Le pont couvert

Un pont spectaculaire sur le chemin menant aux États-Unis


Le pont couvert

Le pont couvert, anciennement appelé Creek Bridge, et le chemin menant à la frontière, en 1947

(Photo: Richard Sanders Allen, 1947)


La frontière

La borne no.583 sur la frontière, en 1947.  En arrière plan, le pont couvert et le mont Hawk.

(Photo Richard Sanders Allen 1947)

Texte de la narration: le pont couvert de la frontière

Devant vous se trouve le pont de la Frontière, magnifique pont couvert construit en 1896. Il enjambe le ruisseau Mud à une hauteur de plus de 10 mètres, ce qui en fait sans doute l’un des plus hauts ponts couverts au Québec. Le pont couvert de la Frontière est le seul encore debout parmi les cinq ponts couverts que comptait jadis le canton de Potton.  Ces derniers sont tombés en décrépitude ou ont été emporté par des crues destructrices.

Ce type de structure permet de prolonger la vie des ponts en bois en les protégeant des intempéries.  Ils apparaissent aux États-Unis vers 1805 et au Québec à partir de 1850.  Des 1000 ponts construits jusqu’en 1958 dans la province, seuls 82 subsistent aujourd’hui.

Le pont de la Frontière emprunte un style développé par l’Américain Ithiel Town.  Robuste mais plutôt léger, les ponts Town peuvent supporter des travées atteignant 67 mètres.  Celle du pont de la Frontière en compte 31.  La plupart des ponts couverts aménagés aux Québec au 19e siècle sont construits selon cette technique.  Celle-ci intègre l’emploi de larges poutres triangulées composées d’une membrure supérieure et d’une membrure inférieure reliées par des diagonales composées de madriers d’une longueur de 3 à 4 mètres.  Ces poutres triangulées constituent les parois latérales du pont et apparaissent sous la forme d’un long treillis. 

Bien que la technique Town en facilite leur construction, les ponts couverts demeurent des structures complexes qui exigent de leurs bâtisseurs un labeur ardu et souvent périlleux.  Approchez-vous de la rambarde du pont et plongez votre regard dans le fond de la gorge : vous pourrez ainsi constater le danger que comportait la construction de pareille structure il y a plus de 125 ans.

Vers la fin des années 1960, le ministère des transports juge le pont vétuste et envisage sa démolition, ce qui soulève la vive opposition de citoyens de Potton, dont le maire de l’époque, Fred Korman.  Le pont de la frontière est finalement préservé, mis hors d’usage en 1975 et déplacé quelques mètres vers l’est pour faire place au nouveau pont.  Le pont est aujourd’hui protégé en vertu d’une citation patrimoniale.

Tout comme le pont couvert de la Frontière, le poste frontalier qui se trouvait au bout du chemin du Pont Couvert fut fermé dans les années 70.  À l’époque, les passages d’un pays à l’autre, qui se faisaient par 4 postes frontaliers, étaient fréquents et beaucoup plus faciles qu’aujourd’hui.  Il ne reste désormais qu’une douane dans Potton, à Highwater. 

Fait méconnu, cette frontière, qui devait suivre le 45e parallèle selon le traité Webster-Ashburton de 1842, fut en fait placée au mauvais endroit en raison d’une erreur d’arpentage commise par des géomètres américains.  Le 45e parallèle se trouve en réalité à près d’un kilomètre plus au sud de la frontière actuelle.  Ainsi, une simple erreur d’arpentage a fait perdre au Canada plusieurs milliers de kilomètres carrés de territoire au profit des États-Unis. Une rumeur à ce sujet veut que les arpenteurs aient trop célébré la veille! 

Extrait de
Circuit historique de Potton

Circuit historique de Potton image circuit

Présenté par : Association du patrimoine de Potton
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