La communauté des Soeurs du Bon-Pasteur est créée à Québec en 1850 par Marie-Josephte Fitzbach. Elle se consacre principalement aux femmes démunies, comme les prisonnières, les filles-mères et les orphelines. Elle s'occupe également de l'enseignement aux enfants défavorisés.
En 1850, Marie-Josephte Fitzbach et Mary Keogh fondent l'asile Sainte-Madeleine à la demande de Mgr Pierre-Flavien Turgeon, alors archevêque de Québec, et de George Manly Muir, membre de la Société de Saint-Vincent-de-Paul. Le refuge sert à l'accueil et à la réhabilitation des ex-prisonnières. Au cours de la première année d'existence de l'asile, six femmes y oeuvrent : Marie-Anne Angers, Marie-Zoé Blais, Esther Ouimet, Angèle Lacroix, Éléonore Thivierge et Marie-Anne Fiset. En 1852, Marie-Josephte Fitzbach y intègre deux classes pour jeunes filles, une française et une anglaise. Deux ans plus tard, elle fait ériger la maison Bon-Pasteur, un refuge pour femmes enceintes non mariées. En 1855, Marie-Josephte Fitzbach et ses compagnes forment officiellement une communauté religieuse, les Servantes du Coeur-Immaculé de Marie. Elles sont toutefois nommées par la population Soeurs du Bon-Pasteur, d'après le nom d'une de leurs oeuvres. Marie-Josephte Fitzbach prend le nom de soeur Marie du Sacré-Coeur et devient la première supérieure de la communauté de 1856 à 1859.
Les Soeurs du Bon-Pasteur de Québec poursuivent l'administration des oeuvres caritatives déjà établies et organisent des visites aux prisonnières. Leur chapelle, construite de 1866 à 1868, dessert non seulement leurs membres et leurs protégées, mais aussi les résidants du quartier qui n'ont pas d'église paroissiale. La communauté ouvre sur la rue Saint-Amable une école pour les élèves défavorisés du quartier Saint-Louis (1860), appelée maison Sainte-Famille, ainsi qu'une maison de réforme pour les délinquantes (1870). Elle fonde l'hospice de la Miséricorde en 1874, une maternité où l'Université Laval établit une clinique d'obstétrique quatre ans plus tard. En 1895, les Soeurs du Bon-Pasteur s'entendent avec le gouvernement pour que les femmes commettant un premier crime aient le choix entre un séjour en prison ou un séjour à la maison Sainte-Madeleine. Elles fondent le pensionnat Saint-Jean-Berchmans pour garçons en 1898. En 1901, elles ouvrent l'hospice Bethléem pour recueillir les bébés nés hors mariage et destinés à l'adoption. Sept ans plus tard, l'oeuvre déménage sur le chemin Sainte-Foy et prend le nom de crèche Saint-Vincent-de-Paul. L'hôpital de la Miséricorde y est annexé en 1929. En 1931, les Soeurs du Bon-Pasteur dirigent le refuge Notre-Dame-de-la-Merci, une prison pour femmes, rebaptisé maison Gomin en 1968. Avec la prise en charge des services sociaux et des soins de santé par le gouvernement, la communauté ferme plusieurs de ses oeuvres caritatives, dont l'hôpital de la Miséricorde et la crèche Saint-Vincent-de-Paul en 1972.
Les Soeurs du Bon-Pasteur développent leurs oeuvres sociales et éducatives dans d'autres villes du Québec et du Canada. Elles ouvrent plusieurs maisons autour de la ville de Québec, mais aussi dans les régions du Bas-Saint-Laurent (1860), de Chaudière-Appalaches (1863), du Saguenay-Lac-Saint-Jean (1864), de la Mauricie (1870), de la Beauce (1881) et du Nord-du-Québec (1954), de même que dans les provinces de l'Ontario (1938) et de la Colombie-Britannique (1952). Les Soeurs du Bon-Pasteur s'installent également aux États-Unis à partir de 1882 et s'établissent plus tard au Basutoland (Lesotho,1935), en Afrique du Sud (1950), sur l'île de la Grande Comore (1957), en Tunisie (1965), au Rwanda (1967), en Haïti (1969), au Zaïre (1971), au Tchad (1972) et au Brésil (1973).
Aujourd'hui, la communauté est divisée en deux provinces religieuses, l'une à Québec et l'autre à Saguenay. Elle continue d'aider les femmes démunies du Canada, des États-Unis, de l'Amérique du Sud et de l'Afrique.
Ce sera en 1870 que les soeurs du Bon-Pasteur ouvriront un nouveau couvent à Château-Richer. Mais le manque d'entretien des lieux amène les soeurs à sérieusement menacer de quitter le couvent en 1890. Cette menace sera mise de l'avant en juillet 1890. On passera alors à une période durant laquelle l'enseignement se fera par des professeurs laïcs. Les soeurs du Bon-Pasteur ne reviendront jamais à Château-Richer.
Source: A. Répertoire du patrimoine culturel du Québec sous la rubrique "Soeurs du Bon-Pasteur".
B. Buteau, Lise (2005). « Château-Richer, Terre de nos ancêtres en Nouvelle-France », pages 344-349