Quatre ans avant l’arrivée de Moseby, le Haut-Canada a adopté une Loi sur les Criminels Fugitifs ce qui a permis que n’importe qui dans le Haut-Canada soit extradé pour être jugé s’ils étaient accusés d’avoir commis un crime très grave dans un autre pays.
En août 1837, l’ancien maitre de Solomon, David Castleman, est arrivé à Niagara avec un mandat d’arrêt pour Moseby et une demande d’extradition pour subir son procès à Kentucky. Castleman a juré devant un Juge de Paix de Niagara que le 14 mai 1837, Solomon Moseby a volé son cheval. Un mandat a été émis à Niagara pour l’arrestation de Moseby et il fut emprisonné.
Pour Moseby, ceci signifiait qu’il serait remis en esclavage. Les Afro-Canadiens à Niagara craignaient les grandes implications de cette situation puisque beaucoup d’entre eux ont fui l’esclavage eux-mêmes. Si Moseby allait être retourné aux États-Unis pour son procès pour des crimes desquels il fut accusé, tout fugitif vivant au Canada pourrait être accusé faussement et extradé. Les habitants, Noirs et Blancs, dans la Ville et au Canton de Niagara ont écrit au Lieutenant-Gouverneur demandant qu’il ne signe pas les documents d’extradition.
Les nombres varient selon les sources, mais entre 200 et 400 Afro-Canadiens se sont rassemblés pour protester à la prison. (La population Noire résidente à Niagara à cette époque fut environ 400). C’était une manifestation pacifique, dans laquelle les femmes avaient un rôle principal. Le plan de départ était de recueillir assez d’argent pour couvrir le coût du cheval et d’obtenir la levée des accusations contre Moseby. Mais, le 12 septembre l’ordre d’extradition arriva, aussitôt Moseby fut remis aux autorités Américaines.
A fur et à mesure que le wagon avec Solomon Moseby quittait la cour de la prison, Herbert Holmes, un des dirigeants et un enseignant local, a saisi les rênes d’un des chevaux. Un autre sympatisant, Jacob Green a poussé une traverse de clôture dans la roue pour arrêter le wagon. Ensuite Chérif McLeod a donné l’ordre de tirer. Holmes a été fusillé et Green fut poignardé avec une baïonnette. Ils sont morts de leurs blessures. Deux autres ont été gravement blessés. Durant la bagarre, Moseby s’est enfui. Plusieurs ont été arrêtés mais seulement six hommes Noirs et quatre blancs ont subi des procès. La plupart des émeutiers mâles ont été accordé leur liberté s’ils servaient dans la milice, qui était formée pour arrêter la rébellion du Haut-Canada.
Solomon Moseby ne se sentait plus en sécurité au Canada alors il est allé en Angleterre, mais selon un résident de Niagara il a fini par revenir et a habité avec sa femme à St. Catharines et à Niagara. Le cas de Moseby a signalé une lacune importante quant à la Loi sur les Criminels Fugitifs de 1833 : une extradition pourrait mener à une peine dans un autre pays qui dépasserait ce qu’ils recevraient au Canada pour le même crime. Encore aujourd’hui ce cas a aidé à établir des politiques d’extradition Canadiennes et les politiques relatives aux réfugiés qui sont encore utilisées aujourd’hui.