Papi : Marchons à nouveau vers l’arrière de l’Église. Si vous regardez au fond et sur la gauche que voyez-vous ?
Guillaume : On dirait une petite chapelle dans le renfoncement sur le côté de l’église ?
Papi : C’est presque ça Guillaume.
Delphine : Papi, je vois un bassin en marbre dans cette chapelle, je crois que c’est un bassin utilisé lors des baptêmes.
Papi : Bravo Delphine, tu as raison, cet espace est en fait le baptistère de l’église, alors parlons un peu du baptême.
LE BAPTÊME
Papi : Le baptême est un des sept sacrements de l’Église catholique. Il est, pour le croyant, le début de la vie. Il fut un temps où tout le corps était immergé dans l’eau lors du baptême. Cette pratique existe encore aujourd’hui à certains endroits, mais ici le baptême se fait en versant un peu d’eau sur la tête du fidèle, dans la grande majorité du temps sur la tête d’un bébé.
Bon, pour l’emplacement du baptistère maintenant ; à plusieurs endroits en Europe, le baptistère est isolé de l’église ou de la cathédrale. Vous pouvez voir un exemple sur cette photo. Si le baptistère n’est pas isolé de l’église, on le place souvent au coin nord-ouest, comme ici. Cette tradition célèbre la sortie de l’ombre humide du nord-ouest à la chaude lumière du sud et de l’est par le baptême. Le fait d’avoir placer le baptistère à l’arrière et sur la gauche de l’église tente donc d’imiter cette ancienne pratique.
FONTS BAPTISMAUX
Papi : Maintenant vous voyez ce bassin sur pied fait de marbre? On appelle cela la cuve baptismale ou aussi les fonts baptismaux. Cette cuve était utilisée lors du sacrement du baptême. On pratiquait alors une effusion sur la tête du fidèle ce qui veut dire que de l’eau était versé sur la tête du baptisé. Et bien, l’eau utilisée pour ce rite est bénite, mais elle se devait à une certaine époque de l’être exclusivement durant la Veillée Pascale le Samedi Saint.
Il fallait donc que chaque église garde une réserve suffisante de cette eau précieuse pour permettre aux prêtres d’effectuer les baptêmes tout au long de l’année. C’est pourquoi vous pouvez voir ce réservoir blanc tout au fond dans lequel on gardait cette eau bénite. Le prêtre pouvait prendre un peu d’eau par la champleure pour en verser ensuite dans la cuve baptismale en préparation des baptêmes qui étaient célébrés ici à l’église.
On pratiquait à l’époque la cérémonie du baptême ici même à l’arrière de l’église pour ensuite inviter la personne ou l’enfant à entrer dans sa nouvelle maison, dans la maison de Dieu. À la vérité, aujourd’hui le prêtre béni l’eau au moment même du baptême et la cérémonie se fait à l’avant de l’église. Ce baptistère n’est donc plus utilisé pour cette fonction.
LE CONFESSIONNAL – LA CONFESSION
Guillaume :Papi, mon copain Michel m’a parlé de la pratique de rencontrer un prêtre pour lui raconter ses mauvais coups.
Papi : Et tu veux en savoir plus long sur ce sujet ?
Guillaume : Et bien je ne comprends pas bien pourquoi il faut parler à un prêtre de ses mauvais coups.
Papi : Ce que tu me décris se réfère à un des sacrements de l’Église Catholique à savoir la confession. Autrefois on nommait ce sacrement le sacrement de pénitence mais récemment, il a été renommé sacrement de réconciliation.
Delphine : C’est donc l’action des fidèles qui vont confesser leurs péchés au prêtre, non ?
Papi : C’est bien ça, mais tu dois savoir que cette pratique n’est pas écrite dans la Bible. En fait, la pratique de se confesser a commencé au IIIe siècle après J-C. À cette époque, la confession est publique, se fait pour des péchés graves. Au VIe et VIIe siècle sous l’influence des moines Irlandais, le prêtre entend alors la confession en privé et donne une pénitence proportionnée à la faute. On se confesse alors plusieurs fois dans une vie.
À partir du XVIe siècle, le concile de Trente de 1545 réaffirme la nécessité de se confesser au moins une fois l’an. On garantit aussi à cette époque l’anonymat du pénitent, c’est-à-dire que l’information partagée avec le prêtre ne sera pas divulguée à quiconque.
Guillaume : Mais Papi, pourquoi se confesser ?
Papi : Tu poses là une excellente question Guillaume. La réconciliation exige du croyant qu’il identifie ses fautes et qu’il ressente de la contrition, c’est-à-dire du regret pour ses fautes. Ensuite, il faut confesser à un prêtre ses péchés et être pénitent, à savoir réparer le mal qui a été fait. Finalement, on peut recevoir l’absolution, le pardon de Dieu, la réconciliation avec Dieu.
Papi : Pendant longtemps la confession se faisait dans un confessionnal, à l’abri des regards. Regardez à l’arrière de l’église. Vous pouvez voir sur la droite ce grand meuble de bois avec des portes. Et bien le prêtre entrait dans le cubicule du centre et deux fidèles pouvaient alors entrer, un à sa gauche et l’autre à sa droite pour être confessé.
J’ai apporté plusieurs photos de confessionnaux pour vous montrer. Aujourd’hui, la pratique se fait généralement ouvertement, sans avoir à se cacher derrière des portes. Le prêtre rencontre la personne un peu à l’écart pour permettre à la confession de se faire en privé.
