Nous reculons jusqu'aux débuts de la Nouvelle-France pour retrouver les premiers titres de propriété faits à des gens d’origine européenne sur cette portion de territoire :
«Avant de devenir la propriété de Jean Crevier, en 1673, la seigneurie de Saint-François avait appartenu d’abord à la famille de Lauzon (1635), puis à Pierre Boucher (1662). À l’origine, elle était comprise dans la seigneurie de la Citière concédée à François de Lauzon, le 15 janvier 1635» (CHARLAND, 1942).
Malgré cette succession de propriétaires, l’acte fondateur servant de point de départ à la chronologie historique est l’acquisition de la seigneurie par Jean Crevier en 1673.
Crevier fut le premier seigneur à y vivre et concéder des terres pour encourager son peuplement.
D’ailleurs, même si son manoir était situé sur l'autre rive, c'est sans doute en son honneur que l'île Saint-Jean porte son prénom.
Un des premiers concessionnaires de l’île Saint-Jean, Laurent Philippe, dit Lafontaine Outaouais, avait réussi à ériger de nombreuses constructions sur sa terre : maison de logement, boulangerie, remise, laiterie, grange, poulailler et étable.
En 1683, ce dernier s’est fait concéder la seigneurie de Pierreville, située en amont de la seigneurie de Saint-François.
Même s’il n'y fit aucun établissement ni concessions, Laurent Philippe pouvait maintenant porter le titre de seigneur. La prospérité dont cet individu semblait jouir explique sans doute pourquoi son nom apparaît sur d’anciennes cartes, à côté du nom de Crevier.