Robert Conroy, un immigrant d’Irlande du nord et un des entrepreneurs les plus énergiques à s’installer à Aylmer dans les années 1830, fit construire cet hôtel, nommé au départ Auberge Conroy. La construction daterait, selon l’inventaire des bâtiments historiques du Canada, de 1834, ou selon d’autres opinions de 1838 ou 1841. Chose certaine, selon une annonce parue dans le Bytown Gazette, l’hôtel était bien en activité en 1841.
L’Hôtel British est le plus vieil hôtel toujours en activité à l’ouest de Montréal. Ce bâtiment de style géorgien de deux étages et demi est un très bel exemple de construction en pierres. Ce qui démarquait le British des autres hôtels, est notamment ses murs construits avec quatre pieds d’épaisseur afin de protéger les clients de la rigueur du froid canadien. Remarquez aussi le toit orné de nombreuses lucarnes dans un style québécois. L’auberge originale constituait la partie ouest de l’édifice actuel. Une annexe est ajoutée en 1850 avec au milieu son impressionnante porte cochère qui accueillait calèches et carrioles.
Au-delà de son architecture exemplaire, l’Hôtel British est au cœur de la vie sociale et politique des aylmerois depuis sa construction. Considéré à l’époque comme le centre des affaires de la ville, il a accueilli des personnalités déterminantes dans l’histoire canadienne, comme John A. MacDonald, et été témoin d’évènements significatifs dans l’histoire d’Aylmer, tel que la réunion du premier conseil de ville en 1847. Après la deuxième guerre mondiale, le British était l’endroit où tous se rassemblaient pour leurs célébrations familiales et pour assister à des spectacles de musiques.