Le cadeau

Le cadeau

Source : Soeur Michèle Lessard, 2003


La célébration avant l'ascension de saint François

Photo: (APFM)

L'ascension de saint-François

Si on regarde attentivement la photo, il est possible de voir la statue de saint François près du sommet dans les échafaudages. 

Photo: (APFM)

L'incendie de l'église de Baie-Saint-Paul

(APFM)

Incendie de l'église de Baie-Saint-Paul (1962)

Les annales de la Congrégation rapportent ainsi l’incident et la contribution des religieuses dans les jours qui ont suivi :

« Jeudi 20 décembre 1962

Ce jour sera mémorable dans l’histoire de la paroisse, par le funeste incendie qui a détruit la belle église de Baie-Saint-Paul. Une explosion de la fournaise, nouvellement installée pour chauffer à l’huile, est probablement la cause du désastre. L’alarme fut sonnée vers 8 h 30 pm. Déjà la fumée et les flammes remplissaient le temple; il a été impossible de sauver les saintes espèces. Toute la nuit, les pompiers luttèrent, impuissants, et pendant que les flammes s’élevaient du terrible brasier, tout le voisinage s’inquiétait. Les parents vinrent chercher leurs filles pensionnaires à l’École Normale. À la Maison mère, des étincelles enflammées tombaient un peu partout, la neige en avait vite raison, heureusement. Tout le personnel était en état d’alarme, les sœurs habillées, prêtes à évacuer la maison; la veille se faisait en récitant des chapelets… Les clochers de l’église s’enfoncèrent dans l’intérieur du brasier vers 2 heures du matin.

Ici, Mère Supérieure et la plupart des sœurs veillaient et priaient aussi. Aucun danger ne menaçait la maison (maison Saint-Joseph), mais il semblait impossible de dormir en face d’un pareil malheur.

Vendredi 21

La préparation à Noël sera mouvementée à l’Hôpital Sainte-Anne cette année. Il s’agit de transformer l’auditorium en chapelle paroissiale. Mère Supérieure est en tête de l’entreprise, toutes les sœurs la secondent avec enthousiasme. Plusieurs gardiens de nos salles et quelques hommes de la paroisse viennent prêter main forte après leur journée de travail régulier. »

Une relation étroite

Un autre exemple de la relation étroite entre les paroissiens et les religieuses

En mars 1936, une inondation désastreuse prive 75 familles de leur foyer envahi par l’eau. Les Petites Franciscaines de Marie leur viennent en aide comme le montrent les extraits suivants, tirés des annales de la Congrégation.

« Jeudi 19 mars 1936

[…] En moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, les eaux de la rivière du Gouffre se sont accrues très vite par suite de l'amoncellement des glaces retenues au pont des chars. La rivière, grossie par les pluies diluviennes que nous avons eues, ne pouvant plus suivre son cours à cause des glaces qui barraient le passage, remontait dans son lit et se déversait sur la partie la plus basse, le village Saint-Joseph. […] Sans tarder, il fallait songer à évacuer la maison afin de ne pas s'exposer à périr. L'eau montait toujours. […] Il y eut des scènes bien pénibles qui resteront gravées dans la mémoire de ceux qui les ont vécues ou qui y ont assisté comme témoins.  Il n'y a pas eu de pertes de vie. Le grand-père de sœur M.-Cassien, mourant, a été transporté ici et nos sœurs de la Maison Saint-Joseph en ont pris soin ainsi que de la bonne grand-maman et d'une sœur de sœur  M.-Cassien, Mlle Alda Lavoie. »

Photo: (Collection Rosaire Tremblay)

 

L’inondation de mars 1936

Au fond, le manoir de Baie-Saint-Paul (1936).

