Les cimetières de Château-Richer

Les cimetières

Source : Centre de Généalogie, des Archives et des Biens Culturels de Château-Richer


Cimetière de l'avenue Royale (1995)

Source: Centre de Généalogie, des Archives et des Biens Culturels de Château-Richer

Le calvaire du cimetière

Source: Centre de Généalogie, des Archives et des Biens Culturels de Château-Richer

Le cimetière du cap à Château-Richer

L'un des plus anciens plans conservés du cimetière et du complexe religieux a été produit le 19 septembre 1829 par l'arpenteur Nicolas Lefrançois. Par ses écrits on constate que le cimetière se trouve en grande partie du côté nord-est de la première église. Les plans confirment que la première église comprenait deux clochers. Une infime partie de terre le long du mur sud-ouest de l'église était alors réservée aux enfants morts sans la grâce du baptême, aux inconnus et aux cas litigieux de l'époque, tels les suicidés et les non-pratiquants.

La construction d'une nouvelle église en 1866 prévoit d'empiéter sur une partie du terrain du cimetière. la démolition de la première église chambarde également la disposition des corps inhumés tant le long des murs de ladite église que dans sa crypte. La réglementation de l'époque incite les marguilliers et les francs-tenanciers de la paroisse à faire une demande formelle auprès des autorités diocésaines pour l'exhumation des corps concernés. 

La permission d'exhumation est accordée "pourvu que l'on tienne un état exact des corps ainsi exhumés sans omettre les noms des défunts autant que l'on pourra s'en assurer".

À cette époque, le cimetière et les enterrements revêtaient un caractère social distinct selon l'appartenance à une classe sociale particulière. Il y avait la crypte, le cimetière et le cimetière réservé. La crypte pour les plus privilégiés, le cimetière pour les baptisés et le cimetière réservé pour les enfants morts sans la grâce du baptême. Il y avait enfin les classes d'enterrements: enterrement de première classe, enterrement de deuxième classe, enterrement de troisième classe. Le choix des parures et des ornementations était l'un des éléments distinctifs entre les catégories d'enterrement. 

Le 17 juin 1888, le conseil de fabrique autorise l'agrandissement du cimetière se trouvant toujours sur le côté nord-est de l'église. Mais quelques années plus tard en 1906, la question de l'hygiène préoccupe grandement le Conseil d'hygiène de la province de Québec.  Ce dernier mandate le médecin J.N. Bonnier de faire une inspection en règle du cimetière de Château-Richer et de produire des recommandations quant à un éventuel terrain visant l'agrandissement du cimetière.  

Il se trouve que la couche de terre se trouvant sur le promontoir est mince et ne permettrait plus d'agrandir le cimetière actuel sans avoir à dynamiter et à remblayer. Les choses piétines de nombreuses années mais la situation devient critique car il manque cruellement de place dans les limites du cimetière actuel. Il faut agir et trouver un autre site permettant d'ensevelir les dépouilles. Au prône du 18 septembre 1918, le curé Leclerc explique clairement la situation du cimetière situé tout près de l'église. Malgré son réaménagement en 1907, l'emplacement est encore trop petit. Il faut donc envisager l'agrandir ou en établir un nouveau. À cet effet, une ordonnance est prononcée par l'archevêque Roy enjoignant la paroisse d'amorcer les travaux nécessaires. L'ordonnance prévoit également la fermeture du cimetière actuel au mois de septembre suivant.

En guise d'encouragement pous ses troupes, l'abbé Leclerc lors d'un prône déclare:    "Le cimetière est pour vous, non pour moi. Si au mois de septembre prochain vous n'avez pas de cimetière nouveau, il faudra aller enterrer vos morts dans les paroisses voisines". 

La fermeture du cimetière se fait graduellement à partir de l'ouverture du nouveau cimetière sur l'avenue Royale. Des années 20 jusqu'en 1994 le cimetière reste inchangé mais en 1994, il est réouvert pour accueillir les défunts incinérés. Un espace délimité est consacré à ces paroissiens.  

