Premières seigneuries de Nouvelle-France,1633-1645

Première seigneurie de Nouvelle-France, 1633-1645


Seigneuries de Nouvelle France (1745)

On peut constater sur cette image que la seigneurie de Beaupré en rouge était une des plus vastes seigneuries de Nouvelle-France. 

Source: Banque d'image en univers social - carte sur l'organisation des seigneuries en Nouvelle-France vers 1745. 

L'Établissement des Seigneuries

Le 15 janvier 1634, ce sera la Seigneurie de Beauport qui sera la première à être établie.  L'apothicaire et maître-chirurgien, Robert Giffard, se voit octroyé cette seigneurie avec un certain nombre de colons. Le sieur Giffard n'est pas étranger au nouveau pays. En 1625-1626, il avait séjourné sur les lieux de sa future seigneurie. Il se lance alors dans le recrutement de Français désireux de venir s'établir en Nouvelle-France. 

Le premier convoi compte 34 personnes dont Robert Giffard et sa famille mais aussi Jean Guion, Zacharie Cloutier, Jean Juchereau et sa famille, Noël Juchereau, Louis-Henry Pinguet, Noël Langlois dit Traversy, Marin Boucher et sa famille, Jean Bourdon, Jean Le Sueur de Saint-Sauveur, Jean Côté, Pierre Clust, Simon Baron, Jacques de la Ville et André Malapart. Un second convoi arrivera en 1635 avec 43 arrivants et celui de 1636 comptera près de 100 nouveaux arrivants. Le convoi de 1637 est peu documenté. Environ 48 nouveaux arrivants débarquent dans la nouvelle colonie.  La compagnie des Cent-associés consciente du succès de la seigneurie de Beauport cherche à concéder une autre seigneurie. Elle confie les destinées de la Seigneurie nommée Beaupré, proche voisine de la Seigneurie de Beauport, à Antoine Cheffault de la Renardière. 

Ce sera le 10 janvier 1636 que la Seigneurie de Beaupré naîtra.  Le même jour Jacques Castillon, bourgeois de Paris reçoit la Seigneurie de l'île d'Orléans.
La Compagnie de Beaupré est officiellement formée de huit compagnons dont Antoine Cheffault de la Renardière, Jean de Lauson et Noël Juchereau des Châtelets (le seul à être présent en Nouvelle France).   Le territoire de la Seigneurie de Beaupré englobe sur six lieues de profondeur les terres situées entre le sault Montmorency et la rivière du Gouffre à la baie Saint-Paul. Dès la prise de possession, une grande majorité de ces terres situées à Château-Richer, Sainte-Anne et l'Ange-Gardien sont concédées en roture à des colons Français. Ces derniers en échange de leurs terres, s'obligent à payer des redevances au Seigneur.  

La compagnie de Beaupré démontre une telle force et une telle énergie que déjà en 1641, la presque totalité du territoire de Château-Richer est concédée en roture ou en fief. À Château-Richer, la compagnie de Beaupré a partagé le territoire en dix-neuf terres commençant à la rivière du Petit-Pré (aussi appelée rivière Lothainville) et se terminant à la Rivière-aux-Chiens. La dimension de ces emplacements varie en largeur de trois à douze arpents mais a toujours la même profondeur d'une lieue et demie. 

Source: Buteau, Lise (2005). « Château-Richer, Terre de nos ancêtres en Nouvelle-France », pages 28-30, 33

Texte de la narration

Papi : Vous vous souvenez les enfants que je vous ai dit qu’après la guerre entre l’Angleterre et la France en 1632 il y a eu une colonisation importante de la Nouvelle-France et tout particulièrement ici à Château-Richer?

Delphine : Pourquoi Château-Richer Papi,la vie y était-elle plus belle ?

Papi : Dans un certain sens, oui, Delphine. Premièrement, il y avait la richesse des terres propices à la culture. Château-Richer était considéré comme ayant les terres les plus riches des environs. Ensuite, on y trouve de nombreux ruisseaux et rivières pour irriguer la terre et y construire des moulins. Mais la raison principale est  que les berges de Château-Richer sont en vue directe avec Québec ce qui rend cet endroit important à des fins défensives.

Delphine : Ah, je comprends, si un ennemi arrivait par le Fleuve, les habitants pouvaient le signaler à la ville de Québec pour les prévenir et peut-être recevoir de l’aide ?

Papi : C’est bien ça, Delphine, bravo. 

Papi : La colonisation du territoire de la Nouvelle-France se fait par l’octroi de Seigneuries. La première Seigneurie octroyée est celle de Beauport en 1634 à un certain Robert Giffard, apothicaire et maître-chirurgien. 

Guillaume : Mais Papi, il y a un hôpital Robert Giffard à Québec. 

Papi : Mais oui Guillaume, cet hôpital a été nommé ainsi en l’honneur de ce premier Seigneur de Beauport. 

Papi : Pour ce qui est de l’Île d’Orléans, c’est un certain Jacques Castillon qui reçoit la seigneurie de l’Île en 1636. Pour la Seigneurie de Beaupré qui nous concerne directement, c’est Sieur Antoine Cheffault de la Renardière, un avocat au Parlement de Paris qui reçoit cet octroi aussi en 1636. 

Guillaume : Papi, tu nous as parlé de seigneuries et de seigneurs, mais pour notre seigneurie de Beaupré, quelles sont les limites du territoire ? 

Papi : Et bien la seigneurie est limitée à l’ouest par la seigneurie de Beauport. La frontière entre les deux est le Sault Montmorency. La Seigneurie s’étend vers l’est tout le long du fleuve jusqu’à la rivière du Gouffre qui traverse ce qui est aujourd’hui la ville de Baie-St-Paul. Le territoire s’étend en profondeur sur 6 lieues à partir des berges du fleuve. 

Delphine : Papi, ça fait combien de mètres un lieue ?

Papi : D’abord, lieue est un nom féminin ; on devrait donc dire « une » lieue. À l’époque de l’établissement de notre Seigneurie, l’ancienne lieue de Paris faisait alors 10,000 pieds ou l’équivalent  aujourd’hui, de 3 248 mètres. Notre seigneurie avait donc approximativement 19,5 km de profondeur. 

Delphine : C’est vraiment un très grand territoire. 

Papi : Tu as raison Delphine, mais j’aimerais revenir à notre Sieur de la Renardière. Il s’était associé en France avec sept autres personnes pour former la Compagnie de Beaupré. Ces hommes étaient peu enclins à venir se frotter aux moustiques, aux mouches noires et à la rudesse de la vie ici en Nouvelle-France. Les associés voulaient par contre faire fructifier leurs investissements. Pour ce faire, ils ont découpé la seigneurie en terres et concédé ces terres à des colons français. En retour, les colons s’engageaient à payer des redevances aux Seigneurs des lieux. Cette redevance se nomme le cens.

Delphine : C’était un bail avec un loyer à payer tous les mois? 

Papi : En quelque sorte Delphine. Pour comprendre, il faut expliquer le fonctionnement du régime seigneurial qui s’inspire du système féodal. On verra ça un peu plus loin tu veux ?

Extrait de
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Présenté par : Ville de Château-Richer
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