« Samedi, 21 mars 1936

L'aspect que présente le village Saint-Joseph fait peine à voir: trois maisons ont été déplacées de sur leur solage, l'une d'elles est rendue au milieu du chemin; les murs des habitations sont comme détrempés dans une eau bourbeuse et semblent avoir perdu toute leur solidité; et à l'intérieur, quel désastre! […]

Notre sœur M.-Madeleine-du-Sacré-Cœur, dont la charité ne connaît pas de borne, avec la permission nécessaire, offre à nos employés d'apporter leur linge et qu'elle le lavera; elle fera aussi sécher les matelas qu'on voudra bien lui apporter. Cette générosité a été acceptée de bon cœur. Notre chère sœur et ses aides, sœur M.-Henri et sœur M.-Mathilde-du-Sacré-Cœur, n'ont pas beaucoup lavé de linge, par contre elles ont reçu environ 75 à 80 matelas et lits de plumes. Il y avait quelque chose d'intéressant à visiter le lavoir. Les tuyaux du plafond qu'on avait dû soutenir par de grosses pièces de bois étaient recouverts de matelas. Il fallait quatre hommes pour les monter là tant chacun était imbibé d'eau et pesant. Notre chère sœur dirige ce bon mouvement avec toute la charité qui se puisse concevoir en pareille circonstance; elle pleure avec les gens qui viennent lui porter du linge à faire sécher; elle les console et leur promet des prières en les assurant que le bon Dieu ne tardera pas à les secourir et les pauvres malheureux retournent à leurs foyers plus confiants et avec une nouvelle force pour se remettre au travail. »

Source: Annales des Petites Franciscaines de Marie

Photo: (Collection Rosaire Tremblay)

La télévision à l’hôpital

Les paroissiens aussi redonnent à la communauté. En voici un exemple :

« Noël est un jour béni et heureux dans notre maison. Même nos garçons reçoivent cadeau de friandises de leurs familles, mais la plus belle étrenne leur vient de la communauté : une télévision est installée dans chaque salle. Celle de Saint-François est payée par un frère de sœur M.-Simon-de-Jésus, Monsieur Benoît Ferland : la charité est de tradition dans cette famille. Nos hospitalisés sont heureux, même ceux qui ne comprennent guère suivent avec intérêt cette série d’images qui se succèdent dans la boîte merveilleuse. Jean Perron, un impotent dans la Salle Saint-François, 16 ans, ne souffre pas d’être privé du spectacle. Si on oublie d’ouvrir la télévision à l’heure voulue, il crie : “ Vio, la télévision! ” C’est à Monsieur Sylvio Tremblay, un des infirmiers, qu’il s’adresse ainsi, au grand amusement de tout le monde. »

Source : annales des Petites Franciscaines de Marie

Adresse lue par le Dr Euloge Tremblay

 « Révérende Mère Marie-Dominique, Supérieure de la Maison Saint-Joseph,

Bonne et Vénérable Mère,
Quelle langue humaine pourrait chanter dignement le respect, l'affection et la reconnaissance qui vous sont dus pour tous les bienfaits dont vous avez comblé notre paroisse!

Dans un geste magnifique de la plus profonde gratitude, la Baie-Saint-Paul tient à vous exprimer ses plus vifs remerciements, son plus profond respect, et elle m'a prié d'être la voix de son cœur et de vous parler en son nom.

J'ai accepté avec joie : j'ai cru même que je le devais en justice à Vous et votre auguste Maison. Mon père de vénérée mémoire, à votre première arrivée, vous ouvrait lui-même en 1891 les portes de cette paroisse, et tous savent que mon cœur, à moi, habite en cette Institution.

En effet, j'étais avec vous aux premières heures de votre existence religieuse, œuvre que je pourrais dire divine, tant elle est sublime! Et, après trente et un ans de travail assidu et de charité, mon âme vous est restée, et d'autant plus attachée, qu'elle doit retenir un dévouement qu'elle aimerait exercer, un amour paternel qu'elle voudrait satisfaire.

Votre maison est pour moi une seconde patrie, et le cœur du vieillard qui en est désormais proscrit souffrira toujours de son triste et lamentable exil.

Vénérable Sœur, quelles sont belles vos œuvres, qu'il fut grand et sublime votre dévouement! Qu’ils sont nombreux vos bienfaits ! Avec vos compagnes, Sr M.-Anne-de-Jésus, Sr M.-Alexis, Sr M.-Égide d'Assise, Sr. M.-Frédéric, vous fûtes, vous êtes, et vous resterez la pierre angulaire de ce religieux édifice qui a nom : les Petites Franciscaines de Marie.