Source: Buteau, Lise (2005). « Château-Richer, Terre de nos ancêtres en Nouvelle-France », pages  99, 100-104, 106

Le cimetière sur l'avenue Royale à Château-Richer

Le 16 août 1919, le cardinal Bégin prononce le décret autorisant la construction d'un nouveau cimetière à Château-Richer. 

Les travaux pour l'établissement du nouveau cimetière de l'avenue Royale commencent en 1919 et vont bon train. Le curé Leclerc ne sait plus cacher sa hâte de procéder à la bénédiction du nouveau cimetière. La bénédiction officielle a lieu le 24 octobre 1920 par Mgr Roy en présence du cardinal Bégin. La croyance populaire laisse croire que la première inhumation dans le nouveau cimetière s'est déroulée le 15 décembre 1920, à l'occasion du décès d'Adélard Marcotte, jadis meunier au moulin du Petit-Pré.

L'ouverture du nouveau cimetière, le 14 novembre 1920 provoque la fermeture graduelle du cimetière ancien de Château-Richer. Les personnes qui y possédaient toujours un lot y sont inhumées certes. Par contre les nouvelles acquisitions de lots sont localisées dans le nouveau cimetière. 

le 8 octobre 1921, le curé Leclerc reçoit une réponse positive des autorités du Séminaire à l'effet d'obtenir un permis général d'exhumation des corps inhumés dans l'ancien cimetière pour les réinhumer dans le nouveau. Il semble que l'on n'ait pas donné suite au permis d'exhumation. Les stèles demeurent à leur place et les archives ne parlent pas d'exhumations nombreuses afin de relocaliser les corps de l'ancien au nouveau cimetière.

Ouvert depuis 1920, 35 ans s'écoulent avant que le cimetière laisse entrevoir un manque d'espace pour l'inhumation des défunts. Le 11 juin 1965, le Conseil de fabrique acquiert un terrain voisin appartenant à Philippe Huot. Il faudra de nombreuses années pour compléter ce projet d'agrandissement qui se terminera en 1973.

Source: Buteau, Lise (2005). « Château-Richer, Terre de nos ancêtres en Nouvelle-France », pages 104-106

INSTALLATION DU CALVAIRE
%u200B%u200B%u200B%u200B%u200B%u200B%u200BLa fabrique tient mordicus à faire ériger un calvaire en plein coeur du nouveau cimetière.  À un point tel que ses représentants auront l'autorisation de la propriétaire de l'emplacement convoité de faire un échange des lots. L'exhumation d'un couple est ainsi nécessaire.

À l'été 1974, le fameux calvaire et sa croix sont érigés grâce au bénévolat des paroissiens et des entreprises locales, symbolisant un objet de grande fierté. Le monument règne sur le cimetière et sur ses occupants. L'été suivant, viennent s'y greffer trois personnages: Saint Jean, Notre-Dame des Sept-Douleurs et Marie Madeleine. 

Source: Buteau, Lise (2005). « Château-Richer, Terre de nos ancêtres en Nouvelle-France », page 106

INSTALLATION DU CALVAIRE
%u200B%u200B%u200B%u200B%u200B%u200B%u200BLa fabrique tient mordicus à faire ériger un calvaire en plein coeur du nouveau cimetière.  À un point tel que ses représentants auront l'autorisation de la propriétaire de l'emplacement convoité de faire un échange des lots. L'exhumation d'un couple est ainsi nécessaire.

À l'été 1974, le fameux calvaire et sa croix sont érigés grâce au bénévolat des paroissiens et des entreprises locales, symbolisant un objet de grande fierté. Le monument règne sur le cimetière et sur ses occupants. L'été suivant, viennent s'y greffer trois personnages: Saint Jean, Notre-Dame des Sept-Douleurs et Marie Madeleine. 

Source: Buteau, Lise (2005). « Château-Richer, Terre de nos ancêtres en Nouvelle-France », page 106

Texte de la narration

Papi : J’aimerais vous parler des cimetières de Château-Richer, car nous approchons du 7805, avenue Royale et nous avons un cimetière sur notre gauche. 

Papi : Le mot cimetière vient du bas latin cimiterium et du latin classique
coemeterium qui est un emprunt du grec Koimêtêrion qui signifie lieu pour dormir, dortoir. C’est donc une façon gentille de dire qu’à la mort, on nous emmène dans un lieu de repos pour y dormir.

