuse le curé de fourberie, cela dans un langage d’une violence très peu académique. On cite le nom d’un riche cultivateur de la Marre, Zéphirin Simard, qui de concert avec Télesphore Simard c’est [sic] particulièrement distingué dans le genre grossier. Plusieurs personnes quittent la salle : probablement la fabrique se charge de l’excédent de la dette. »

Source: Recueil de lettres et de notes de la paroisse de la Baie-Saint-Paul

Aqueduc (1894)

« Pour diminuer les coûts, le curé Fafard offre au directeur des travaux et à sa famille, de Québec, de loger à l’hospice pendant toute la durée de l’engagement. La communauté et les novices cèdent donc leur espace de logement à la famille et déménagent sous le toit mansardé. Le soleil d’été darde le toit de tôle mal isolé et surchauffe le dortoir durant toute la belle saison. Au nom du bien commun, les sœurs payent de leur personne une part de la note en acceptant les contraintes de l’inconfort. Au mois d’octobre, avec l’arrivée de l’aqueduc, on pourra installer des cabinets à eau et une salle de bain sur chaque étage.

Mais le progrès n’est pas reconnu par tous! »


En effet, voici ce qu’on a écrit dans les registres de la paroisse à ce sujet :

« Opposition de la part d’un grand nombre de contribuables. Maxime Simard à la tête des opposants. Le curé, de concert avec M. Hidola Simard, le maire du village, font face à l’orage. Plusieurs procès sont intentés pour faire annuler le règlement du conseil municipal, les procédures sont finalement abandonnées et les travaux se poursuivent et sont conduits à bonne fin. Aujourd’hui, tout le monde est content. »

Source: Recueil de lettres et de notes de la paroisse de la Baie-Saint-Paul
 

La mort prématurée d’un bâtisseur

«Le travail et l’activité ont usé prématurément les forces de cet apôtre au corps robuste; au printemps de l’année 1899, il fut atteint d’une maladie qui ne pardonne pas : l’hypertrophie du cœur. Après quelques mois d’une maladie douloureuse, il rendait sa belle âme à Dieu le 12 août.

Ses funérailles présidées par Mgr l’évêque de Chicoutimi furent très solennelles. M. l’abbé Gauvreau, alors curé de Saint-Roch de Québec, confrère de classe de l’illustre défunt, prononça l’oraison funèbre avec une éloquence pleine d’émotion.

Son corps fut déposé sous le maître autel de l’église paroissiale. Quelques années plus tard, lors de la construction de la nouvelle église, le corps fut exhumé et transporté dans le cimetière des sœurs franciscaines.»

Source : Recueil de lettres et de notes de la paroisse de la Baie-Saint-Paul

Photo: APFM

Ce qu’on disait de lui…

La Galerie canadienne de portraits historiques décrit ainsi Fafard : « L’abbé Ambroise FAFARD fut un de ces nobles cœurs dont la mémoire, comme les œuvres, commandent le respect, l’admiration, honorant l’Église et la nation canadienne. »

On lui rend hommage

Un village porte aujourd'hui le nom d’Ambroise-Martial Fafard.

Rendez-vous sur le circuit BaladoDécouverte de la MRC du Fjord-du-Saguenay pour en connaître davantage sur Saint-Ambroise.

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Sources des citations de la narration

Margaret Porter, Mille en moins, Baie-Saint-Paul, 1984, p. 24

Margaret Porter, Mille en moins, Baie-Saint-Paul, 1984, p. 34

Christian Harvey, Un curé entrepreneur. L’abbé Ambroise-Martial Fafard (1840-1899), Société d’histoire de Charlevoix, La Malbaie, 19 juillet 2002
 
Recueil de lettres et de notes de la paroisse de la Baie-Saint-Paul, 1892

Margaret Porter, Mille en moins, Baie-Saint-Paul, 1984, p. 21
 

Extrait de
Circuit Fil Rouge Petites Franciscaines de Marie

Circuit Fil Rouge Petites Franciscaines de Marie image circuit

Présenté par : Parcours Fil Rouge inc.

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