Papi : Je vous ai parlé plus tôt des responsabilités épiscopales de Monseigneur de Laval, parlons maintenant de ses responsabilités comme seigneur. Une fois Seigneur de la Seigneurie de Beaupré en 1664, Mgr de Laval a rapidement fait construire un Manoir seigneurial à Château-Richer, encore là avec ses propres sous. Ce manoir se trouvait près de l’église actuelle en haut du promontoire. Il n’a pourtant pas habité cette demeure, car il était aussi Évêque de la Nouvelle-France ; il demeurait donc à Québec. Dans la pratique, ce sont les prêtres de Château-Richer qui ont bénéficié de l’accès au manoir comme résidence. Ceci évitait à la Fabrique d’entretenir un presbytère.
Papi : En parlant de Fabrique, vous souvenez-vous de ce qu’est une Fabrique les enfants ?
Delphine : Oui Papi, c’est un groupe de personnes nommées pour assurer la gestion des fonds nécessaires à la construction et à l’entretien d’édifices religieux comme une église, un couvent, une école, un presbytère ou une chapelle.
Papi : Bravo, Delphine, c’est exactement ça.
Papi : Je vous ai dit plus tôt que Monseigneur de Laval avait acheté la Seigneurie de Beaupré dans le but de la donner au Séminaire de Québec pour permettre à ce dernier de soutenir ses activités. Eh bien, notre Monseigneur a décidé, en 1678, de retourner en France pour affaires. Le voyage s’est bien passé, mais avant son retour vers Québec en 1680, Monseigneur de Laval craignait qu’il lui arrive quelque chose. Un accident est si vite arrivé. Il a donc décidé de remplir des documents juridiques afin de léguer ses biens au Séminaire de Québec qu’il avait fondé vous vous souviendrez en 1663. C’est donc dire qu’à ce point, le Seigneur de Beaupré n’était plus Monseigneur de Laval, mais bien le Séminaire de Québec. Bon, il est vrai que Monseigneur, à son retour à Québec, avait toujours un droit de regard sur les affaires de la Seigneurie, mais au quotidien, c’était le Séminaire de Québec qui gérait maintenant les affaires de la Seigneurie.
Delphine : Papi, pourquoi a-t-il donné la Seigneurie au Séminaire ? Elle était à lui et elle avait dû coûter beaucoup d’argent.
Papi : Tu as raison, Delphine, mais c’était un geste altruiste, un geste de générosité afin de s’assurer que le séminaire de Québec, qui était sa plus grande réussite, sa plus grande fierté, puisse survivre au temps. Mais le plus incroyable est que cet état de chose perdure encore aujourd’hui. Les terres du séminaire sont toujours existantes et rapportent toujours des sous pour le séminaire de Québec