Maison Joseph Brodeur

En 1967, cette belle maison ancienne, était menacée de destruction par un projet de prolongement de la 43e avenue. Son propriétaire réussit à convaincre les autorités municipales de sauver la maison qui selon André Luchaire de la Presse était celle de Louis Beaudry et «la plus ancienne de Pointe-aux-Trembles». Pour démontrer cette affirmation, le journaliste se basait sur un «Marché de construction entre Louis Beaudry, armurier et forgeron et Antoine Payet, maître maçon », document notarié daté du 5 décembre 1751.

Mais une analyse plus poussée révèle que ce document ne peut pas référer à la maison de pierre du 4, 43e avenue. De nombreux détails ne concordent pas, dont la dimension du carré de maison, le nombre de cheminées et la forme du toit. Mais surtout, la terre sur laquelle est construite cette maison n'appartenait pas à la famille Beaudry au 18e siècle, mais plutôt aux familles Martel et Desblés.
 

En 1814, le cultivateur Joseph Brodeur rachète cette terre pour la donner à son fils, du même nom, qui se marie avec Catherine Brouillet. Le contrat de mariage précise qu'il s'agit d'une terre de quatre arpents de front qui contient deux maisons, mais aucune maison de pierre.

Lorsque Joseph Brodeur fils meurt quinze ans plus tard, l'inventaire de ses biens révèle la présence d'une maison en pierre, qui aura donc été construite entre 1814 et 1829. Sa veuve, Catherine Brouillet, se remarie l'année suivante avec François Tessier. Le recensement de 1851 indique bien que les familles reconstituées ne datent pas d'hier... On y dénombre dix personnes habitant la maison issues des deux mariages de Catherine et comportant trois générations.

Le deuxième bâtiment à deux niveaux sis à l'arrière est construit en pièce sur pièce et aurait été érigé en 1850 sur l’ile Sainte-Thérèse. Il a été transporté sur le fleuve jusqu'à son emplacement actuel à la fin de 1970.