La boutique du forgeron

Émile Cartier et sa boutique

Source : HUDON-BEAUDET, Florence. Saint-François-du-Lac 1673-1998, Saint-François-du-Lac, 1999, page 577.


Le forgeron du village

L'homme avec le tablier sur la photo, c'est Émile Cartier. Il prit la relève de la forge familiale qui a pignon sur la rue Notre-Dame depuis le milieu des années 1880. 

Le forgeron était un personnage-clé de l’économie du village. C'était un homme capable de satisfaire une clientèle variée : il pouvait ferrer les chevaux, confectionner sur demande une variété de pièces en métal pour divers usages, particulièrement sur des fermes agricoles, la construction et le fonctionnement de différentes machines. 

Pour exercer le métier de forgeron pendant de longues journées, de l’aube jusqu’au coucher du soleil, il fallait avoir, c'est le cas de le dire, une véritable santé de fer.


Texte capsule audio

Devant vous se dresse toujours la maison et la dépendance abritant l’ancienne forge de la famille Cartier. En remontant le temps, imaginez les portes à double battant ouvertes et le forgeron à l’œuvre à l’intérieur, faisant résonner son marteau sur l’enclume devant son feu.

L’atelier du forgeron était un lieu de travail mais aussi un lieu de rencontre. Beaucoup de gens s’y rassemblaient, allaient et venaient, à l’affût des dernières nouvelles. En termes de popularité, c’était un peu l’équivalent du magasin général. Sur les lieux, observez bien l’emplacement de l’atelier d’Émile Cartier : à la jonction du rang Sainte-Anne et de la rue Notre-Dame. L’endroit était presque un arrêt obligé pour tous ceux qui passaient devant.

Au début du vingtième siècle, trois forges étaient à l’œuvre dans le village : celle de Monsieur Omer Lachapelle, celle de monsieur Adélard Lachapelle et finalement celle de la famille Cartier, présente à cet endroit depuis les années 1880.

Émile Cartier, benjamin d’une famille de 12 enfants, a pris la relève de la forge familiale et y a travaillé jusqu’en 1989. C’est une surprenante longévité pour un métier traditionnel qui devenait de moins en moins nécessaire à mesure que progressait le vingtième siècle. Avec le remplacement du cheval par le tracteur et l’automobile et avec l’arrivée des magasins à grande surface, offrant une multitude de pièces manufacturées à une fraction du coût, plus personne n’avait besoin des pièces ouvragées de la main de l’artisan. Ainsi, peu à peu, le forgeron du village vit sa clientèle se diriger vers le garagiste. D’ailleurs, est-ce vraiment un hasard si l'on retrouve un garage presqu’en face de chez lui, de l’autre côté de la rue?

Bibliographie

LEMIRE, Gilbert. Sur les bords de la rivière Saint-François, Saint-François-du-Lac 1900-2000, Imprimerie de la Rive-Sud, Nicolet, 2005.

DIRECTION GÉNÉRALE DU PATRIMOINE, Ministère des Affaires culturelles. Les artisans traditionnels de l’est du Québec. Les cahiers du patrimoine no.12, Ministère des Affaires culturelles, 1982 (1979) 391 p.

Crédits photo: 

Émile Cartier et sa boutique: HUDON-BEAUDET, Florence. Saint-François-du-Lac 1673-1998, Saint-François-du-Lac, 1999, page 577.

Extrait de
Circuit historique de Saint-François-du-Lac

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Présenté par : Municipalité de Saint-François-du-Lac
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