Guillaume : Papi, si le croyant révèle qu’il a fait des choses très mal comme des crimes, est-ce que le prêtre doit en avertir la police ?
Papi : Tu amènes là un sujet très sensible Guillaume. Pour l’Église Catholique et selon le droit canonique, le secret de la confession est absolu et ne souffre pas d’exception sous peine d’excommunication pour le prêtre qui ne respecterait pas le secret.
Mais il y a beaucoup de pression qui sont faites dans plusieurs pays afin de forcer l’Église Catholique à révéler certains faits obtenus par une confession qui dénote des agissements de nature criminelle. Mais jusqu’à maintenant, cette force de loi liée au secret de la confession reste en place. La divulgation d’informations n’est pas permise encore aujourd’hui.
EUCHARISTIE
Guillaume : Papi c’est quoi l’Eucharistie ?
Papi : Et bien Guillaume, l’Eucharistie est un autre sacrement qui a été institué par Jésus-Christ lui-même au moment de son dernier repas avec les douze apôtres. Ce dernier repas a pris différents noms comme la Cène ou la communion.
Pendant qu’ils mangeaient, Jésus a prit du pain, rendit grâce, le rompit et le donna à ses disciples en disant : « Prenez, et mangez en tous : ceci est mon corps livré pour vous ». Il prit ensuite la coupe de vin, il rendit grâce et la donna à ses disciples en disant : « Prenez, et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l’Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. Vous ferez cela, en mémoire de moi. »
Par cette phrase Guillaume tu peux voir que Jésus savait déjà qu’il allait mourir en versant son sang mais qu’il allait surtout mourir pour le pardon des péchés des hommes. Alors l’Eucharistie est un sacrement qui est pratiqué dans la religion catholique afin de louanger Dieu. C’est aussi pour les fidèles un moment pour se remémorer la mort de Jésus qui s’est donné en sacrifice pour le salut des hommes et qui par la suite est ressuscité. L’Eucharistie est donc une célébration durant laquelle le pain et le vin deviennent le corps et le sang du Christ qui ont été offert en sacrifice sur la croix. Tu me suis toujours ?
Guillaume : Oui papi
Papi : Bon, lors de cette célébration, le prêtre bénira des hosties ainsi qu’une coupe de vin. Alors Guillaume, que représentent les hosties et le vin ?
Guillaume : Et bien le corps et le sang du Christ ?
Papi : Bravo ! Bon après cette bénédiction, le prêtre s’avancera et offrira une hostie à chacun des fidèles.
Delphine : Mais papi, est-ce que ça veut dire que les fidèles mangent le corps de Dieu?
Papi : Pas exactement Delphine, je vois plutôt la communion comme le partage d’un repas, le partage du dernier repas de Jésus avec ses apôtres.
EUCHARISTIE – VIN ROUGE OU VIN BLANC
Papi : Mais dites-moi les enfants, est-ce qu’on utilise du vin rouge ou du vin blanc pour l’Eucharistie?
Delphine : Je pencherais vers le vin rouge car on tente de représenter le sang du Christ non?
Papi : Le lien que tu fais est fort et même très fort Delphine mais depuis un certain temps les prêtres peuvent aussi utiliser du vin blanc. Si le vin est partagé avec les croyants lors de la célébration Eucharistique, on choisit généralement un vin liquoreux donc un peu sucré qui plaira à tous.
LES FUNÉRAILLES - LA CRÉMATION
Papi : Jusqu’ici nous avons parlé de différents sacrements de l’Église Catholique. J’aimerais maintenant vous parler des rites funéraires. Pour le Christianisme, les rites funéraires ont beaucoup évolué avec le temps. Je crois que vous savez que le corps de Jésus, suite à sa crucifixion et à sa mort a été mis dans un tombeau.
À cette époque les morts étaient souvent enterrés dans des espaces funéraires, dans des coffrages en bois ou en pierre. Avec le temps les villes définissent des nécropoles urbaines, des cimetières donc pour y enterrer les morts. Lors de la fondation de Château-Richer il n’est donc pas surprenant de voir qu’un cimetière a été établi au nord de l’église. Il n’est pas non plus surprenant de voir qu’une crypte sous l’église ait été construite pour y enterrer les gens plus fortunés.
Pour la cérémonie funéraire maintenant. Cette cérémonie suit des étapes spécifiques. On veut transmettre un message d’espérance, une promesse d’une vie calme et paisible dans l’au-delà. C’est aussi un moyen de rendre un dernier hommage au défunt par la présence des proches.
Papi : Notez les enfants que la cérémonie funéraire comporte plein de symboles et rites provenant du passé. Le prêtre met en œuvre quatre rites importants dont celui de la lumière avec le positionnement de cierges allumés qui encadre le cercueil et qui rappelle l’image du Christ ressuscité, le rite de la croix qui rappelle aux catholiques la souffrance du Christ avant sa mort sur la croix preuve d’amour pour les hommes, le rite de l’encensement qui parfume la cérémonie et reste un signe de respect pour le défunt.
C’est aussi par cette fumée un symbole de la prière qui monte vers Dieu et de l’âme qui monte vers les cieux. Finalement le rite de l’aspersion qui consiste à bénir le cercueil avec de l’eau bénite rappelant aux chrétiens leur propre baptême.