Église St-Matthieu et Vieux-Beloeil

Au coeur de Vieux-Beloeil

L'Église de Saint-Matthieu de Beloeil est un joyau patrimonial, tout comme l'église de Mont-Saint-Hilaire. Mais derrière les murs de celles-ci se cachent des rivalités historiques savoureuses.

Dans la vidéo qui suit, l'historien Pierre Lambert raconte l'esprit de clocher qui régnait jadis entre les citoyens des deux municipalités.

L'esprit de clocher


Sculpture devant l'église, comme un grand livre ouvert

En bordure de l'esplanade, face à l'église, « Découpes réversibles » prend la forme d’un grand livre ouvert. C'est une sculpture monolithique d’une envergure monumentale où des éléments de granit noir poli sont incrustés et superposés contre ses façades en aluminium.

La scupture repose sur une assise de granit gris. Sa silhouette noire inversée fait référence au paysage de l’église Saint-Matthieu de Beloeil.

Découpes réversibles (2011) est une réalisation de Marie-France Brière, en collaboration avec Formaviva inc.

Bedeau, un métier peu reposant

Historiquement, la profession de bedeau n'était pas de tout repos. 

Un citoyen, Gérald Bérubé, fils de bedeau, raconte ce dont il a été témoin dans la vidéo suivante.


Profession: Bedeau

Source : Vidéo souvenir - Gérald Bérubé, fils de bedeau, raconte ce dont il a été témoin.


Le presbytère Saint-Matthieu-de-Belœil

La construction d’un premier presbytère-chapelle pour la paroisse Saint-Matthieu-de-Belœil fut entreprise en 1769 par le Maître maçon Jacques Miquet dit Latrémouille, mais le bâtiment ne fut ouvert au culte qu’en février 1772.

Le 1er novembre 2001, par décret épiscopal, les paroisses Saint-Matthieu-de-Belœil et Sainte-Maria-Goretti, de Beloeil, et Sacré-Cœur, de McMasterville, sont fusionnées pour n’en former désormais qu’une seule qui porte le nom Trinité-sur-Richelieu, les immobilisations conservant cependant leurs noms d’origine. En 2009, la Fabrique de la paroisse Trinité-sur-Richelieu se départit du presbytère Saint-Matthieu-de-Belœil et le bâtiment est vendu à l’entreprise Servirplus, spécialisée dans l’offre de soins de santé et de services psychosociaux privés.

Des vaches peintes en rouge

Un agriculteur de la région qui cultivait et mettait en canne des tomates à Beloeil en avait marre que les vaches de son voisin déambulent sur ses terres.

Un jour, l’agriculteur a décidé de peindre les vaches du voisin en rouge. Précisons que son voisin était d’allégeance politique libérale!

L'anecdote des vaches rouges vous est racontée par Réjean Deslauriers dans la vidéo qui suit.


La balade des vaches rouges


À propos de la paroisse et de l'église Saint-Mathieu de Beloeil

Jusqu’en 1772, année de l’ouverture des premiers registres de la paroisse Saint-Matthieu-de-Belœil, le territoire de la seigneurie de Belœil dépendait des paroisses Saint-Joseph-de-Chambly, puis de Saint-Charles, où les paroissiens devaient se rendre pour accomplir leurs dévotions, se marier, faire baptiser leurs enfants et enterrer leurs morts.

Les origines de la paroisse Saint-Matthieu-de-Belœil remontent au 29 septembre 1768, au moment où un mandement du vicaire général Étienne Marchand décrétait la création d’une paroisse à Belœil. Deux jours plus tôt, deux habitants avaient fait donation d’une partie de leur terre pour l’établissement d’une église, d’un presbytère et d’un cimetière. En 1769, un presbytère-chapelle est construit sur le site du presbytère actuel.

Deux églises, deux incendies

En 1784, une première église en pierre est érigée par messire François Noiseux, curé de la paroisse, selon les plans de l’abbé Connefroy. Le bâtiment devait ressembler à l’actuelle église de Saint-Mathias. Cette église fut détruite par un incendie en 1817 et reconstruite immédiatement par le maçon François Desranleau de Belœil, dans le même style que l’église précédente, mais un peu plus grande.

