Papi : Bon la dernière fois que je vous ai parlé des colons de Château-Richer, c’étaient ceux présents en 1652. Vous vous souviendrez que Sieur de Lauson, membre de la Compagnie de Beaupré, mais aussi Gouverneur et Lieutenant-Général de la Nouvelle-France, avait signé des actes concédant les terres aux différents colons de la Seigneurie. Lorsque Monseigneur de Laval a légué la Seigneurie de Beaupré au Séminaire de Québec en 1680, les dirigeants du Séminaire étaient désireux de savoir exactement ce que les colons possédaient en avoir, mais aussi de savoir qui habitait la Seigneurie. Un recensement a donc été tenu en 1680.
On se retrouve donc trente-neuf ans après les premières listes de colons enregistrés à Château-Richer. Au fil des années, les premiers colons qui sont arrivés, certains dès 1630, ont eu des enfants à qui ils ont légué leurs droits. Ceux qui ont eu plusieurs enfants ont divisé les terres en lots pour en donner une partie à chaque enfant. C’est d’ailleurs à cause de ça que le nombre de noms associés aux 36 terres originales a augmenté. De plus, depuis les débuts de la colonisation, un village s’est développé à Château-Richer par l’attribution de lots à des commerçants dont les noms figurent aussi sur la liste qui va suivre. Voici donc les noms du recensement de 1680. Je vous préviens, la liste est longue, mais prêtez attention aux noms de famille. Vous en reconnaîtrez plusieurs qui, encore aujourd’hui, sont bien présents dans notre société : Julien Allard, veuve Louis Jobidon, Pierre Voyer, Romain Trépagny, Louis Desmoulins, Charles LeFrançois, Charles Bellenger, François Gariépy, François Lefranc, Louis Marthelot, Charles Bellanger, Bertrand Chesnay de la Garenne, Zacharie Cloutier fils, Macé Gravelle, François Bellenger, Simon Guion, Jean Guion du Buisson, Félix Auber, Guillaume Boucher, veuve Toussaint Toupin du Sault, Charles Letardif, Nicolas Huot, Thomas Granderie dit Faverolles, Jacques Cochon dit la Motte, Barthélémy Verreau, Antoine Toupin, Jean Cloutier, Guillaume Thibault, Charles Cloutier, Pierre Moisan, Jean Cochon fils, Pierre Gagnon, Mathurin Gagnon, Michel Roullois, Pierre et Alexis Gravelle, héritiers de Jean Doyon, Jacques le Sot, Jacques David dit Pontife, héritiers de Jean Gagnon père, Jean Gagnon fils de Pierre, Martin Guérard et Robert Drouin.
Encore aujourd’hui, de nombreux descendants de ces gens sont encore citoyens à Château-Richer, même que certains ont encore une portion de la terre de leur ancêtre.
Delphine : Papi, est-ce qu’ils doivent encore payer quelque chose au séminaire de Québec ?
Papi : Non, les droits associés au système seigneurial ont été abandonnés en décembre 1854. Aujourd’hui, ils doivent payer une taxe municipale à la ville de Château-Richer. Peut-être une bonne chose, en retour de payer ces taxes, ils n’ont plus à faire la corvée du seigneur ou entretenir l’avenue Royale ou réparer l’église.