À votre arrivée, le vénérable Ambroise Fafard, votre digne Fondateur, vous reçut avec son âme magnanime et son large cœur; il vous conduisit à l'humble bâtiment qu'il avait disposé pour vous, il vous confia ses pauvres, ses orphelins, et ses malades.

Vous avez connu alors la rude période d'établissement. Tel un colon généreux qui, pour rompre la glèbe, déploie toute son énergie, sort tous ses muscles, fécondant ainsi de ses sueurs et de son sang le sol vierge qui deviendra fertile, ainsi, et plus encore, Vénérable Sœur, vous avez donné à votre famille tout votre cœur et toute votre âme.

C'est dans la prière et le sacrifice que vous avez fondé cette œuvre admirable, et c'est dans la prière et le sacrifice que vous l'avez cultivée. Qui pourrait décrire l'extrême indigence des premiers jours? Le verre d'eau même que vous versiez au pauvre au nom de Jésus Crucifié, vous l'aviez quêté au même nom de Jésus; le morceau de pain que vous offriez au vieillard et à l'orphelin, vous l'aviez demandé au nom de Dieu de charité. Pendant près de trente ans, vous fûtes la Mère de tous et de toutes, donnant votre vie dans un inlassable dévouement. Avec vos illustres Compagnes, vous avez créé l'édifice tout entier; aujourd'hui il s'épanouit aux yeux de notre population, de notre paroisse et de notre pays dans tout important développement et sa majestueuse splendeur. Vous le léguez maintenant aux nobles filles que vous avez vous-même si habilement élevées et dirigées. C'est un blé mûr, c'est une moisson prête à cueillir.

Il me semble, vénérable Sœur, voir le Ciel s'ouvrir et m'appeler à entendre la lecture éloquente des actes de votre Communauté tels qu'ils sont inscrits au Livre d'Or par l'Agneau de Dieu lui-même. Votre auguste Fondateur assiste le bon Père Saint-François qui ouvre cette page du livre éternel. Ensemble ils chantent la louange de la divine Charité, ils célèbrent le dévouement de ces filles généreuses qui se sont données à Dieu et à ces pauvres, ils chantent les prières et les sacrifices, les larmes et le sang de ces Mères magnanimes qui baissent et caressent le monstre et l'orphelin, qui consolent l'affligé et pansent la plaie la plus infecte.

Filles de Saint-François, filles de Jésus Crucifié, tous vos soupirs mêmes sont marqués dans ce grand livre de la vie. Le livre de vos gloires. La gloire de votre maison est votre gloire! Telle est votre œuvre.
Vénérable Sœur, quel touchant souvenir pour moi qui, si longtemps et si près, fus associé à vos œuvres! Qu’il était doux d'être jour et nuit le témoin de votre zèle inlassable, de votre inlassable dévouement! Avec quelles délices je goûtais vos paroles pleines de mansuétude et de suavité et je suivais le fil de vos innombrables bienfaits!

Oui, votre Maison est un château de prières et de sacrifices, un palais de dévouement, d'amour, de bienfaits pour le pauvre et l'orphelin. C'est la gloire de la Baie-Saint-Paul, c'est la fierté, Vénérable Mère, il est juste, il est nécessaire de vous le dire et le souvenir que nous vous offrons matérialisé sous la forme de la statue de saint François que vous avez devant vous en restera témoin. Pour vos bienfaits, pour votre immense charité, au nom de la Baie-Saint-Paul,
Merci du plus profond de nos cœurs! »

Source : annales des Petites Franciscaines de Marie
 

Sources des citations de la narration

Annales des Petites Franciscaines de Marie, 10 octobre 1937
 

Extrait de
Circuit Fil Rouge Petites Franciscaines de Marie

Circuit Fil Rouge Petites Franciscaines de Marie image circuit

Présenté par : Parcours Fil Rouge inc.

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