En 1887, les murs de cette église montrent des signes de faiblesse. Des fissures jugées dangereuses justifient alors de grands travaux qui sont confiés à l’architecte Louis-Zéphirin Gauthier. L’église est redressée et transformée avec une nouvelle façade et un clocher du dernier style. Mais le 7 décembre 1895, l’église est à nouveau la proie des flammes.

Reconstruction au goût du jour
 
Les services de l’architecte Gauthier sont à nouveau requis pour la construction d’une nouvelle église qui ne conservera que la façade de l’ancienne tout en se dotant d’un nouveau clocher plus « fashionable ». L’église actuelle a donc été reconstruite en 1895 au goût du jour, c’est-à-dire dans un style éclectique qui empruntait les meilleurs éléments de divers styles allant du roman ou gothique aux styles orientaux, byzantins ou encore classiques, type d’architecture religieuse très en vogue à la fin du XIXe siècle. 

Curés et grands-vicaires

Parmi les desservants et curés de la paroisse Saint-Matthieu-de-Belœil, citons Mathieu Camin dit Lataille, curé de Saint-Charles et premier desservant de la paroisse, dont le prénom s’est imposé dès 1770 pour donner à la nouvelle paroisse le nom de Saint-Matthieu.

Mentionnons également le nom de François Noiseux, troisième curé, qui a officié à Belœil durant 21 ans et à qui nous devons la première église. Ses talents d’administrateur et de financier lui ont valu d’être nommé ensuite grand-vicaire de Richelieu et ensuite de Trois-Rivières. Enfin, il faut souligner l’apport du chanoine Joseph-Alphonse Gravel, grand-vicaire, responsable de la reconstruction de l’église incendiée, de l’aménagement intérieur de l’église et du chemin de croix. Décédé en 1901, il fut inhumé dans le cimetière de la paroisse Saint-Matthieu-de-Belœil. 


À propos du presbytère

Après la construction de l’église, en 1784, la partie servant de chapelle devait servir de salle publique. Il a fallu cependant attendre 1826 pour que des travaux d’envergure soient entamés pour la construction du presbytère dans ses dimensions actuelles. Ces travaux furent initiés par l’abbé Jean-Baptiste Bélanger, curé de la paroisse, sur requête présentée par les paroissiens à Monseigneur Lartigue le 2 novembre 1826. Le presbytère actuel fut donc érigé en 1827 et contient dans ses murs certains des murs du premier presbytère-chapelle.

Très avare de commentaires, l’abbé Bélanger n’a laissé aucune note ou contrat indiquant quel maçon devait construire le presbytère si ce n’est un contrat devant le notaire Coursolles engageant une majorité de paroissiens et tenanciers de la paroisse à lui verser 54 £ pour chaque terre de 90 arpents en culture pour la construction d’un nouveau presbytère. 

Il s’engageait également à faire démolir à ses frais l’ancien presbytère et à en faire ériger un nouveau en pierre « de trente cinq pieds de largeur sur soixante-cinq pieds de profondeur », livrable le 29 septembre 1827. Deux ans plus tard, il passait un nouveau contrat avec le menuisier James Craig, de Saint-Hilaire, pour la menuiserie qu’il avait déjà entreprise dans le presbytère de Belœil.

Architecture néoclassique

Ce nouveau presbytère allait prendre la forme des bâtiments de style néoclassique avec son toit à deux versants droits recouvert d’une tôle à la canadienne et ses ouvertures bien symétriques. Les corniches qui débordent largement du nu des murs, sont soutenues par de magnifiques modillons qu’on peut toujours admirer autour du presbytère. 

À l’origine, une grande lucarne-pignon flanquée de deux lucarnes plus petites s’ouvrait sur la toiture, donnant accès à un grand balcon situé au dessus d’un portique supporté par quatre colonnes sur pilastres. Son portail central est flanqué de trois fenêtres s’ouvrant de chaque côté. Le bâtiment est en pierres bien assisées avec un chaînage d’angle en pierres de taille, brossées et piquées. À cette époque, une grande galerie non couverte longeait le bâtiment sur toute sa largeur, à l’exception du portique. Lorsqu’on l’a couverte, dans les années 1930, les modillons de la corniche s’en sont trouvés masqués. 

Plus tard, dans les années 1940, la lucarne-pignon et les deux petites lucarnes sont remplacés par une grande lucarne rampante au milieu de laquelle un fronton protégeant la porte et les deux fenêtres latérales est toujours aménagé.