Guillaume : Wow, tu connais le latin Papi ?

Papi : Un peu, quand j’étais jeune on apprenait le latin et le grec pour connaître les racines de notre langue.  Souvent, dans un cimetière, on enterre à proximité tous les membres d’une famille, un peu comme dans un dortoir familial.

Papi : Dès la construction de la première église, un cimetière a été construit à l’extérieur, sur le côté nord-est. On retrouvait aussi un petit cimetière sur le côté sud-ouest de l’ancienne église. Avez-vous une idée pourquoi la fabrique aurait mis en place deux cimetières, un grand et un petit cimetière isolé du grand?

Guillaume : Pour enterrer les chiens ou les chats ? 

Papi : Non, Guillaume, bel essai, mais ce n’est pas ça. Dans la pratique catholique de  l’époque, les enfants qui n’avaient pas été baptisés ne pouvaient pas être enterrés dans le grand cimetière. On enterrait aussi dans le petit cimetière les inconnus dont on ne connaissait pas la religion, les suicidés, les non-pratiquants et les excommuniés.

Delphine : Papi, pourquoi les gens qui se suicidaient n’étaient pas enterrés avec tout le monde ? 

Papi : Eh bien, Delphine, pour l’Église catholique, la vie est donnée par Dieu ainsi elle ne nous appartient pas. Aux yeux des croyants, on n’a donc pas le droit de s’enlever la vie. C’est à Dieu et à lui seul que revient ce droit. À l’époque, ceux qui se suicidaient n’avaient donc pas accès à une sépulture ecclésiastique au cimetière des justes, mais les choses ont changé aujourd’hui.

Papi : Revenons à nos moutons. On parlait bien du cimetière de l’église. Eh bien, avec la reconstruction de l’église en 1866, il a fallu déplacer les dépouilles de plusieurs sépultures qui bordaient les murs de l’ancienne église vers d’autres sites du cimetière. En 1888, l’espace disponible était devenu restreint et avant de manquer d’espace, il fallait trouver une solution de rechange. 

(Cimetière de l’Avenue Royale)
Papi : La première solution était d’agrandir le cimetière près de l’église, mais la couche de terre dans certaines zones était insuffisante et il aurait fallu faire sauter à la dynamite une longue crête rocheuse. Malgré ces difficultés, les paroissiens étaient peu enclins à déplacer le cimetière ailleurs que sur le promontoire. Il aura fallu attendre jusqu’en 1919 pour que l’on se décide enfin à acheter un terrain de M. François-Xavier Laplante situé le long de l’avenue Royale où nous nous trouvons actuellement. Avec les années, l’espace a encore manqué dans ce nouveau cimetière. En 1965, un lot adjacent a été acheté par le conseil de fabrique. Des travaux ont été entrepris de 1972 à 1974 pour rendre le site conforme afin d’y enterrer des morts. 

Papi : Petite histoire intéressante, les marguillers de l’époque tenaient mordicus à construire un « calvaire ». Vous savez ce qu’est un calvaire ?

Guillaume : Non papi

Delphine : J’entends souvent papa ou maman dire « C’était un calvaire » pour représenter une période ou un événement difficile qu’ils ont vécu. 

Papi : Eh bien, tu verras qu’il y a un lien avec notre histoire ici. On trouve une colline près de Jérusalem qui se nomme le mont Calvaire où Jésus de Nazareth aurait été crucifié. On a donc repris le nom du lieu de la crucifixion « le mont calvaire » pour en faire une représentation de la crucifixion. C’est souvent un monument catholique que l’on retrouve dans un cimetière. Il représente la souffrance entourant la crucifixion. Tu vois, Delphine, que ce que tu as dit était juste. L’expression "vivre un calvaire" est synonyme de vivre une grande souffrance.

Papi : Alors, vous voyez cette croix, bien au centre du cimetière ? Eh bien, c’est le calvaire de Château-Richer. 

Extrait de
Histoire et légendes de Château-Richer | Circuit de 9,4 km

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Présenté par : Ville de Château-Richer

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