Le pont couvert du Petit lac Ha! Ha!

Du temps des premiers colonisateurs


La défriche

À l’époque de la grande défriche, les camps de bûcherons animaient la forêt aux alentours du pont couvert. Jean-Charles Gilbert, témoin de ces années de labeur, se souvient encore du bruit des scies, du froid mordant des matins d’hiver et de la solidarité qui unissait les hommes du chantier

Texte de l'audio

Vous posez les pieds sur le site Patrimonial de la Halte du Pont-Couvert. Observez autour de vous et laisser vous bercer par les souvenirs d'enfance du colon Jean-Charles Gilbert…  

«[…] À Boilleau, les familles sont montées pas mal ensemble à l’été de 1931 ; il y en avait toutes les semaines. Mais la première famille à s’installer, je crois que ce fut Henri Brouillette pour le rang Cinq ; et pour le rang double, ce fut Edmour Lavoie […].Quelques familles seulement abandonnèrent la partie. Les autres tinrent bon malgré les difficultés, les privations extrêmes et le manque de confort total. 

Le rang Cinq avait un chemin praticable […] pour le rang Double, ce fut tout autre chose ; il n’y avait pas de chemin. C’était une forêt vierge ; l’automne approchait ; il fallait abriter toutes ces familles avant la neige. On décida donc de bâtir des campes pour chaque famille avec promesse de faire le chemin et de bâtir les maisons l’année suivante. Mais hélas ! Le grand mouvement de colonisation était fini. Le gouvernement avait gagné ses élections ; il avait dépensé beaucoup. Nous dûmes rester de sept ou huit ans dans ces campes qui avaient été bâtis à la hâte. Les colons avaient partagé les couvertures des campes sur leurs dos, trois milles et quelques planches pour faire les sink et les armoires. Les planchers étaient faits de bois rond tillé. 

Nous eûmes la chance d’avoir l’école tout de suite, le même automne. […] L’école était de bois rond aussi, le plancher de bois rond tillé ; lorsque nous échappions notre crayon, c’en était fini avec les grandes fentes. Le poêle, un vieux drome, les pupitres de grandes tables de douze pieds de longueur. Nous, les élèves, cela ne nous empêchait pas d’être heureux. Nous avions toute cette belle forêt pour nous amuser ; nous prenions du lièvre tout près de l’école. L’école servait aussi de chapelle. […] 

[…] Comme tout ce qui commence petit, Boilleau grandit. Ses habitants y vivent bien. La plupart sont entrepreneurs pour Price Brothers et la Consolidated et ils ont agrandi leurs terres. Ce que nous désirons tous, c’est un prêtre résident. Nous espérons que bientôt, un mouvement de colonisation sera lancé vers nous ; ce qui permettrait de réaliser notre désir. 

Extrait de
Circuit Patrimonial de Ferland-et-Boilleau

Circuit Patrimonial de Ferland-et-Boilleau image circuit

Présenté par : MRC du Fjord-du-Saguenay
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