Personnages marquants
       
Plusieurs personnages importants ont transité par la paroisse Saint-Matthieu-de-Belœil et occupé le presbytère. Ainsi, il fut pendant un certain temps la résidence de Eulalie Durocher, dite Sœur Marie-Rose, avant qu’elle ne fonde, en 1845, la congrégation des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie. Eulalie Durocher était la sœur de l’abbé Théophile Durocher, curé de la paroisse Saint-Matthieu-de-Beloeil. Elle s’occupait avec son amie Mélodie Dufresne des ouvrages d’entretien et des repas au presbytère. Eulalie occupait la chambre située à l’extrémité nord-est faisant face à la rivière et Mélodie celle de l’extrémité sud-ouest. La chambre du centre donnant sur le balcon servait d’atelier de couture.

Entre 1868 et 1875, le presbytère a également servi de siège à l’évêché de Saint-Hyacinthe pendant le règne de Monseigneur Charles Larocque, troisième évêque de Saint-Hyacinthe, qui préférait le presbytère de Belœil à son palais et à sa ville épiscopale. Il l’occupa jusqu’à son décès survenu à l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe le 15 juillet 1875.

Nouvelle vocation

Le 1er novembre 2001, par décret épiscopal, les paroisses Saint-Matthieu-de-Belœil et Sainte-Maria-Goretti, de Beloeil, et Sacré-Cœur, de McMasterville, sont fusionnées pour n’en former désormais qu’une seule qui porte le nom Trinité-sur-Richelieu, les immobilisations conservant cependant leurs noms d’origine. En 2009, la Fabrique de la paroisse Trinité-sur-Richelieu se départit du presbytère Saint-Matthieu-de-Belœil et le bâtiment est vendu à l’entreprise Servirplus, spécialisée dans l’offre de soins de santé et de services psychosociaux privés.


Portés par le vent de l'artiste Boris Pintado

L’œuvre est installée à l’emplacement même où, pendant de nombreuses années, était située une structure d’affichage diffusant des informations multiples et variées ponctuant la vie sociale et culturelle de Belœil.

Les tubes qui articulent l’œuvre réinterprètent les cylindres des grandes presses rotatives utilisées pour imprimer les affiches et les journaux. Leurs formes arrondies constituent aussi un rappel du profil des colonnes d’affichage traditionnelles, populairement appelées colonnes Morris. Les tubes plus fins au sommet, ouverts aux extrémités, évoquent les tuyaux d’orgue comme ceux que l’on retrouve, ici même, dans l’église Saint-Matthieu.

Cette œuvre d’art public se veut un espace de mise en relation entre les technologies du passé et nos modes de communication virtuels contemporains. Elle se situe entre le patrimoine artistique et architectural de Belœil et les richesses naturelles de la région.

Elle est un lieu de médiation entre Nature et Culture.

Aspirations, rêves, mots et paroles portés par le vent, à travers cet « orgue » offert au souffle de la rivière Richelieu.

Matériau : aluminium peint

Textes des participants

Quand le vent fait la bise aux arbres,
Sa musique s’étire en point d’orgue, 
Soufflant à l’oreille du promeneur : Nous sommes tous ici 

Philippe Fontan
Beloeil, 2022

Portés par le grand vent
Tel un souffle de vie émouvant 
Sables mouvants
Vie qui ne tient qu'à un fil 
Gouttes de rosées en tombant
Sur les joues roses, petites billes
Portées par le petit vent
Deviennent trilles
Chants d'oiseaux portés par le vent
Muse, musique, ou voix provenant
D'en haut, je te vois ravissant

Ellen Nutbrown
Beloeil, 2022

Elle s’envole sur les ailes d’Éole, et sans le moindre vertige, elle s’enivre de liberté. 

Hélène Lortie
Beloeil, 2022

J’ai engrossé la terre des mots d’ici. De la parlure des gens de mon pays. J’y ai mis la brunante, de la babiche, un peu de poudrerie, une tuque, des bavasseries, des moé, des toé. Des je t’aime, aussi. Il en naîtra un arbre, à mille feuilles messagères. Portées par le vent d’automne, elles te trouveront et, à tes pieds, déposeront mes mots. D’amour. Qui rimeront. Avec toujours. 

Serge Labrosse
Beloeil, 2022

Extrait de
Beloeil, au fil de l'eau

Beloeil, au fil de l'eau image circuit

Présenté par : Ville de Beloeil

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