À l'origine, le scapulaire était un vêtement utilitaire, du type tablier de travail, fréquemment utilisé par les moines, composé d'un grand morceau de tissu à l'avant et à l'arrière, joint sur les épaules par deux bandes de tissu. Il fait partie de la tenue de certains ordres religieux, y compris les Frères de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel : les Carmes. Les écrits datés du fin xiiie siècle indiquent que les premiers ermites carmes qui ont vécu sur le Mont Carmel en Terre sainte au XIIe siècle portaient une tunique brune (ou fauve, grise, ou noire) ceinturée et d'un manteau rayé blanc et brun (parfois blanc et noir). Lorsque les Carmes quittent le Mont Carmel, s'installent en Europe dans le milieu du XIIIe siècle, et deviennent un ordre mendiant, ils adoptent une nouvelle tenue qui comprend une tunique marron ceinturée, le scapulaire marron, un capot appelé capuche, et un manteau blanc.
Selon la tradition et certains récits, la Vierge Marie serait apparue à Cambridge à Simon Stock, qui était alors Supérieur Général de l'Ordre du Carmel, au cours du milieu du xiiie siècle. Les écrits les plus anciens relatant cet événement, et datés du XIVe siècle, indiquent Simon Stock, un britannique, homme de grande sainteté et dévotion, a longtemps prié la Vierge de protéger son ordre et de lui donner un signe de cette protection. La Vierge lui apparut tenant le Scapulaire à la main en disant : « C'est pour vous et les vôtres un privilège, celui qui meurt avec lui sera sauvé. ».
Selon Hugh Clarke (Carme), « les origines de la dévotion du scapulaire se trouvent dans le désir des laïcs durant le Moyen Âge d'être étroitement associés à l'Ordre du Carmel et à sa spiritualité. » Il était de coutume pour les laïcs qui appartenaient à une confrérie, fraternité ou un tiers-ordre affilié à un ordre religieux de porter un signe d'appartenance, souvent une partie dérivée de l'habit religieux comme une corde, un manteau ou un scapulaire. Pendant une partie de leur histoire, les membres du tiers-ordre carmélitain portaient le même manteau blanc que les frères Carmes, voire la tenue complète des Carmes. Le petit scapulaire marron et la promesse de Marie de salut pour son porteur, ont commencé à être diffusés aux laïcs dans la forme actuellement connue par Giovanni Battista Rossi, prieur général des carmes 1564 à 1578.
La première forme de promesse liée au scapulaire indique simplement que les porteurs du scapulaire, généralement des Carmes, seront sauvés. En premier lieu, cela signifiait que les religieux carmes resteraient fidèles à leur vocation. Plus tard, le petit scapulaire s'est répandu chez les laïcs comme un sacramental. La nature de l'aide spirituelle associée au Scapulaire a ensuite été décrite plus en détail et plus précisément. Une formulation traditionnelle de la Promesse Scapulaire est « Prenez ce Scapulaire. Quiconque meurt en le portant ne souffrira pas du feu éternel. Ce sera un signe de salut, une protection lors du danger et un gage de paix. »
Le scapulaire doit être composé de deux pièces de tissu marron fixées à un lien et posée pour l'une sur la poitrine, et pour l'autre posée sur son dos. Ces pièces sont rejointes par les deux liens qui passent sur chaque épaule, d'où le mot « scapulaire »(omoplate). Les images cousues sur le scapulaire sont facultatives. Dans le passé, le scapulaire devait être à 100 % en laine, mais ce n'est plus nécessaire, les habits des religieux carmes sont maintenant généralement faits d'autres matériaux plus durables et moins coûteux. Il est normalement porté sous les vêtements, mais non épinglé aux vêtements.
source: Wikipedia sous la rubrique Scapulaire de Notre-Dame du Mont-Carmel.
En ce qui a trait à Château-Richer, la confrérie est établie dans l'église locale par le curé Thomas Morel. La confrérie regroupe une centaine de membres dont Claude Auber, Marin Boucher, Jacques François, Guillaume Thibault, Zacharie Cloutier père, Zacharie Cloutier fils, Claude Poulin, Jean Cloutier, Jean Cochon fils, Simon Guyon, Jean Gagnon, Nocilas Huot. Des noms de membres sont inscrits au registre jusqu'en 1870.
Source: Buteau, Lise (2005). « Château-Richer, Terre de nos ancêtres en Nouvelle-France », page 125
De discussions avec des anciens du village on apprend que le scapulaire était encore porté par plusieurs au XXe siècle.