Papi : Nous voici devant le 7168, avenue Royale et vous avez sur votre droite un magnifique exemple de maison canadienne, dite de style québécois. J’aimerais vous parler de l’histoire de ces lieux. Un certain Colonel W-Henri Lemoine des Pins habitait un manoir à Château-Richer dès 1815. Ce manoir se trouvait ici même. La construction était de style français avec la porte d’entrée face au fleuve.
Le manoir était entouré de grands jardins et de nombreuses dépendances. La terre associée au manoir faisait 4 arpents de front par une lieue et demie de profondeur. Le Colonel Lemoine des Pins a été tour à tour Juge de Paix, Colonel de milice, Commissaire des Chemins et Maire du village de Château-Richer de 1845-1848. Malgré toutes ces responsabilités, il aimait faire cultiver ses terres et allait lui-même aux champs pour accompagner ses serviteurs.En vieillissant, notre Colonel Lemoine a légué le domaine et le manoir à son fils le Lieutenant-Colonel Louis-Jean-Baptiste Lemoine des Pins. Avec une famille grandissante, le Lt-Col Lemoine des Pins a décidé, en 1859, de faire construire un manoir encore plus spacieux. Ce manoir est devant vous aujourd’hui. D’antan il était appelé manoir Lemoine des Pins, il a été rebaptisé par les propriétaires suivants, les Valin « Castel Beau-Pré ». On retrouve, dans la crypte de l’église de Château-Richer, les sépultures de ces deux Lemoine des Pins ainsi que des membres de leur famille.
Guillaume : Papi, comment ils faisaient pour être des militaires et des Juges de Paix en même temps ?
Papi : Eh bien, Guillaume, il était une époque où l’accès au titre d’officier était chose de l’aristocratie. C’est donc dire que ce brevet d’officier était souvent acquis par association au statut de la famille. On recherchait, dans ces postes, davantage le prestige associé au grade que la vraie nature du travail d’officier supérieur. Tu sais, on trouve encore aujourd’hui des vestiges de cette pratique. L’ordre national du Québec comporte les grades de Grand Officier, d’Officier et de Chevalier. Comme tu peux voir on offre des distinctions à des gens méritant et on rattache à ces distinctions des titres et des grades qui nous viennent de notre histoire passée.