Sainte Marguerite d'Youville

Sa vie et son œuvre

Marie Marguerite Dufrost de la Jemmerais, fille de Christophe Dufrost Écuyer Sieur de la Jemmerais et de Marie-Renée Gaultier de Varennes, est née à Varennes le 15 octobre 1701. Elle est baptisée le 16 octobre, date à laquelle elle est célébrée. Petite-fille du premier seigneur de Varennes, Marguerite fait partie de la bourgeoisie de la Nouvelle-France. Cependant, sa famille se retrouve appauvrie lors du décès de son père, en 1708. Cette situation la rend sensible aux besoins des démunis. En 1712, elle entre au couvent des Ursulines de Québec, mais revient aider sa famille deux ans plus tard.

En 1722, Marguerite épouse le marchand François d’Youville (1700-1730), à Montréal. Ce dernier décède en 1730, laissant ses dettes à sa femme enceinte et à ses deux enfants. Dès lors, la jeune veuve doit travailler pour subvenir à ses besoins. Malgré ses propres difficultés, elle accueille les pauvres et soigne les malades. D’autres femmes se joignent à elle, investies du même esprit charitable. Solidairement, elles prononcent des vœux, en 1737, visant à vivre ensemble dans la plus grande simplicité pour se consacrer au bien-être des pauvres. Elles fondent ainsi la congrégation des Sœurs de la charité de Montréal de l’Hôpital général, fondation qui a d’abord lieu dans le secret.

S’éloignant de la bourgeoisie canadienne-française pour se rapprocher des miséreux, Marguerite d’Youville est la cible de commérages : les sœurs sont dites grises, c’est-à-dire ivres. Ces médisances font référence à la contrebande d’alcool à laquelle s’affairait son mari et au fait que les religieuses utilisent de l’alcool dans la préparation des médicaments pour soigner les nécessiteux.

En 1747, Marguerite d’Youville assure la direction de l’Hôpital général des Frères Charon, qui est en faillite. Elle y déménage avec six associées et huit pensionnaires. Lors de l’épidémie de variole de 1755, l’hospice, qui accueille alors les pauvres, les filles perdues et les enfants abandonnés, se transforme en véritable hôpital. La même année, la congrégation est officiellement approuvée. Graduellement, les mauvaises langues font place à l’appui et à la reconnaissance. Marguerite d’Youville décède en 1771, à Montréal.

Sa canonisation débute en 1890 lorsque le pape Léon XIII introduit sa cause. En 1957, deux miracles lui sont reconnus. Le pape Jean XXIII la béatifie en 1959 et lui donne le nom de Mère à la charité universelle. Marguerite d’Youville est finalement canonisée en 1990 par le pape Jean-Paul II, devenant alors la première femme née en sol canadien à être déclarée sainte.

Crédit photo : François Rivard

La chapelle funéraire

Depuis 2010, le croisillon du transept gauche de la basilique Sainte-Anne accueille un ensemble unique : la chapelle funéraire de sainte Marguerite d’Youville (1701-1771). L’aménagement est conçu par le Comité d’art sacré du diocèse de Saint-Jean–Longueuil afin de recevoir les restes de la sainte, événement qui a lieu le 9 décembre 2010.

L’ensemble se compose de trois éléments principaux : une statue de sainte Marguerite d’Youville, son tombeau et une croix de procession en argent. La sculpture représente la religieuse tenant une fleur brisée dans ses mains, illustrant la charité et la compassion dont elle fait preuve envers les démunis. Les couleurs du tombeau rappellent l’habit des Sœurs grises.

La croix, fondue en Italie, reproduit la croix de profession reçue par Marguerite d’Youville lors de la reconnaissance de sa communauté, en 1755. Finalement, la gerbe de marguerites en bronze, du sculpteur Jean-Pierre Busque (1947- ), symbolise le rayonnement de cette sainte et la popularité de son œuvre à travers les frontières et les époques.

Crédit photo : François Rivard

Extrait de
Le patrimoine religieux de Varennes

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Présenté par : Ville de Varennes

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