Le calvaire de Varennes

Une histoire nébuleuse

Les récits varient, mais l’histoire du calvaire de Varennes débute vers 1774, lorsque Michel Brisset est payé pour la réalisation d’un calvaire. Telle version raconte qu’il a sculpté une simple croix placée sous un abri, alors que telle autre variante parle d’un Christ en croix. Quoi qu’il en soit, le calvaire est renversé par le vent en 1828. L’année suivante, la paroisse confie la construction du calvaire actuel au menuisier Ubaldin Richard (1781-après 1829). En 1850, d’autres travaux ont lieu. Il semble alors que la fabrique acquiert deux sculptures de Louis-Thomas Berlinguet (1790-1863), que Victor Bourgeau exécute les plans de l’édicule et que le Christ de Brisset est transformé en mauvais larron.

Depuis 1960, l’ensemble a subi plusieurs travaux d’entretien et de restauration sous l’instigation de paroissiens dévoués, comme quoi chacun peut faire une différence dans la protection du patrimoine. Dans les années 1970, l’architecte Claude Beaulieu assure la restauration : des pièces sont refaites, dont le coq, la balustrade et le mauvais larron. Ce dernier est remplacé par une copie réalisée par Roger Dallaire à partir de l’original. Le calvaire reprend alors son apparence du 19e siècle. D’autres travaux sont également effectués plus récemment, dont en 2005.

Crédit photo : François Rivard

Une tradition très ancienne

À son arrivée en Amérique, en 1534, Jacques Cartier (1491-1557) marque le territoire en plantant une croix. Cette tradition se perpétue au fil du temps. Des croix sont ainsi installées pour borner les terres ou indiquer la croisée de chemins.

Au 19e siècle, la coutume se développe : les croix de chemin et les calvaires se multiplient. En plus d’agir comme repères dans le paysage, ils deviennent des lieux de rituel lors des processions et pendant le mois de Marie (mai). Ils sont également des lieux de rassemblement et de prière pour les familles demeurant à bonne distance de l’église paroissiale. Ils constituent donc des témoins majeurs de la vie religieuse des catholiques et de la dévotion populaire envers le Christ mort sur la croix.

Des représentations variées

Le calvaire est une croix de chemin agrémentée d’une sculpture du Christ. Il représente la douzième station du chemin de croix, soit le Christ agonisant ou décédé, état déterminé par la position de la tête et des yeux. Plusieurs éléments varient d’une œuvre à l’autre : le Christ peut être seul ou accompagné de personnages, le perizonium (l’étoffe nouée à la taille), de longueur variable, est parfois attaché avec une corde et les pieds sont disposés l’un sur l’autre ou côte à côte. La position des pieds du Christ détermine le nombre de clous employés pour la crucifixion.

Les calvaires peuvent être simples ou très élaborés. À Varennes, la composition est riche; elle comprend le bon larron et le mauvais. Un édicule très détaillé permet de protéger l’œuvre. Plusieurs éléments sont également remarquables tels que les fleurs de lys qui ornent les extrémités de la croix portant le Christ et le coq dominant l’ensemble. Saint Dismas, le bon larron, est situé à la droite du Christ. Selon les conventions iconographiques, il devrait regarder ce dernier. La source de l’erreur demeure un mystère...

Crédit photo : François Rivard

Extrait de
Le patrimoine religieux de Varennes

Le patrimoine religieux de Varennes image circuit

Présenté par : Ville de Varennes

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